De l’identité de genre

« L’identité de genre est l’expérience intérieure et personnelle que chaque personne a de son genre. Il s’agit du sentiment d’être une femme, un homme, les deux, ni l’un ni l’autre, ou d’être à un autre point dans le continuum des genres » (gouvernement du Canada).

Puisqu’il en est ainsi, puisque selon la définition officielle nous pouvons être « ni l’un ni l’autre » ou être « à un autre point dans le continuum des genres », et ce sur la base d’un simple « sentiment », j’aimerais prolonger le continuum et m’identifier au genre animal plutôt qu’humain. Après tout, nous appartenons à l’ordre des primates selon la classification zoologique.

Au moins, dans le genre animal, et notamment la classe des vertébrés vivipares, il y a encore un mâle et une femelle. C’est toujours un ordre binaire où je me retrouve personnellement, puisque mon genre d’origine, à savoir humain, a mêlé les genres ou, dans un souci de diversité ou de diversification, les a multipliés de sorte que les pictogrammes devant les toilettes de certaines écoles du Québec (et ailleurs) se sont transformés en un album de dessins incluant un hermaphrodite et un extraterrestre. Au fait, je pourrais aussi me réclamer de ce dernier genre et considérer, comme certains ufologues, que nous avons été fécondés en laboratoire par des « dieux » venus d’une autre planète. Je suis donc extraterrestre et pas terrestre. Ce serait d’ailleurs une solution pour échapper à l’insanité terrestre.

Ne pourrais-je pas, dans ce même désordre d’idées, et mû par un sentiment de supériorité (puisqu’il suffit d’un sentiment pour choisir son genre), me considérer comme surhumain, même s’il s’agit ici d’une autre espèce ? Pourriez-vous ajouter au pictogramme un dessin correspondant, s’il vous plaît ? Et ajouter l’identité d’espèce à celle de genre ?

C’est ce que je ressens durant mes méditations transcendantales pour m’élever au-dessus de ce grand asile multigenre ! Nietzsche a bien parlé de « surhomme », mais que les féministes ne s’en offusquent point. On ajoutera sur la plaque du pictogramme, à côté, avant ou au-dessus du surhomme, la « surfemme ».

Veuillez donc élargir le pictogramme et le rendre plus inclusif ! N’oubliez pas aussi les transhumains ! Les hommes et femmes-robots ou hybrides, ou « ni l’un ni l’autre », ou « l’un et l’autre », et les cyborgs ! Ils ont droit à leur place dans la foire iconique.

Mais il faudra réaménager les toilettes en conséquence et les agrandir pour les rendre inclusives et conformes au pictogramme du nouveau genre multigenre ! Et prévoir des cabinets spéciaux pour les anatomies spéciales ! N’oubliez pas qu’il y a un extraterrestre sur le pictogramme !

Mais comme il y aura aussi, suite à mes revendications légitimes, le dessin d’un mammifère, il faudra écrire « Lave tes mains ou tes pattes » ! En excluant les ratons laveurs. Ils n’ont pas besoin de cette consigne.

Et prenez soin de rappeler que les nouvelles toilettes « non genrées » dans les espaces publics occidentaux, ce n’est pas un bordel ! Il ne doit pas quand même en sortir des centaures ou des monstres fabuleux ! Mais, à bien y penser, pourquoi pas ? Un retour au jurassique sauverait la planète à la fois du réchauffement climatique et du surchauffement hystérique.

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