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Politique - Liban

Présidentielle : Doha s'efforce en vain d'introduire une nouvelle approche

Poursuivant ses entretiens avec les responsables libanais pour la deuxième semaine consécutive, l’émissaire qatari semble avancer sur un champ de mines.

Présidentielle : Doha s'efforce en vain d'introduire une nouvelle approche

Le ministre d'Etat qatari aux Affaires étrangères, Mohammad ben Abdel Aziz al-Khulaïfi, reçu par le chef des Forces libanaises, Samir Geagea, à Meerab le 4 avril 2023. Photo Aldo Ayoub/@DrSamirGeagea/X

La tournée d'un émissaire qatari, Abou Fahd Jassem al-Thani, responsable au sein des SR de son pays, qui a rencontré durant le week-end des figures du Hezbollah et d’Amal, ainsi que le chef du Courant patriotique libre, Gebran Bassil, et le leader des Forces libanaises, Samir Geagea, n’a vraisemblablement rien apporté de nouveau qui puisse préluder ne serait-ce qu’à un début d’entente sur la scène présidentielle.

Les entretiens que mène actuellement Doha, destinés à préparer la visite, en octobre prochain, du ministre d’État aux Affaires étrangères, Mohammad Abdel Aziz el-Khulayfi, ont en tous cas confirmé l’existence d'un tissu de complications qui jalonnent ce dossier. Chaque partie a campé sur ses positions, d’après les rares informations qui ont fuité. Cette requête de confidentialité aurait été formulée par l’émissaire qatari lui-même.

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Le tandem chiite, qui n’a pas changé sa position d’un iota, a réitéré devant son interlocuteur qatari son soutien à la candidature du chef des Marada, Sleiman Frangié. Bien que le CPL ait tenu à respecter le mot d’ordre de la confidentialité de l’entretien, il ne s’est toutefois pas privé de relancer, dès l’arrivée du responsable qatari, mercredi dernier, la guerre verbale visant le chef de l’armée, Joseph Aoun, candidat favori de Doha au départ, mis à l’index par la formation aouniste.

« Des prétextes infondées »

Dans un communiqué virulent publié au lendemain de la réunion du bureau politique du parti, le CPL a évoqué « le danger » du nouvel afflux de déplacés syriens, faisant assumer la responsabilité au gouvernement et aux forces armées qui laissent faire « intentionnellement ». « Les prétextes d’un manque d’effectifs pour contrôler les frontières (avec la Syrie) sont infondés. Cela entraînera de graves conséquences surtout que ces arguments sont motivés politiquement. À partir de là, nous disons que l’élection d’un président doit s’accompagner d’un engagement de la part de ce dernier de présenter un plan clair pour le retour des réfugiés sans faire preuve de soumission aux desiderata des puissances extérieures », ajoute le communiqué. Des propos que le chef du CPL a repris presque mot pour mot dimanche, lors d’une tournée au Akkar, une région qui constitue pourtant le vivier de l’armée.   

Gebran Bassil est donc revenu à la charge en accusant Joseph Aoun, sans le nommer, d’instrumentaliser le dossier des migrants à des fins électorales. « Nous avons des responsables politiques et militaires qui ouvrent les passages frontaliers pour faciliter l’accès des Syriens. Ces mêmes responsables font preuve de fermeté en obstruant les voies maritimes pour  empêcher les déplacés de quitter le Liban ». « L’ambition personnelle est certes légitime. Mais elle s’arrête là où commence à pointer un danger existentiel », a ajouté M. Bassil.

L’extrême virulence des accusations dirigées contre le chef de l’armée peuvent notamment s’expliquer par la riposte de ce dernier au communiqué du CPL. Lors d’une tournée au Hermel jeudi, Joseph Aoun n’avait pas non plus mâché ses mots : « Il y a ceux qui meurent pour sauver la nation. Et ceux qui laissent la nation mourir pour que vivent leurs intérêts et ambitions »,  avait-il lancé, décochant une flèche supplémentaire contre « certains  ministres » (aounistes) qui, a-t-il indiqué, avaient boycotté la séance du Conseil des ministres consacrée, il y a deux semaines, au dossier des migrants syriens.     

Frangié,encore et toujours

Conscient du niet catégorique opposé par le CPL au chef de l’armée, et le peu d’enthousiasme à son égard manifesté par le tandem chiite, l’émissaire qatari a pris les devants et tenté un changement de tactique. Soucieux, semble-t-il, de ne pas réitérer l’expérience française inaboutie qui avait promu la candidature de M. Frangié à la présidence de la République en échange d’un Premier ministre de l’autre bord, Abou Fahd Jassem al-Thani a œuvré assidûment à éviter cet écueil.

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Connu pour avoir privilégié dès le départ la candidature de Joseph Aoun, Doha a proposé cette fois-ci à ses interlocuteurs une liste de cinq noms : outre le chef  de la troupe, on y trouve deux autres responsables sécuritaires : l’actuel directeur de la Sûreté générale, Élias Baïssari, et l’ancien patron des services de renseignements de l'armée Georges Khoury, ainsi que deux civils : l’ancien ministre Ziyad Baroud et le député Neemat Frem. En mettant plusieurs noms, l’émissaire du Qatar cherche visiblement, à l'aide d'un trompe-l'œil, à ne pas donner le sentiment qu'il ne privilégie qu'un seul candidat.  Un message censé non seulement calmer les appréhensions de Gebran Bassil, mais également du chef du Parlement, Nabih Berry. Ce dernier continue d’avancer l’argument d’un obstacle constitutionnel qui l’empêche d’avaliser la candidature du chef de l’armée dont l’élection nécessite un amendement de la Loi fondamentale, impossible à obtenir en l’absence d’une majorité parlementaire en faveur de cette démarche.     

C’est d’ailleurs sans sourciller que le président de la Chambre, mais aussi le Hezbollah, ont réitéré leur appui au chef des Marada devant l’interlocuteur qatari qui œuvrait plutôt à trouver une troisième voie, un candidat de compromis potentiellement acceptable par tous les protagonistes. Pour les deux partis chiites, l’option d’une troisième alternative a d’autant moins de chances à leurs yeux maintenant que le dialogue d’une semaine initié par le chef du Parlement, suivi d’une séance électorale ouverte à tours successifs, est tombé à l’eau après le refus des partis chrétiens notamment d’y prendre part.

« L’émissaire qatari nous a assuré qu’il ne favorisait aucun nom en particulier. Il a cité une liste de candidats potentiels, à titre d’exemple », confie Hussein Khalil, le conseiller politique du secrétaire général du Hezb, Hassan Nasrallah. « De notre côté nous avons réitéré notre préférence pour Sleiman Frangié », ajoute le responsable.     

La tournée d'un émissaire qatari, Abou Fahd Jassem al-Thani, responsable au sein des SR de son pays, qui a rencontré durant le week-end des figures du Hezbollah et d’Amal, ainsi que le chef du Courant patriotique libre, Gebran Bassil, et le leader des Forces libanaises, Samir Geagea, n’a vraisemblablement rien apporté de nouveau qui puisse préluder ne serait-ce qu’à un début...
commentaires (6)

- DE QUELLE NOUVELLE APPROCHE, - CONVAINCRE LES LIBANAIS, - SI CE N,EST SONNER LA CLOCHE, - DE L,ELECTION SANS DELAIS, - UN VOTE DEMOCRATIQUE, - NATIONAL ET SOUVERAIN, - SANS INFLUENCE PERSIQUE, - SANS CHANTAGE ET SANS TOCSIN.

LA LIBRE EXPRESSION

15 h 27, le 26 septembre 2023

Tous les commentaires

Commentaires (6)

  • - DE QUELLE NOUVELLE APPROCHE, - CONVAINCRE LES LIBANAIS, - SI CE N,EST SONNER LA CLOCHE, - DE L,ELECTION SANS DELAIS, - UN VOTE DEMOCRATIQUE, - NATIONAL ET SOUVERAIN, - SANS INFLUENCE PERSIQUE, - SANS CHANTAGE ET SANS TOCSIN.

    LA LIBRE EXPRESSION

    15 h 27, le 26 septembre 2023

  • Je ne crois pas un seul instant à l’incapacité des pays arabes à imposer leur conditions pour faciliter l’élection du président. Ils ont su tenir tête à la plus grande puissance du monde et viennent nous raconter qu’ils sont incapables de résoudre le problème de quelques brebis galeuses qui ne cessent de se comporter tels des mercenaires au service des fossoyeurs de leur pays? Ils les tiennent tous dans le creux de leur main mais continuent de tergiverser et de déplacer du vent pour nous convaincre de leur bonne foi. Ce comportement pour le moins déboussolant nous pousse à croire qu’aucun de tous ces pays ne veut aider le nôtre à cause de leurs intérêts propres qui divergent avec ceux de notre nation point. On les avait vu plus féroces et plus déterminés lorsqu’il s’agit de se défendre face à des géants, alors pourquoi cette soudaine mollesse face à des nains qui se prennent pour Dieu?

    Sissi zayyat

    11 h 39, le 26 septembre 2023

  • Le comportement de HB et de ses alliés prouvent qu’ils n’ont aucunement l’intention de négocier ou même de discuter puisque leur mot d’ordre reste Frangieh ou le chaos. Allons jusqu’au bout pour leur prouver que cette fois ci la dictature ne passera pas. Ils ne veulent pas renoncer à leurs acquis après des années de dominations, fruit de leurs entêtements concernant toutes les fonctions étatiques où ils réussi à imposer leurs pions avec des menaces. Ils sont devenus les maîtres du jeu et dirigent notre pays vers le néant fiers de leur labeur. Il ne faut pas céder quitte à aller vers la confrontation recherchée pour enfin pouvoir imposer notre constitution et réédifier notre pays avec les bases démocratiques pour lesquelles nos aïeux sont morts pour les acquérir. Nous avons réussi à gagner à nous libérer de la tutelle française, de l’occupation Palestinienne et syrienne et ça n’est pas un parti vendu qui va nous empêcher d’acquérir notre souveraineté spoliée par des barbus vendus.

    Sissi zayyat

    10 h 57, le 26 septembre 2023

  • Tous ces sourires figés, sans valeur aucune ne mèneront à rien. . Le problème est, et reste le Hezbollah ! On l’a vu une première fois ou l’accord de Doha à mene le pays. Cette fois-ci il ne faut plus céder, quitte à morceler le pays .

    LeRougeEtLeNoir

    08 h 22, le 26 septembre 2023

  • Henry Ford disait: Les gens peuvent choisir n'importe quelle couleur pour la Ford T, du moment que c'est noir. Le Tandem veut faire de dialogue national pour appliquer le même dicton sur Frangié.

    Georges S.

    08 h 13, le 26 septembre 2023

  • Le Madagascar n’a pas essayé de nous venir en aide ?

    Abdallah Barakat

    00 h 03, le 26 septembre 2023

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