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Politique - Guerre Hamas-Israël

Face au risque de guerre, Bassil s’érige en fédérateur

Le leader du CPL a entamé une tournée auprès de tous les protagonistes. « Il faut savoir tourner la page des divergences et s’unir dans l’intérêt du pays », explique son numéro deux, Martine Najm Koteily, à « L’OLJ ».

Face au risque de guerre, Bassil s’érige en fédérateur

Le chef du Courant patriotique libre, Gebran Bassil, s’entretenant avec le Premier ministre sortant, Nagib Mikati, au Sérail, le 23 octobre 2023. Photo Mohammad Yassine

Dans la foulée de la guerre qui fait rage à Gaza entre le Hamas et Israël, le chef du Courant patriotique libre, Gebran Bassil, veut s’ériger en fédérateur des protagonistes libanais autour de la cause palestinienne, tout en plaidant pour que le pays du Cèdre soit à l’abri d’une escalade dont il ne pourra pas supporter les conséquences. C’est dans ce but qu’il a entamé lundi une tournée auprès des pôles du pouvoir et des principaux protagonistes politiques. « La tournée vise à œuvrer pour protéger le Liban contre les dangers qui le guettent à cause des événements en cours dans la région », explique un texte publié lundi sur le site web du parti.

Au-delà de ces positions de principe, la démarche de M. Bassil est sans doute à analyser sous un angle politique. Elle intervient à l’heure où, depuis le début de la guerre, le 7 octobre, les protagonistes chrétiens sont noyés dans un silence quasi total, que brisent quelques déclarations sporadiques appelant le Hezbollah à ne pas entraîner le Liban dans le Déluge d’al-Aqsa. De quoi laisser le champ libre à Gebran Bassil pour se positionner comme le seul capable de bouger sur l’échiquier politique et de garder ouverts les canaux de dialogue avec tous les partis, des Forces libanaises et des Kataëb au Hezbollah. Ainsi, M. Bassil veut s’affirmer en intermédiaire qui transmet à son allié chiite, engagé dans des combats quotidiens contre Israël à la frontière sud, le message d’inquiétude d’une écrasante majorité de Libanais. 

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« Personne ne prend la peine d’agir, alors qu’il faut se mobiliser dans ces circonstances », affirme à L’Orient-Le Jour la vice-présidente du CPL pour les affaires politiques, Martine Najm Koteily, ajoutant que « durant les périodes de guerre, il faut savoir tourner la page des divergences politiques et s’unir dans l’intérêt du pays ». Elle converge sur ce point avec Antoine Constantine, conseiller politique de Gebran Bassil. « Nous ne pouvons pas laisser le pays sans initiative à l’heure où il est sérieusement face au risque d’une guerre inopportune », dit-il.

Allant plus loin, Rabih Awad, vice-président du CPL pour les affaires nationales, fait savoir que le CPL veut dire à tout le monde qu’il refuse de voir le Liban « se transformer en un terrain fertile dont disposeraient des (acteurs) étrangers pour transmettre des messages et entraîner le pays dans des conflits externes ». Une allusion aux factions palestiniennes déjà impliquées dans les opérations militaires à la frontière sud. « Nous insistons à dire qu’il ne faut pas prendre l’initiative de lancer une guerre contre Israël, surtout à la lumière de la crise économique que traverse le pays », ajoute M. Awad, résumant ainsi le message clair que le CPL veut transmettre au Hezbollah dans le cadre de cette tournée. Sauf que contrairement à ce qu’il aurait pu espérer, Gebran Bassil ne rencontrera pas le secrétaire général du parti, Hassan Nasrallah, avec lequel il a tout de même eu une conversation téléphonique lundi portant sur les derniers développements. En revanche, il tiendra une réunion, mardi à 11h30, avec son plus grand adversaire sur la scène locale, le président de la Chambre, Nabih Berry, partenaire le plus constant du parti de Dieu. « M. Berry voit d’un bon œil la démarche de Gebran Bassil », confie un cadre du CPL.

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Lundi, le chef du CPL a entamé sa tournée au Sérail où il s’est entretenu avec le Premier ministre sortant, Nagib Mikati, une des cibles privilégiées des attaques des aounistes qui boudent le Conseil des ministres depuis décembre 2022.  Selon un communiqué publié par le bureau de presse du chef du gouvernement, les discussions ont porté sur « les développements actuels ». « Nous appelons le gouvernement à agir et s’activer pour épargner au pays le scénario du pire et œuvrer pour consolider la position libanaise officielle, parce que nous ne voulons pas voir le front libanais ouvert et le pays entraîné dans une guerre face à Israël », déclare Nagi Hayek, vice-président du CPL pour les affaires extérieures. Faut-il en déduire que les aounistes participeront désormais aux séances du gouvernement ? « Nous n’avons pas pris une telle décision. Le cabinet devrait continuer à agir dans les limites de l’expédition des affaires courantes », répond M. Hayek.

« Parler d’une seule voix »
Gebran Bassil s’est par la suite entretenu avec le leader druze Walid Joumblatt qui ne cesse d’appeler à garder le pays à l’abri du Déluge d’al-Aqsa. « Nous sommes d’accord sur les questions fondamentales, dont le soutien à la cause du peuple palestinien et le droit du Liban à se défendre, et sur l’importance de déployer tous les efforts pour épargner au Liban la guerre dont ils nous menacent et pour qu’il n’y ait pas une raison pour qu’ils nous en fassent assumer la responsabilité », a déclaré le chef du CPL à sa sortie de Clemenceau dans un message à peine voilé au Hezbollah et à son parrain iranien.  De son côté, M. Joumblatt a souligné l’importance de « parler d’une seule voix pour conseiller à certaines parties de ne pas élargir le conflit ». « Nous devons garder la situation sous contrôle, en concertation avec le Hezbollah », a-t-il ajouté. 

Toujours dans le cadre de sa tournée, le leader aouniste devrait se réunir avec des représentants de l’opposition. L’OLJ a appris dans ce cadre que M. Bassil n’a pas demandé de rendez-vous avec son grand adversaire chrétien, le leader des FL, Samir Geagea. Ce dernier avait refusé, en 2022, de s’entretenir avec M. Bassil qui voulait lui remettre une copie d’un document écrit de ce que le CPL avait alors appelé « les priorités présidentielles » du futur chef de l’État. Toujours selon nos informations, des contacts seraient actuellement en cours en vue d’organiser une réunion entre M. Bassil et plusieurs ténors de l’opposition, dans une réédition du scénario de la « convergence » autour de la candidature de Jihad Azour, ancien ministre des Finances, à la présidence de la République.

Les efforts du chef du CPL interviennent dans un contexte marqué par la vacance à la tête de l’État, près d’un an après la fin du mandat de Michel Aoun, le 31 octobre 2022. Une échéance dans le cadre de laquelle le CPL a pu s’affirmer comme un élément incontournable et un besoin tant pour le camp du Hezbollah que pour le camp adverse. « Il faut libaniser cette élection, notamment dans ce contexte dangereux », reconnaît Antoine Constantine. Sauf que le CPL ne semble pas disposé à faire des concessions à même de faciliter la tenue du scrutin. « Aujourd’hui, plus que jamais, nous devons nous entendre sur le futur président ou nous plier au jeu démocratique », dit Martine Najm Koteily, laissant ainsi entendre que son parti est ouvert à la troisième voie. Une option à laquelle le commandant de l’armée, Joseph Aoun, est de plus en plus associé. Sauf que Gebran Bassil persiste et signe : non à l’élection du chef de la troupe qu’il est impatient de voir partir à la retraite dans moins de trois mois, même en temps de guerre. Il n’a donc pas évoqué la question de la prorogation du mandat du chef de la troupe, ni avec le Premier ministre sortant ni avec Walid Joumblatt. « La question Joseph Aoun n’est pas d’actualité. Elle peut être réglée en un rien de temps », estime Nagi Hayek. 

Dans la foulée de la guerre qui fait rage à Gaza entre le Hamas et Israël, le chef du Courant patriotique libre, Gebran Bassil, veut s’ériger en fédérateur des protagonistes libanais autour de la cause palestinienne, tout en plaidant pour que le pays du Cèdre soit à l’abri d’une escalade dont il ne pourra pas supporter les conséquences. C’est dans ce but qu’il a entamé...
commentaires (7)

- QUAND L,ETERNEL ABOU AYOUB, - S,HABILLE SOUVENT BEL MA2LOUB, - ET CROIT NOUS SERVIR SON KHARROUB, - C,EST QUE LE MESQUIN 3AM I DOUB !

LA LIBRE EXPRESSION

14 h 21, le 24 octobre 2023

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Commentaires (7)

  • - QUAND L,ETERNEL ABOU AYOUB, - S,HABILLE SOUVENT BEL MA2LOUB, - ET CROIT NOUS SERVIR SON KHARROUB, - C,EST QUE LE MESQUIN 3AM I DOUB !

    LA LIBRE EXPRESSION

    14 h 21, le 24 octobre 2023

  • - FEDERATEUR SANS FEDERATION. - FEDERER AVEC DES MERCENAIRES ? D,INEPTIES AVEC REPETITION, - POUR DES ASSURANCES MENSONGERES. - ILS TE PROMETTRAIENT LE PARADIS, - QUAND C,EST DANS LA GEHENNE OU TU VIS.

    LA LIBRE EXPRESSION

    14 h 11, le 24 octobre 2023

  • Comment faire confiance à cet individu qui fait feu de tout bois pour exister. Il dit faire la tournée auprès de ses ennemis d’hier pour rassembler mais finit par avouer ne pas vouloir un président à la hauteur de la situation juste par opportunisme. Il n’est pas à son premier retournement de veste et personne pour le prendre au sérieux, lui qui hier encore vanter les mérites de cette résistance que son beau n’a jamais tari d’éloges en lui offrant toutes nos institutions en signe de gratitude jusqu’à la ruine de notre pays. Il peut gesticuler et faire semblant de se racheter mais les faits sont là pour le décribiliser. Non, non et non il ne sera jamais l’homme de la situation et encore moins un homme de confiance. Caméléon va…

    Sissi zayyat

    12 h 08, le 24 octobre 2023

  • La seule chose que cet article oublie de citer est que ni Bassil, ni Joumblat, ni Mikati, ni aucun de tous ces leaders fantoches n’ont la décision de guerre ou de paix. Celle ci se trouve à Téhéran en république islamique et elle est relayée au Liban par le Hezbollah. Tout le reste n’est que du remue vent, exercice dans lequel excelle M. Bassil

    Lecteur excédé par la censure

    08 h 26, le 24 octobre 2023

  • Tiens! Il existe encore, celui-là?

    Yves Prevost

    07 h 32, le 24 octobre 2023

  • Allez c’est bon stp Khallas finis les gesticulations… reste tranquil tu n’as plus d’atout

    Bery tus

    06 h 26, le 24 octobre 2023

  • On était tranquille depuis un moment. Avec la guerre à Gaza on n’entendait plus parler de lui. Vous aviez besoin de la ramener?

    Gros Gnon

    03 h 43, le 24 octobre 2023

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