Le leader des Forces libanaises, Samir Geagea, a accusé le Hezbollah d’entraver la mise en application de la résolution 1701 du Conseil de sécurité qui avait mis fin à la guerre de juillet 2006 entre Israël et le parti chiite. Outre la cessation des hostilités, cette résolution stipule le déploiement de l’armée libanaise au Liban-Sud, parallèlement au retrait des forces israéliennes derrière la ligne bleue.
« Entraîner le Liban dans la guerre est un crime dans tous les sens du terme », a déclaré M. Geagea dans une interview accordée jeudi soir à la chaîne locale LBCI. « La décision de paix et de guerre est hypothéquée par le Hezbollah et son parrain iranien, alors que la Constitution stipule qu’elle devrait être entre les mains du gouvernement », a-t-il dénoncé, incitant le cabinet sortant à « prendre toutes les mesures nécessaires pour sortir le Liban de cette situation et presser dans le sens du respect de la 1701 ». Accusant le Hezbollah d’entraver la mise en application de cette résolution, il a estimé qu’il faut permettre à l’armée de se déployer au Liban-Sud. Et de souligner que si la troupe faisait l’objet d’une agression, tous les Libanais se tiendraient derrière elle. Or « Si l'armée et la Finul sont chargées (de superviser les frontières) personne n’osera agresser le Liban », a lancé le leader des FL.
La question Joseph Aoun
Samir Geagea a par ailleurs évoqué le dossier du sort du commandement de l’armée, à deux mois du départ à la retraite de son chef, Joseph Aoun, en janvier 2024. Pour éviter ce scénario, les FL ont présenté une proposition de loi repoussant d'un an l'âge du départ à la retraite du patron de la troupe en règle générale et non pas de façon personnelle pour Joseph Aoun. Sauf que la démarche se heurte au veto du président de la Chambre, Nabih Berry, du Courant patriotique libre de Gebran Bassil, mais aussi des Kataëb, alliés des FL. M. Geagea a dans ce cadre affirmé qu’ « à la lumière des dangers qui guettent le pays (du fait de la guerre à Gaza), l’armée a besoin d’un commandant ». « Si quelqu’un voudrait vider le pays des maronites, c’est bien (le chef du CPL) Gebran Bassil qui rejette l’option de la prorogation du mandat de Joseph Aoun », a tonné le leader de Meerab, en référence au fait que le chef de l'armée est traditionnellement un maronite. « Le gouvernement contrôlé par la moumanaa ne veut pas proroger le mandat du général Aoun, par ce que le Hezbollah et le CPL veulent se débarrasser de lui. C’est pour cela que nous voulons passer par la Chambre en coordination avec l’opposition », a encore dit Samir Geagea dans une réponse au chef des Kataëb, Samy Gemayel. Mercredi, ce dernier s’était opposé à toute séance législative avant la présidentielle.
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15 h 06, le 04 novembre 2023