« Celui qui croit tressaille aussi devant son prochain car « Dieu est relation et, souvent, il nous rend visite à travers des rencontres humaines », quand « notre cœur ne reste pas impassible et insensible devant les blessures de ceux qui sont les plus fragiles ». Les grandes villes métropolitaines et tant de pays européens comme la France, a remarqué le saint-père, « sont en ce sens un grand défi contre les exacerbations de l’individualisme, contre les égoïsmes et les fermetures qui produisent solitudes et souffrances ». » Xavier Sartre, Cité du Vatican, Vatican News, extraits de la messe du pape à Marseille, 23 septembre 2023.
Asfour est en 2060 un village de centenaires émérites. Ces personnes éprises du vol des oiseaux ont traversé de subtiles intelligences. Elles ne veulent plus en parler. Désormais, leur seul souci consiste à répondre concrètement à un monde embourbé dans ses contradictions. Ces jeunes du « quatrième âge » se réjouissent de vivre le moment et de pratiquer les liens autrement. Alors que la multipolarité bat son plein dans un espace d’inflations galopantes, de séismes multiples, de tempêtes, de sécheresse et de dégradation de la douceur de vivre, ces sages témoignent qu’ils se sont trompés. La plus belle préservation ne concerne plus des mots et des absences énoncés, mais la présence effective ainsi que l’aide non verbale accordée à tant d’autres. L’espace intérieur demeure un bijou semblable au jardin d’Éden. Les valeurs vraies n’ont plus recours aux justificatifs pour bien paraître, mais au terreau de chacun. Alors que les sous-entendus se soumettent à des vues préconçues, la cohabitation sereine demeure indissociable du tressaillement. Ces corps encore fonctionnels, quoique parfois assis sur des chaises, transmettent de la compassion.
La conduite projective et programmée de l’intelligence artificielle ne les concerne pas. L’espace interactif est devenu programmé et surveillé. Allons cultiver l’effort comme on travaille la terre afin d’arroser des pousses, de transmettre un geste bienveillant et de communiquer un langage apaisant. Marc, 102 ans, dit à ce sujet : « L’ amour des êtres vivants nous donne la plus grande consolation, celle de rester en paix avec soi et avec Dieu. »
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