Le ministre sortant de la Défense, Maurice Slim, a affirmé vendredi, depuis Bkerké, que « la nomination d’un nouveau commandant en chef de l’armée ne réduit en rien les prérogatives du prochain président de la République ». Selon lui, une fois élu, le chef de l’État suivant peut tout simplement « revenir sur cette décision sensible ». Une position qui lui a valu une réponse indirecte quoique cinglante de la part du patriarche maronite Béchara Raï.
Ce dernier, tout comme la communauté internationale, semble pousser pour un maintien en poste, jusqu’à l’élection d’un président, du commandant actuel de la troupe Joseph Aoun, censé partir à la retraite le 10 janvier. D’autant plus en cette période de déstabilisation sécuritaire à la frontière sud. Lors de l’entretien, Mgr Raï a d’ailleurs comparé la situation actuelle au Liban à celle d’un « cèdre à Dimane dont la tête a été coupée et dont toutes les branches prétendent désormais être le sommet ». Une façon pour le patriarche de rappeler aux chefs de file chrétiens qu’il est la référence de cette communauté et le garant de ses intérêts, notamment en l’absence d’un chef de l’État, un poste réservé aux maronites. Car la position du patriarche en faveur du maintien de Joseph Aoun à son poste va à l’encontre de celle du Courant patriotique libre de Gebran Bassil – dont Maurice Slim est proche – qui voit en la personne du général Aoun un adversaire politique.
« Le patriarche préfère qu’on ne nomme pas un successeur au commandant de l’armée tant qu’un président n’a pas été élu », reconnaît M. Slim. « Cependant, je lui ai expliqué que la loi ne me permet pas de retarder le départ à la retraite d’un officier, encore moins le commandant », a-t-il ajouté. « La retraite (actuellement fixée à 60 ans) est inévitable dans le cadre du commandement de l’armée en vertu de la loi sur la défense nationale, et les circonstances spéciales prévues par ce texte ne s’appliquent pas à la situation actuelle et ne peuvent être contournées, quelles que soient les justifications », a insisté le ministre. M. Slim a tout de même assuré qu’il ne « souhaite pas du tout que le vide s’installe à la tête de l’armée ». Pour cela, il a affirmé avoir « œuvré avec le Premier ministre sortant Nagib Mikati et fait tout ce qui est en (s)on pouvoir pour compléter les nominations au sein du Conseil militaire, y compris le poste de chef d’état-major (censé assurer l’intérim en cas de vacance, NDLR), en vain ». Depuis la fin du mandat du président Michel Aoun, les ministres du camp aouniste se sont pourtant opposés à toute nomination au sein du Conseil militaire avant l’élection du prochain chef de l’État. Une position que Gebran Bassil a dû revoir à la baisse en dernier recours pour en finir avec Joseph Aoun.
Désormais, la balle semble être dans le camp du pouvoir législatif. « Le Parlement peut modifier la loi sur la défense nationale pour hausser l’âge du départ à la retraite du commandant s’il le souhaite », a ajouté Maurice Slim, alors que le maître du perchoir Nabih Berry doit tenir une séance parlementaire la semaine prochaine pour voter un projet de loi déposé par les Forces libanaises (adversaires chrétiens du CPL) à cet effet. Le ministre semblait toutefois réticent à soutenir pareille mesure. « Le changement d’un paramètre pareil de manière approximative peut impacter l’institution militaire, a-t-il prévenu. Mais le Parlement est maître de ses décisions. »
En résumé il nous faut une station d'épuration des zeaumes usés pour nous libérer de ces politiciens..
14 h 21, le 03 décembre 2023