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Société - Conflit

Mardi sanglant au Liban-Sud : quatre civils, dont deux journalistes, tués

Farah Omar et Rabih Maamari ont été « délibérément visés » par les Israéliens, a accusé le PDG d’al-Mayadeen. Le Hezbollah a annoncé avoir riposté en lançant trois attaques.

Mardi sanglant au Liban-Sud : quatre civils, dont deux journalistes, tués

Portraits de Farah Omar et Rabih Maamari affichés dans les locaux d’al-Mayadeen à l’arrivée de leurs dépouilles, le mardi 21 novembre 2023. Photos João Sousa.

Une fois de plus, la presse au Liban paie un lourd tribut dans le conflit opposant le Hezbollah à Israël à la frontière sud. Lors d’une journée particulièrement sanglante, deux journalistes de la chaîne panarabe al-Mayadeen ont été tués mardi par des frappes israéliennes. Leurs corps ont été accueillis dans les locaux de la chaîne à Beyrouth par leurs collègues et leurs proches dans une atmosphère de tristesse et de colère.

« Ce n’était pas un hasard »

La mort de la présentatrice et correspondante sur le terrain Farah Omar, 25 ans, et du reporter d’images Rabih Maamari, 39 ans, a été annoncée par la chaîne connue pour ses positions pro-Hezbollah. L’équipe d’al-Mayadeen a été « délibérément visée, ce n’était pas un hasard », a accusé le PDG de la chaîne, Ghassan Ben Jeddo, dans une déclaration à la télévision. Il a ajouté que le civil tué en compagnie des journalistes était un « contributeur » de la chaîne, sans autre précision. M. Ben Jeddo a rappelé que le gouvernement israélien avait récemment bloqué les sites internet de sa chaîne, devenue selon Tel-Aviv un « porte-parole du Hezbollah ».

De son côté, l’armée israélienne a dit « être au courant » d’informations au sujet de la mort de journalistes à la suite de tirs israéliens. « Il s’agit d’une zone où des hostilités sont en cours, où des échanges de tirs ont lieu », a-t-elle spécifié. Ce n’est pas la première fois que le corps médiatique est la victime des frappes israéliennes au Liban-Sud. Le 13 octobre, un journaliste libanais de l’agence Reuters, Issam Abdallah, a été tué dans un bombardement similaire, au cours duquel six autres journalistes – deux de l’AFP, deux de Reuters et deux de la chaîne qatarie al-Jazeera – ont été blessés. Exactement un mois plus tard, dans le village de Yaroun, un rassemblement d’une trentaine de journalistes a de nouveau été touché par deux frappes israéliennes. Un cameraman d’al-Jazeera a été, alors, légèrement blessé.

Au Liban et à Gaza, ce sont cinquante-trois journalistes et employés de médias qui ont été tués depuis le début de la guerre, selon le dernier décompte du Comité pour la protection des journalistes (CPJ), publié mardi. Outre les journalistes libanais et leur accompagnateur, une octogénaire a été tuée mardi et sa petite-fille blessée par une frappe israélienne sur le village de Kfar Kila. Une source à l’hôpital de Marjayoun a indiqué à l’AFP que la fillette âgée de sept ans était dans un état grave.

Le Premier ministre sortant Nagib Mikati a « fermement condamné l’attaque israélienne » contre les journalistes, accusant Israël de vouloir « faire taire les médias qui dénoncent ses crimes et ses agressions ». De son côté, le président de la Chambre Nabih Berry a affirmé que « des minutes voire des heures de silence ne suffiront pas à exprimer notre deuil » après ces attaques.

Message de Joe Biden

En guise de riposte, le Hezbollah a, lui, annoncé mardi trois opérations contre Israël, « en réponse aux attaques de l’ennemi sioniste contre les journalistes d’al-Mayadeen (...) et les autres martyrs civils ». La formation pro-iranienne a dit avoir visé « deux rassemblements de forces » israéliennes à l’aide de « missiles guidés », ainsi qu’une « base militaire » israélienne à l’aide de lance-roquettes multiples BM-21 GRAD, dans des secteurs frontaliers du nord d’Israël. Le parti a également revendiqué une attaque contre un char israélien qui se trouvait face au village de Aïta al-Chaab (caza de Bint Jbeil), au Liban-Sud. Selon le parti, ces offensives ont causé « des pertes humaines » côté israélien.

Par ailleurs, cinq membres du Hamas, dont Khalil Hamid al-Kharaz, un « cadre » du mouvement palestinien, ont été tués par un bombardement israélien dans le village de Chaaïtiyé (caza de Tyr), a confirmé une source du Hamas à notre journal. La Défense civile a indiqué dans un communiqué qu’elle avait transporté dans des hôpitaux de la région cinq dépouilles qui se trouvaient dans une voiture à Chaaïtiyé, touchée par deux missiles. Dans ce contexte tendu, le ministre au sein du cabinet de guerre israélien Benny Gantz a adressé un message au chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, lui conseillant d’« éviter de transformer le Liban-Sud en une bande de Gaza », selon des propos rapportés par le Haaretz. Il a également déclaré, lors d’une tournée sur le plateau du Golan, qu’Israël était prêt à élargir les opérations militaires dans le Nord « afin de garantir le retour en toute sécurité des habitants » de cette région.

Sur le plan diplomatique, l’émissaire américain pour le Liban, Amos Hochstein, s’est rendu lundi soir à Tel-Aviv pour contenir l’escalade entre Israël et le Hezbollah. « Nous ne voulons pas voir cette guerre s’élargir », a affirmé lundi le porte-parole du Conseil de sécurité nationale, John Kirby. Selon lui, l’ouverture de ce deuxième front n’est « dans l’intérêt de personne », et M. Hochstein tente « d’empêcher ce scénario ». Allant dans le même sens, le président américain Joe Biden a affirmé mardi que « les États-Unis poursuivent, avec le Liban et leurs partenaires au Moyen-Orient, leurs efforts en vue de préserver la paix et d’empêcher que le conflit ne s’étende ». Il s’exprimait dans une lettre envoyée à Nagib Mikati à l’occasion de la fête de l’Indépendance du Liban.

Une fois de plus, la presse au Liban paie un lourd tribut dans le conflit opposant le Hezbollah à Israël à la frontière sud. Lors d’une journée particulièrement sanglante, deux journalistes de la chaîne panarabe al-Mayadeen ont été tués mardi par des frappes israéliennes. Leurs corps ont été accueillis dans les locaux de la chaîne à Beyrouth par leurs collègues et...
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Ils défendent les journalistes maintenant? Eux qui ont plus d’une dizaine sur leur conscience? Nos journalistes liquidés par le HB n’ont même pas eu droit à une minute de silence. Ils continuent de menacer les médias pour un oui ou pour un non et viennent dénoncer la barbarie des autres? Je n’aurait pas suffisamment de caractères pour les citer nommément et leur rendre les hommages qui conviennent, eux qui sont morts pour avoir dénoncer l’usurpation de notre pays et ont eu le courage de tenir tête à HN. Seulement voilà leurs morts ont toujours plus de valeur que les autres.

Sissi zayyat

12 h 03, le 22 novembre 2023

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Commentaires (1)

  • Ils défendent les journalistes maintenant? Eux qui ont plus d’une dizaine sur leur conscience? Nos journalistes liquidés par le HB n’ont même pas eu droit à une minute de silence. Ils continuent de menacer les médias pour un oui ou pour un non et viennent dénoncer la barbarie des autres? Je n’aurait pas suffisamment de caractères pour les citer nommément et leur rendre les hommages qui conviennent, eux qui sont morts pour avoir dénoncer l’usurpation de notre pays et ont eu le courage de tenir tête à HN. Seulement voilà leurs morts ont toujours plus de valeur que les autres.

    Sissi zayyat

    12 h 03, le 22 novembre 2023

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