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Lifestyle - Histoires de thérapies

La guerre est-elle inévitable ?

Alors que dans sa rubrique bimensuelle, le Dr Chawki Azouri partage des histoires et des cas qu’il a vécus tout au long de sa carrière, cette semaine, et dans ce cycle de violence en dehors de toute humanité, il a choisi de poser son regard sur la guerre et sa fatalité.

La guerre est-elle inévitable ?

Illustration Noémie HONEIN

Tant que les rapports humains sont régis par la loi du plus fort, la guerre me paraît inévitable… Le précédent article sur ce sujet paru dans L’Orient-Le-Jour du 26 octobre sous le titre : « Pourquoi les dirigeants choisissent-ils la guerre ? » reprenait une célèbre correspondance qui eut lieu en 1932 entre Albert Einstein et Sigmund Freud intitulée « Pourquoi la guerre ? » Dans sa réponse, Freud précisait qu’avec l’évolution de l’humanité, « le droit allait remplacer la violence ». Mais il ajoutait aussi que « le droit ne peut pas de nos jours se passer du soutien de la violence ». Ce qui explique qu’il y ait encore, entre autres, un monopole exclusif de l’État qu’on appelle « le monopole de la violence ».

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Comme violence individuelle, la première guerre est dans la Bible, celle où Caïn tue Abel. Le vainqueur est, dans la nature même, celui qui est le plus fort. Comme dans les Fables de Jean de La Fontaine qui affirmait que « la raison du plus fort est toujours la meilleure », dans la guerre de Gaza, c’est exactement le cas. Les bombardements ont repris, à peine la trêve rompue. Il s’agit d’une violence soi-disant étatique contre une population sans défense, même si la raison invoquée par Benjamin Netanyahu est de pourchasser le Hamas pour le détruire complètement. Or, jusque-là, il a détruit Gaza sans atteindre le Hamas. Montesquieu affirmait, lui, que « pour que l'on ne puisse abuser du pouvoir, il faut que, par la disposition des choses, le pouvoir arrête le pouvoir ». Dans le cas actuel, le Hamas pourrait-il arrêter le pouvoir d’Israël ?

Dans les Etats démocratiques, le pouvoir qui arrête le pouvoir est l’opposition parlementaire. Elle permet d’empêcher « l’abus du pouvoir » qui est une tentation propre à l’homme. Dans ce sens, et comme l’a dit Camus, « tout homme est un criminel qui s’ignore ». En 1888, Nietzsche écrit dans Le Crépuscule des idoles le célèbre « ce qui ne me tue pas me rend plus fort ». Toutes ces citations montrent bien qu’on est toujours dans la logique du plus fort.

La violence est donc dans l’homme. Est-il possible de l’éradiquer ? Pour Marx, « abolissez l’exploitation de l’homme par l’homme et vous abolirez l’exploitation d’une nation par une autre nation ». L’idée du philosophe part de l’individu pour résoudre une question collective. L’exploitation de l’homme par l’homme est à l’origine de la violence entre les hommes. L’abolir serait la solution pour empêcher la guerre. Que l’on soit d’accord avec lui ou pas, l’idée que l’on peut commencer par l’individu pour résoudre la question de la guerre est très pertinente. En effet, l’ordre actuel du monde est de servir le pouvoir des classes dirigeantes sur les classes moyennes et pauvres.

Or si tel est l’ordre du monde, la guerre ne fait que le renforcer : les classes populaires meurent pendant la guerre, par ce que ce sont eux qui la font ou la subissent sur le terrain, ce qui ne fait qu’accroître le pouvoir des classes au pouvoir. Comme l‘écrivait Sartre, enfin, dans Le Diable et le Bon Dieu, paru en 1951, « quand les riches se font la guerre, ce sont les pauvres qui meurent »

À la question posée au départ, la guerre est-elle inévitable, la réponse serait-elle donc marxiste ? Il faut croire que oui…

Tant que les rapports humains sont régis par la loi du plus fort, la guerre me paraît inévitable… Le précédent article sur ce sujet paru dans L’Orient-Le-Jour du 26 octobre sous le titre : « Pourquoi les dirigeants choisissent-ils la guerre ? » reprenait une célèbre correspondance qui eut lieu en 1932 entre Albert Einstein et Sigmund Freud intitulée « Pourquoi...

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