En 1932, dans un échange de lettres devenu célèbre, Einstein et Freud s’interrogent : Pourquoi la guerre ? Albert Einstein écrit à Freud : « Il y a un appétit politique de puissance, un appétit de pouvoir chez la classe régnante qui dépasse ses droits de souveraineté. Pour elle, la guerre, la fabrication et le trafic des armes… élargit le champ de leur pouvoir personnel ». Einstein, on le voit, cible la classe au pouvoir et son appétit politique de puissance. L’exemple actuel de cette description est Benjamin Netanyahu. Mais est-ce la seule raison qui explique la guerre ?
Freud quant à lui fait remonter la violence aux origines de l’humanité. Il suppose qu’à l’origine, on vivait dans des « hordes ». À leur tête, un être physiquement surpuissant possédait tout. Les femmes, les biens et toute autre chose qui appartenait à la horde. Les fils décidèrent de le tuer, avec chacun le secret espoir de prendre sa place. Ils le tuent, mangent son corps pour prendre sa force (nous étions encore au temps du cannibalisme). Et, devant la crainte de prendre sa place, ce qui suppose qu’ils s’entretuent pour cela, les fils décident au contraire de ne pas prendre la place du père et de désigner à cette place un totem qui sera tabou. Transgresser ce tabou est passible de mort. Ainsi, le parricide réel commis par les frères est désormais plus qu’interdit, il est tabou.
De même, comme le père possédait les femmes qu’il voulait, les fils s’interdirent de posséder les filles de la horde et établirent l’endogamie (l’obligation, pour les membres de certaines tribus, de se marier dans leur propre tribu), aussi comme tabou. L’exogamie serait désormais la règle, soit celle de prendre une femme en dehors de la horde.
Ces deux tabous vont être les éléments de base pour fonder la première communauté humaine, où la règle allait remplacer la force. Le droit allait remplacer la violence. Mais il est difficile de considérer que « le droit n’était à l’origine que violence à l’état brut… et qu’il ne peut pas de nos jours se passer du soutien de la violence », ajoute Freud.
C’est ce qu’on nomme aujourd’hui le « monopole de la violence », prérogative exclusive de l’État. « Les individus se délaissent de leur propre violence pour la confier à un pouvoir central », ajoute Freud. Mais, dans les foules organisées comme l’armée, le chef militaire est doté de tous les pouvoirs. L’idéal du moi de chacun, instance psychique à laquelle le sujet s’identifie, est projeté sur le chef. Les membres de la foule organisée deviennent comme un seul membre. Quel que soit leur nombre, des millions autour de Hitler par exemple, ils agiront comme un seul homme. Un seul homme déclare la guerre, et tous les autres suivent. La « père-version » (perversion comme l’écrit Lacan) devient la loi. Le chef incarne la loi et tous les autres suivent.
Continuant sa réponse à Einstein, Freud met en place les deux types de pulsion, les pulsions de vie et les pulsions de mort. Les pulsions de vie construisent des éléments de plus en plus grands et aboutissent à la société. Les pulsions de mort finissent par tout détruire, comme on le voit à Gaza où les immeubles tombent en ruine les uns après les autres.
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DES FOUS ONT TOUJOURS GOUVERNE ET GOUVERNENT ENCORE LE MONDE. EINSTEIN L,A BIEN DIT CERTES MAIS IL OMIT LA PREMIERE RAISON QUI EST LEURS ASSERVISSEMENT ET NOMINATION PAR LES FORCES INDUSTRIELLES OU LEURS ACCAPAREMENT DU POUVOIR POUR LA GLOIRE DE L,EGO ET CELUI DE L,ENRICHISSEMENT SUR LES CADAVRES DES PEUPLES. ON DETRUIT POUR REBATIR ET S,ENRICHIR. AU DIABLE LES CONSCIENCES. CES FOUS N,EN ONT POINT.
LA LIBRE EXPRESSION
19 h 42, le 26 octobre 2023