Depuis les attaques du 16 et 17 octobre sur Dhayra, les habitants de cette petite ville libanaise à la frontière avec Israël sont catégoriques : du phosphore blanc a été tiré dans leurs rues, empêchant les civils de fuir, les secouristes d'arriver et incendiant une partie des habitations et des champs alentours. L'Orient-Le Jour a mené l'enquête pour collecter les preuves d'une telle attaque, prohibée contre des civils ou des biens de caractère civil selon le protocole III de la Convention sur certaines armes classiques. Nos journalistes ont rencontré une dizaine d'habitants qui étaient sur place au moment des faits, des médecins, des membres de la Défense civile, des experts militaires et des défenseurs des droits de l'homme. Grâce aux témoignages, aux photos et aux vidéos auxquels ils ont eu accès, L'Orient-Le Jour peut affirmer qu'Israël a bien tiré des projectiles au phosphore blanc sur Dhayra. Un type d'armes déjà utilisées sur la bande de Gaza en 2008-2009.
Les explications en vidéo.
L’utilisation du phosphore blanc peut être contraire au Protocole III (sur l’interdiction ou la limitation de l’emploi des armes incendiaires) de la Convention sur certaines armes classiques (CCAC) dans un cas précis : s’il est utilisé, intentionnellement, comme arme incendiaire directement contre des humains dans un cadre civil. D’autres utilisations du phosphore blanc, comme l’éclairage d’un champ de bataille, ne sont pas interdites. Fiche OMS (0NU) sur le Phosphore blanc du 15 janvier 2024
10 h 58, le 07 octobre 2024