Rechercher
Rechercher

Environnement - Guerre Hamas - Israël

Plus de 4,5 millions de mètres carrés de forêts perdus au Liban-Sud suite aux bombardements israéliens

Les incendies provoqués par le phosphore blanc déciment forêts et oliveraies à la frontière libanaise, avec des conséquences dramatiques à court et long terme.

Plus de 4,5 millions de mètres carrés de forêts perdus au Liban-Sud suite aux bombardements israéliens

Une carte fournie par Georges Mitri sur l'étendue des incendies au Liban-Sud depuis le début des combats. Les zones en jaune sont celles affectées par les feux.

En à peine un mois, ce sont quelque 462 hectares (4,6 millions m²) de terrains boisés, « notamment des pins et des chênes, ainsi que 20 hectares environ d’oliveraies centenaires » qui sont littéralement partis en fumée à la frontière sud du pays en raison des bombardements israéliens, a estimé lundi à L’OLJ Georges Mitri, directeur du programme sur les terres et les ressources naturelles à l'Université de Balamand. Depuis le regain des tensions entre le Hezbollah et l’armée israélienne, celle-ci n’hésite pas à utiliser du phosphore blanc pour incendier les forêts et les champs dans les localités frontalières. Une substance dont l’usage contre des civils et des zones civiles est interdit sur la scène internationale par la Convention de Genève de 1980 – non signée par Tel-Aviv – pour ses effets dévastateurs sur les humains (brûlures intenses), comme sur les autres êtres vivants et l’environnement.

Voir aussi

Israël a bien utilisé du phosphore blanc au Liban-Sud : en voici les preuves

« Au niveau des forêts, nous n’avons pas perdu que des chênes et des pins, mais aussi d’autres arbres caractéristiques de la région, comme les térébinthes », affirme pour sa part Hicham Younès, président des Green Southerners, une ONG très active au sud du pays, mais sans affiliation politique. Il ajoute que les espèces animales ont également souffert : « Les forêts de cette région sont un habitat pour beaucoup d’espèces comme le chacal doré, très actif autour de Rmeich. Nous avions également repéré dans cette région de multiples colonies de damans des rochers, de petits rongeurs, qui peuvent avoir été décimées par le phosphore jusque dans leurs tanières. Les blaireaux aussi ont dû être affectés. » En outre, le phosphore blanc demeure un certain temps dans l’air et représente donc un danger pour les oiseaux migrateurs, qui traversent le ciel libanais à cette époque, sans compter les insectes dont les variétés sont très riches dans ces régions.

Régénération plus lente

Les incendies provoqués par les bombes au phosphore sont très intenses et ralentissent la régénération de ces zones brûlées, insiste Georges Mitri. « Ce sont des feux très difficiles à éteindre, car ils s’allument en plusieurs points simultanément », souligne l’expert. « Ce qui aggrave le phénomène, c’est que nous sommes toujours en pleine saison des incendies, après de longs mois de sécheresse, les premières pluies n’étant pas suffisantes pour humidifier la terre », ajoute-t-il.

Une des forêts calcinées au Liban-Sud suite aux bombardements israéliens. Photo Green Southerners

Un autre défi auquel font face les pompiers est l’impossibilité d’atteindre rapidement les zones en feu, en raison des bombardements incessants : des pompiers de la Défense civile avaient été blessés légèrement le 27 octobre dernier alors qu’ils tentaient d’éteindre un incendie à Labouné et Alma el-Chaab (Tyr). Ne pas éteindre les feux à temps aggrave l’impact sur ces forêts et favorise leur propagation vers les terrains agricoles avoisinants.

Le ministre sortant de l’Environnement Nasser Yassine a indiqué lundi, dans une interview, que le Liban comptait « déposer une plainte documentée contre la politique de la terre brûlée et l'usage de bombes au phosphore » par l'armée israélienne au Liban-Sud. Se basant sur le chiffre de 4,6 millions de mètres carrés déjà incendiés au Sud, le ministre a dénombré, depuis le 15 octobre, « plus de 100 incendies qui ont touché des forêts importantes au niveau écologique, ainsi que des champs agricoles et des dizaines de milliers d'oliviers ».

Vingt millions de dollars de pertes

Dans un contexte déjà tendu de crise économique, ces agressions qui ciblent le secteur agricole des olives touchent de plein fouet l’économie locale dans cette région, alors même que les populations s’apprêtaient à se lancer dans les récoltes. « Traditionnellement, les gens se retrouvent autour des oliviers, font leurs récoltes, pressent leur huile ensemble… C’est tout un pan de leurs vies qui se perd », déplore Hicham Younès.

« Les oliviers incendiés sont centenaires, rappelle-t-il. Si l’on devait les replanter aujourd’hui, combien de temps avant que ces champs ne deviennent productifs ? » Se référant à une première estimation des pertes économiques dues aux incendies quotidiens au Sud, Georges Mitri évoque le chiffre de près de 20 millions de dollars, incluant dans le calcul la disparition de forêts et de champs jusqu’à ce jour.

À plus long terme, ce qui préoccupe surtout Hicham Younès, ce sont les répercussions de ces bombardements au phosphore sur l’environnement. « Nous n’avons d’autre choix que d’attendre la fin des hostilités pour effectuer une première évaluation in situ », affirme-t-il. Selon lui, plus le taux d’absorption du phosphore dans le sol et l’eau aura été important, plus il faudra craindre des conséquences dramatiques sur l’environnement à long terme. Les incendies provoqués par le phosphore blanc déciment forêts et oliveraies à la frontière libanaise, avec des conséquences dramatiques à court et long terme.

En à peine un mois, ce sont quelque 462 hectares (4,6 millions m²) de terrains boisés, « notamment des pins et des chênes, ainsi que 20 hectares environ d’oliveraies centenaires » qui sont littéralement partis en fumée à la frontière sud du pays en raison des bombardements israéliens, a estimé lundi à L’OLJ Georges Mitri, directeur du programme sur les terres et les ressources...

commentaires (3)

Qu’importe nos pertes tant que l’Iran gagne grâce aux vendus de notre pays. Ils se disent résistants et protecteurs. Les voilà à saigner leur pays depuis des décennies pour servir les intérêts d’un autre afin de tronquer notre démocratie en autocratie avec la bénédiction de nos dirigeants mous et lâches qui se contentent de comptabiliser les pertes espérant les couvrir avec la mendicité qui est devenue un sport national dans notre pays et qui sévirait comme toujours à gonfler leurs comptes placés à l’étranger.

Sissi zayyat

13 h 31, le 08 novembre 2023

Tous les commentaires

Commentaires (3)

  • Qu’importe nos pertes tant que l’Iran gagne grâce aux vendus de notre pays. Ils se disent résistants et protecteurs. Les voilà à saigner leur pays depuis des décennies pour servir les intérêts d’un autre afin de tronquer notre démocratie en autocratie avec la bénédiction de nos dirigeants mous et lâches qui se contentent de comptabiliser les pertes espérant les couvrir avec la mendicité qui est devenue un sport national dans notre pays et qui sévirait comme toujours à gonfler leurs comptes placés à l’étranger.

    Sissi zayyat

    13 h 31, le 08 novembre 2023

  • Ca se passe sur une superficie limitée et voilà les dégats !!! il faudra porter plainte à l'ONU ou à des cours de justice. Actuellement, ce sujet d'écologie est "sensible" et le monde entier pourra l'écouter et nous défendre. Contrairement aux autres causes, ce sujet est important pour la planète , au delà de son importance nationale. Ce n'est pas pour rien que le monde est mobilisé à cause d'un mois d'OCTOBRE le plus chaud depuis 125 Mille ans , parait il. Le changement climatique est un souci mondial et la destruction VOLONTAIRE des forêts est un crime. (Même en temps de guerre)

    LE FRANCOPHONE

    13 h 00, le 08 novembre 2023

  • Est ce que quelqu’un pourrait nous expliquer la stratégie du Hezbollah dans sa fausse bataille ? Il n’y a malheureusement que la désolation pour les libanais et eux seuls

    Awtel Samia

    12 h 34, le 08 novembre 2023

Retour en haut