Le Conseil des ministres réuni au Grand Sérail à Beyrouth, le 29 novembre 2023. Photo tirée du compte X de la présidence du Conseil
Le gouvernement sortant du Premier ministre Nagib Mikati se réunira vendredi à 12h30 en Conseil des ministres au Grand Sérail, a annoncé mercredi la présidence du Conseil dans un communiqué.
Les membres du gouvernement sont appelés à débattre un ordre du jour de 24 points, en tête desquels figure le dossier des réfugiés syriens.
La réunion gouvernementale aura lieu au lendemain d’une séance plénière du Parlement qui devrait (principalement) discuter l’avenir du commandement en chef de l’armée, le général Joseph Aoun, actuellement à la tête de l’institution, dont le mandat s'achève le 10 janvier, faisant craindre une vacance à la tête de l'armée.
En l’absence du chef d’état-major qui devrait assurer l’intérim mais qui a déjà pris sa retraite en décembre 2022, la question de la prorogation du mandat de Joseph Aoun est au centre de tous les débats politiques. Cette option se heurte pourtant au veto chrétien du chef du Courant patriotique libre, Gebran Bassil, qui fait de la mise à l’écart de Joseph Aoun son principal cheval de bataille.
Dans ce contexte, et alors qu’il est question de proroger le mandat du commandant de l’armée lors de la séance parlementaire de jeudi, la démarche de M. Mikati vient indiquer que l’affaire pourrait être réglée en Conseil des ministres. Une étape dans le cadre d’un scénario qui circule depuis lundi soir dans les coulisses politiques : la séance parlementaire se prolongerait au-delà de jeudi et trébucherait bien avant d’arriver au dossier de la prorogation (qui est déjà en tête des propositions revêtues du caractère de double urgence). Le conseil des ministres se tiendrait alors vendredi et le gouvernement sortant adopterait une décision qui retarderait de six mois le départ à la retraite de Joseph Aoun. Le CPL présenterait alors un recours devant le Conseil d’État, une démarche qui serait plus garantie qu’un recours en invalidation d’une loi votée par la Chambre devant le Conseil constitutionnel. Ainsi, Nagib Mikati et le président de la Chambre, Nabih Berry, (et derrière eux le Hezbollah) se laveraient les mains des suites de cette affaire et ne contrarieraient pas le patriarcat maronite et les chrétiens majoritaires qui mènent un forcing pour le maintien de Joseph Aoun.
Le gouvernement sortant, qui ne fait qu’expédier les affaires courantes depuis la fin du mandat du chef de l'Etat Michel Aoun en octobre 2022, n’a pas le droit de procéder à des nominations et ne peut donc pas désigner un successeur au chef de l’armée.
commentaires (1)
Prenez tout votre temps, il n’y a aucune urgence à élire un président ou même à proroger le mandat du chef de l’armée par les temps qui courent, jusqu’au moment où aucune réunion ne puisse avoir lieu pour cause de guerre généralisée. Vous aurez eu ce que vous souhaitez depuis des décennies, à savoir, la présidence, le commandement de l’armée et même tout le pouvoir tant convoité depuis des lustres. Mais voyons sur quoi allez vous régner en fin de compte, sur un tas de ruine en nous répétant ah si on savait. Tout ça à cause du rase-moquette qui veut se venger en sacrifiant son pays pour servir
Sissi zayyat
11 h 30, le 14 décembre 2023