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Dernières Infos - Conflit

Macron demande une « trêve humanitaire » pour « organiser la protection » des civils à Gaza

Un bâtiment détruit à la suite des bombardements israéliens sur la bande de Gaza, dans la ville palestinienne de Khan Younès, dans le sud de Gaza, le 27 octobre 2023. Photo d'illustration MAHMUD HAMS/AFP

Le président français Emmanuel Macron a appelé vendredi à une « trêve humanitaire » entre Israël et le Hamas pour protéger les civils à Gaza, estimant que la riposte israélienne devait « mieux cibler » les « terroristes », dans une position un cran au-dessus du laborieux compromis élaboré par l'Union européenne.

Avec cette demande, le président français va au-delà de la position exprimée mardi et mercredi lors de sa tournée au Proche-Orient, lorsqu'il s'était borné à évoquer une « protection » des civils. Il se montre aussi plus ferme que les dirigeants de l'UE, qui au terme d'âpres tractations sémantiques avaient demandé jeudi dans une déclaration commune de simples « pauses » pour faciliter l'aide humanitaire.

« On a eu un débat très long sur un pluriel ou un singulier », s'est agacé le chef de l'Etat devant la presse à Bruxelles à l'issue d'un sommet européen.

« Une trêve humanitaire est aujourd'hui utile », pour éviter que « des gens soient des victimes totalement injustifiées de cette lutte légitime contre le terrorisme », négocier la libération des otages, et « régler le problème des hôpitaux qui est très compliqué », a affirmé Emmanuel Macron.

Le mouvement islamiste palestinien Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, a lancé le 7 octobre une attaque sans précédent contre Israël qui a fait plus de 1.400 morts, essentiellement des civils, dont 35 Français. Plus de 200 personnes sont otages du Hamas, selon les autorités israéliennes -- la France déplore neuf ressortissants portés disparus et potentiellement otages.

En représailles, l'armée israélienne a lancé une riposte militaire à Gaza où elle a imposé un blocus. Le Hamas affirme qu'elle a fait plus de 7.000 morts en 21 jours de guerre, là aussi des civils en majorité.

« Corridor humanitaire maritime »

L'UE est divisée entre pays insistant sur la solidarité envers les civils palestiniens, comme l'Irlande et l'Espagne, et les plus fervents défenseurs d'Israël, comme l'Allemagne, l'Autriche et la Hongrie. Le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a ainsi invoqué vendredi « un doute légitime » sur le respect par Israël du droit international dans sa riposte, déplorant les images « inacceptables » de la souffrance des enfants à Gaza.

De son côté, le chancelier allemand Olaf Scholz a surtout insisté sur la nécessité de faire « tout ce qui est possible pour soutenir le droit d'Israël à se défendre ». « Nous sommes dans une situation de guerre qui va durer, parce que la lutte contre le Hamas ne se fera pas de manière rapide », a prévenu pour sa part le président français.

Tout en reconnaissant « totalement le droit » de l'Etat hébreu à de défendre, il a semblé pour la première fois exprimer des critiques, prudentes, contre la riposte en cours, marquée par des frappes incessantes et de premières incursions terrestres. « Le blocus complet, le bombardement indifférencié et plus encore la perspective d'une opération massive terrestre ne sont pas de nature à protéger comme il se doit les populations civiles », a-t-il martelé .

Selon le président français, ces représailles doivent « mieux cibler » les « terroristes ». « Il est indispensable que la distinction soit faite dès le début, très clairement, avec les populations civiles. Sinon, le risque est celui de l'embrasement », qui serait « aussi très contreproductif pour la sécurité d'Israël », a-t-il plaidé.

Emmanuel Macron, accusé par ses opposants de gauche et dans le monde arabe d'avoir été initialement trop aligné sur Israël et les Etats-Unis, est à la recherche d'une position plus équilibrée, avec l'obsession de ne pas « importer » le conflit en France, où cohabitent d'importantes communautés juive et musulmane.

Il a aussi annoncé un projet de « corridor humanitaire maritime » que doit mettre en place une « coalition humanitaire avec plusieurs pays européens, en particulier Chypre qui va servir de base arrière ». La Grèce est prête, selon lui, à « envoyer des équipements ».

Il s'agira d' »acheminer des patients » ou de « faire la liaison pour véhiculer de manière plus rapide des éléments de soins, d'alimentation, de première nécessité », a-t-il détaillé, assurant que des « contacts » avaient été pris avec les autorités israéliennes.

Le président français, qui avait évoqué à Jérusalem l'idée d'une « coalition internationale » pour lutter contre le Hamas à l'instar de ce qui existe contre le groupe jihadiste Etat islamique, a enfin expliqué qu'il proposerait aux « partenaires » de la France une réunion « pour structurer cette initiative ».

Le président français Emmanuel Macron a appelé vendredi à une « trêve humanitaire » entre Israël et le Hamas pour protéger les civils à Gaza, estimant que la riposte israélienne devait « mieux cibler » les « terroristes », dans une position un cran au-dessus du laborieux compromis élaboré par l'Union européenne.Avec cette demande, le président français va...