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Campus - NUMÉRIQUE

L’évaluation académique à l’ère de l’intelligence artificielle

La 9e Journée nationale de l’Admee a permis de mettre en lumière, chez les enseignants, la nécessité de s’adapter pour évaluer les étudiants dans un quotidien désormais marqué par l’utilisation de l’IA.

L’évaluation académique à l’ère de l’intelligence artificielle

Les participants entourant sœur Emmanuel el-Hage, doyenne de la faculté de pédagogie à l’USF, Fadi el-Hajj, vice-président de l’Admee section Europe, et Scarlett Sarraf, première déléguée de l’Admee section Liban, lors de la 9e Journée nationale de l’Admee, le 18 novembre à l’Université Sainte-Famille de Batroun. Photo DR

Soixante-quinze enseignants, chercheurs et formateurs issus des universités francophones au Liban ont pris part, le 18 novembre, à la Journée nationale de la section Liban de l’Association pour le développement des méthodologies d’évaluation en éducation (Admee) qui s’est tenue à Batroun, sur le campus de l’Université Sainte-Famille (USF). Cet événement, organisé avec l’appui de l’Institut français du Liban et en partenariat avec l’USF, a permis aux participants de se pencher sur une problématique plus que jamais d’actualité : les modalités d’apprentissage, d’enseignement et d’évaluation à l’ère de l’intelligence artificielle (IA), avec ses avantages et les contradictions qu’elle porte. « Le numérique et l’IA ont pu transformer de nombreux domaines dans notre vie, y compris l’éducation et les pratiques pédagogiques d’enseignement, d’accompagnement et d’évaluation », rappelle Fadi el-Hajj, vice-président de l’Admee section Europe et professeur d’éducation à l’Université Saint-Joseph de Beyrouth. Il indique que cette journée de formation proposée par l’Admee répond à un besoin urgent, celui d’accompagner les enseignants dans un monde éducatif en pleine mutation. « L’un des défis majeurs de l’éducation aujourd’hui, dans le supérieur et au niveau scolaire, est celui de l’évaluation, avec toutes les contraintes de plagiat ainsi que tous les avantages apportés aux étudiants et aux enseignants par l’IA. Il s’avère donc nécessaire de commencer à repenser, en particulier, les modalités d’enseignement, d’accompagnement et d’évaluation en y intégrant l’intelligence artificielle », insiste-t-il.

Proposer un espace de réflexion et d’échanges « Par le biais de cet événement, nous cherchons à mettre en place un espace de réflexion et d’échanges avec des acteurs qui, sur le plan pédagogique, se mobilisent localement et à l’international pour innover et participer à la construction d’une éducation de qualité accessible à tous », explique Scarlett Sarraf, première déléguée de l’Admee section Liban et professeure en sciences de l’éducation à l’Université libanaise (UL). Ainsi, le public a pu d’abord profiter de l’expertise de Pascal Detroz, président de l’Admee Europe, professeur en sciences de l’éducation et enseignant à l’Institut de formation et de recherche de l’enseignement supérieur à l’Université de Liège. Ce dernier a pu, par le biais d’une intervention en visioconférence, familiariser l’auditoire avec les avantages d’utiliser ChatGPT dans le monde académique et les limites de cette technologie. Une table ronde, animée par Fadi el-Hajj, a ensuite donné au public l’occasion de poser de nombreuses questions à Samar Zeitoun, docteure en éducation, Farès Saab, docteur en informatique spécialisé en IA, Christophe Zoghbi, fondateur et président de l’entreprise Zaka qui vise à démocratiser l’IA dans la région MENA et à l’échelle mondiale, et Walid Semaan, fondateur et président de Matrix TRC-SAS, cabinet de recherche et de formation en science des données et big data. Ces interventions ont permis de mettre en lumière que l’introduction de l’intelligence artificielle dans l’enseignement peut offrir de nouvelles opportunités pour personnaliser l’apprentissage, optimiser les processus éducatifs et aider à la fois les apprenants et les enseignants. En effet, par le biais de l’analyse des données sur les performances et les préférences des élèves ou des étudiants, il est possible de proposer à ces derniers des parcours d’apprentissage personnalisés. L’IA peut servir également à recommander des ressources pédagogiques adaptées à chaque apprenant en fonction de son niveau de compétence et de son style d’apprentissage. À l’issue de cette journée, les enseignants ont été encadrés lors d’un atelier pratique animé par Aïda el-Soufi, spécialiste en technologies éducatives. Cet atelier visait à concevoir des activités d’évaluation. Certaines de ces activités ne permettent pas l’utilisation de l’intelligence artificielle, telles que les évaluations pratiques et les évaluations orales. D’autres, en revanche, se basent sur l’utilisation de celle-ci, comme la rédaction d’un essai assistée par ChatGPT et le développement de projets créatifs. « Nous sommes submergés par les innovations scientifiques, techniques et créatives et nous assistons à une mutation dans le monde éducatif. En réfléchissant ensemble aux modalités et aux outils d’évaluation à l’ère de l’intelligence artificielle, je suis persuadée que nous pouvons faire émerger des idées novatrices et fructueuses afin de nous adapter au monde qui change et de former, au mieux, les apprenants », estime sœur Emmanuel el-Hage, docteure en éducation et doyenne de la faculté de pédagogie à l’USF, qui se réjouit d’avoir accueilli, lors de cette journée de formation, les nombreux participants qui, soucieux d’accompagner leurs étudiants vers la réussite, commencent à prendre conscience des enjeux de l’intégration du numérique dans tous les domaines de l’éducation.

Soixante-quinze enseignants, chercheurs et formateurs issus des universités francophones au Liban ont pris part, le 18 novembre, à la Journée nationale de la section Liban de l’Association pour le développement des méthodologies d’évaluation en éducation (Admee) qui s’est tenue à Batroun, sur le campus de l’Université Sainte-Famille (USF). Cet événement, organisé avec...
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