Bombardement « sans précédent » sur Gaza depuis le début de la guerre, malgré les appels à une trêve humanitaire : le point à 20h

Gaza pilonnée : L'armée israélienne menait vendredi soir d'intenses bombardements, « sans précédent » depuis le début de la guerre, sur le nord de la bande de Gaza, notamment à  Gaza-ville, selon des images de l'AFP et le Hamas. Parallèlement, les communications et l'internet ont été coupés dans la bande de Gaza, selon le gouvernement du Hamas. Les bombardements « par air, mer et terre » sont « les plus violents depuis le début de la guerre » le 7 octobre, a indiqué le service de presse du gouvernement du Hamas, accusant Israël de « préparer des massacres ».

Vendredi matin, l'armée israélienne avait annoncé avoir mené dans le centre de la bande de Gaza, au cours de la nuit, une nouvelle incursion terrestre visant des cibles du Hamas, avant de quitter le territoire. Un premier « raid ciblé » nocturne avec des chars avait été mené la veille, dans le nord du territoire, en prélude à une possible offensive terrestre. L'armée a également affirmé avoir mené en parallèle des frappes aériennes, « dans toute la bande de Gaza ».

Dans le sud de la bande de Gaza, près de Rafah à la frontière avec l'Egypte, le Hamas a affirmé avoir déjoué une incursion israélienne par la côte. L'armée israélienne a pour sa part affirmé que ses troupes ont mené « un raid ciblé depuis la mer dans le sud de la bande de Gaza », avant de se retirer.

Un sondage israélien publié vendredi dans le journal Maariv révèle que 49 % des personnes interrogées sont favorables à un report de l'offensive terrestre à Gaza.

La Croix-Rouge dans Gaza, une première : Une équipe médicale de la Croix-Rouge accompagnant un convoi humanitaire est entrée vendredi dans la bande de Gaza, pour la première fois depuis le début de la guerre. Accompagnant un convoi humanitaire de plusieurs camions d'aide, cette équipe comprend plusieurs médecins spécialisés dans les blessures de guerre, selon le CICR. Ils sont munis de matériel permettant de « soigner 1.000 à 5.000 personnes selon la gravité des blessures ». Plus de détails ici

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Les citoyens de Gaza sous les bombes, l'ONU tente d'appuyer une trêve : Jour 21 de la guerre Israël - Hamas

Crise humanitaire : Tandis que l'aide arrive au compte-gouttes depuis le 21 octobre, via l'Egypte, le patron de l'Agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens, a lancé un cri d'alarme vendredi matin depuis Jérusalem : « Beaucoup plus (de personnes) vont bientôt mourir » des conséquences du siège total imposé à la bande de Gaza par Israël. Plus de détails ici
Face à cette situation, le président français Emmanuel Macron a appelé vendredi à une « trêve humanitaire » pour protéger les civils à Gaza, estimant que la riposte israélienne devait « mieux cibler » les « terroristes », dans une position un cran au-dessus du laborieux compromis élaboré par l'Union européenne.
Les chefs d'Etat et de gouvernement des 27 pays de l'UE ont exprimé jeudi soir leur « plus vive inquiétude concernant la dégradation de la situation humanitaire à Gaza », dans une déclaration commune qui réclame des « couloirs humanitaires » et des « pauses » pour acheminer l'aide. La Maison Blanche avait aussi suggéré mardi des « pauses » pour faciliter l'acheminement de l'aide humanitaire, plutôt qu'un cessez-le-feu qui « à ce stade ne bénéficierait qu'au Hamas », classé organisation terroriste par les Etats-Unis, l'Union européenne et Israël.

Après l'échec du Conseil de sécurité à agir, l'Assemblée générale de l'ONU devait se prononcer vendredi sur une résolution non contraignante, déjà fustigée par Israël, réclamant une « trêve humanitaire ».

Israël accuse le Hamas d'utiliser les hôpitaux : L'armée israélienne a accusé vendredi le mouvement islamiste palestinien de se servir « des hôpitaux » comme « centres de commandement et comme cachettes » avec un accès vers son réseau de tunnels, ce que le Hamas a démenti. Israël accuse également le Hamas d'« utiliser le carburant dans les hôpitaux pour son infrastructure militaire ».

Tirs de roquettes vers Israël : Des salves de roquettes ont été tirées vendredi de Gaza en direction du centre d'Israël et de Tel-Aviv où trois personnes ont été blessées, dont un homme qui a dû être hospitalisé, selon les secours israéliens.

Manifestations : Plusieurs centaines de Palestiniens ont manifesté vendredi, jour de la prière dans le monde musulman, dans les rues de Ramallah en Cisjordanie occupée, pour soutenir la population de Gaza, selon un journaliste de l'AFP. Plusieurs milliers de personnes ont également manifesté en Jordanie. Des manifestations étaient également prévues au Liban, mais l'affluence a été limitée.

Frappes US en Syrie : Le ministre américain de la Défense, Lloyd Austin, a annoncé que les Etats-Unis avaient mené des frappes jeudi contre deux installations utilisées par les Gardiens de la révolution iraniens et des « groupes affiliés » dans l'est de la Syrie. « Ces frappes de légitime défense et de précision sont une riposte à une série d'attaques en cours, et pour la plupart manquées, contre le personnel américain en Irak et en Syrie par des milices soutenues par l'Iran », depuis le 17 octobre, a indiqué dans un communiqué M. Austin. Cette annonce est intervenue après que le président Joe Biden a adressé un message au dirigeant suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, pour le mettre en garde contre toute attaque visant les troupes américaines. « Un message direct a été envoyé. Je n'irai pas plus loin », a confirmé un porte-parole de la Maison Blanche, John Kirby.

Jeudi, devant les Nations unies, le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, a déclaré que son pays ne souhaitait pas l'extension du conflit. « Mais je préviens que si le génocide à Gaza se poursuit, ils ne seront pas épargnés par ce feu », a-t-il ajouté, s'adressant aux Etats-Unis.

Liban : La Défense civile libanaise a affirmé en début d'après-midi que l'incendie qui se poursuivait la localité de Mrouj, située près du village de Alma el-Chaab, à l'Ouest du Liban-Sud (et non pas dans le Mont-Liban), a été maîtrisé. L'incendie s'était déclaré suite à un bombardement israélien. Israël a bombardé plusieurs villages à l'Ouest du Liban-Sud dans la nuit de jeudi à vendredi, a rapporté l'Agence nationale d'information (Ani, officielle).

Près des trois quarts des Libanais sont contre l’entrée du pays en guerre, selon un sondage.

Bilans à la hausse : Selon le Hamas, 7.326 personnes, en majorité des civils dont plus de 3.000 enfants, ont été tuées par les bombardements sur Gaza depuis trois semaines, et près de 19.000 ont été blessées. Un haut responsable de l'ONU a déclaré vendredi que les bilans du Hamas n'avaient « jamais été contestés » lors des précédents conflits, alors que Washington a mis en doute leur crédibilité pour la guerre en cours et que Berlin estime les considérer avec « une certaine prudence ».

Selon les autorités israéliennes, plus de 1.400 personnes, en majorité des civils, ont été tuées en Israël lors de l'attaque des commandos du Hamas, qui ont enlevé 229 otages, israéliens, binationaux ou étrangers. Quatre femmes ont été relâchées à ce jour. La branche militaire du Hamas a « estimé » que « près de 50 » otages ont été tués par des frappes israéliennes.

Sur la question des otages, le Qatar a informé les États-Unis qu'il était prêt à reconsidérer la présence du Hamas sur son territoire, une fois que la crise liée à la prise d'otages par le mouvement islamiste serait résolue.