Des soldats israéliens, sur leur merkava, à un endroit situé non loin de la frontières libanaise, le 21 octobre 2023. Jalaa MAREY / AFP
1 – Les échanges de tirs se sont multipliés dimanche à la frontière libano-israélienne. Le Hezbollah, via son média al-Manar, a revendiqué ce matin avoir touché des appareils techniques de l'ennemi israélien avec des missiles guidés. L'armée israélienne a, pour sa part, affirmé avoir avoir frappé une unité anti-char, visé des combattants qui tentaient de tirer des missiles au niveau de la frontière libanaise, et frappé un site au Liban d'où un missile avait été tiré en direction d'un avion israélien. De lourds bombardements israéliens ont également touché les abords de Ramia, Aïta el-Chaab et ont atteint les fermes de Chebaa, ont rapporté des médias locaux. Les environs de Dhaïra et Alma el-Chaab mais aussi Maroun el-Ras et Kfarchouba ont également été visés par Israël, plus tôt dans la journée de dimanche.
En soirée, il était fait état par le Haaretz de frappes aériennes contre des infrastructures du Hezbollah au Liban-Sud.
Dimanche, l’intensification des combats au Liban-Sud ont fait au moins 5 morts parmi les combattants affiliés au Hezbollah et 1 parmi ceux du Jihad islamique palestinien au Liban. De son côté, Israël a indiqué que 3 soldats avaient été blessés par un tir de missile antichar, dont l'un grièvement. Dans ce contexte de hausse des tensions, l’État hébreu a planifié d’évacuer 15 localités supplémentaires dans le nord du pays.
2 – Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a lui affirmé dimanche que « si le Hezbollah entre en guerre avec Israël, cela causera une dévastation inimaginable pour lui (le Hezbollah) et pour le Liban », a rapporté l'agence Reuters. Lors d’une visite aux troupes dans le nord du pays, il a également averti le Hezbollah qu’il « ferait l’erreur de sa vie« s’il décidait d’entrer en guerre contre Israël. « Cela leur fera regretter la seconde guerre du Liban (2006, NDLR) ... Nous frapperons avec une puissance qu'ils ne peuvent pas imaginer et qui sera dévastatrice pour l'État du Liban ». Plus tôt, le porte-parole de l’armée israélienne, Jonathan Cornicus, avait averti sur son compte X (ex-Twitter) que « le Hezbollah agresse et entraîne le Liban dans une guerre dont il ne tirera aucun profit, mais dans laquelle il risque de perdre beaucoup ».
Côté libanais, le Premier ministre désigné, Nagib Mikati, a déclaré ce matin que son gouvernement s'efforçait de mettre fin aux attaques israéliennes et d'empêcher la propagation au Liban de la guerre à Gaza entre Israël et le Hamas. « Je comprends les sentiments de peur et d'anxiété qui affligent les Libanais en raison de ce qui se passe (...) mais je n'hésiterai pas à faire tout ce qui est en mon pouvoir pour protéger le pays », a encore dit M. Mikati.
3 – « Une poudrière« , c’est ainsi que le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, a qualifié la région du Moyen-Orient dans un avertissement aux États-Unis et à Israël. « Je voudrais avertir les États-Unis et le régime israélien fantoche que s'ils ne mettent pas immédiatement un terme aux crimes contre l'humanité et au génocide à Gaza, tout est possible à tout moment et la région deviendrait incontrôlable », a-t-il dit au cours d'une déclaration avec son homologue sud-africaine Naledi Pandor à Téhéran. Hossein Amir-Abdollahian a également prévenu que « toute erreur de calcul dans la poursuite du conflit, du génocide, du massacre et de la migration forcée des habitants de Gaza et de Cisjordanie peut avoir des conséquences lourdes » pour la région et « contre les intérêts des pays agresseurs ».
4 – De leur côté, les États-Unis ont annoncé un renforcement de leur dispositif militaire au Moyen-Orient en raison « des récentes escalades par l’Iran et ses forces affiliées » dans la région. Le ministre américain de la Défense Lloyd Austin a mis en garde dimanche toute « organisation » ou « pays » qui seraient tentés «d'élargir » le conflit au Proche-Orient, affirmant que les États-Unis n'hésiteraient « pas à agir » si ses intérêts étaient visés. Ce nouveau renforcement du dispositif militaire prévoit notamment le déploiement d'un système de défense antimissile à haute altitude (THAAD) ainsi que plusieurs batteries de missiles sol-air Patriot « dans la région ». En outre, des forces militaires « supplémentaires » vont être placées en état de « pré-déploiement », afin « d'augmenter leur préparation et leur capacité à répondre aussi vite que nécessaire ».
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En parallèle de cette déclaration, le secrétaire d’État américain, Anthony Blinken, a déclaré dimanche que Washington voyait un risque d'escalade dans la guerre en cours au Moyen-Orient en raison des actions de l'Iran et de ses milices affiliées dans la région, a rapporté Reuters. De son côté, le président américain Joe Biden a lui affirmé dimanche sur son compte X (ex-Twitter) « ne pas renoncer à une solution à deux États ». Allié historique d’Israël, il a rappelé « le droit (de l’État hébreu) de se défendre » et que les États-Unis doivent s’assurer « qu’il dispose de ce dont il a besoin pour protéger sa population aujourd’hui et toujours ». Joe Biden a néanmoins annoncé avoir rappelé au Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, qu' »Israël doit agir selon les lois de la guerre », c'est à dire « protéger les civils du mieux qu'il peut pendant les combats ». « Nous ne pouvons ignorer l’humanité des Palestiniens innocents qui veulent seulement vivre en paix. C’est pourquoi j’ai obtenu un accord pour une première livraison d’aide humanitaire destinée aux civils palestiniens à Gaza ».
5 – A Gaza, Israël a intensifié ses frappes en préparation d’une invasion terrestre de l’enclave palestinienne. Des Palestiniens ont indiqué avoir reçu de nouvelles mises en garde de l'armée israélienne les sommant de se déplacer du nord de la bande vers le sud, avec un avertissement supplémentaire leur disant qu'ils pourraient être identifiés comme sympathisants d'une « organisation terroriste » s'ils restaient sur place, a indiqué Reuters. Il n’empêche que des frappes ont notamment visé la ville de Rafah, dans le sud, où se situe l’unique passage vers l’Égypte et par lequel un convoi de 17 camions transportant de l’aide humanitaire est entré par cette voie dimanche dans la bande de Gaza, après un premier de 20 camions samedi. Selon le Bureau des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha), au moins 100 camions par jour seraient nécessaires pour répondre aux besoins de la population, rapporte l’AFP. Dimanche également, six citernes de carburant stocké dans le terminal de Rafah ont été livrées à la bande de Gaza, privée d'électricité et où le combustible manque cruellement pour faire fonctionner les générateurs. Le manque de carburant met en péril le fonctionnement des couveuses de plus de 120 nouveau-nés prématurés, a averti dimanche le Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef).
6 – Le bilan s’alourdit chaque jour depuis le début de la guerre le 7 octobre dernier. Selon les autorités de part et d’autre, au moins 4 651 Palestiniens ont été tués et plus de 1 400 en Israël. Il resterait également 212 otages israéliens ou étrangers dans la bande de Gaza, selon l’armée israélienne, après que le Hamas a libéré deux Américaines, une mère et sa fille, vendredi pour des raisons « humanitaires » et suite à l’intervention du Qatar. Le Premier ministre palestinien, Mohammad Shtayyeh, a appelé dimanche la communauté internationale à créer un « front uni » pour mettre fin aux attaques d'Israël dans la bande de Gaza. « Nous plaçons en tête de nos priorités l'arrêt de l'agression israélienne (...) et la fourniture d'aide médicale et humanitaire pour éviter une catastrophe humanitaire majeure », a ainsi déclaré Shtayyeh, selon Reuters, lors d'une réunion avec 25 ambassadeurs, représentants et consuls.
NETANYAHU, NE COMMET PAS L,ERREUR D,ENTRAINER LE HB DANS CE JEU DE QUITTE OU DOUBLE. LE RISQUE DU QUITTE EST TRES GRAND POUR VOUS TOUT AUSSI.
20 h 32, le 22 octobre 2023