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Politique - Présidentielle au Liban

Pourquoi Frangié ne parvient toujours pas à rallier les sunnites « gris »

Les députés ex-haririens excluent, à ce stade, un vote pour le chef des Marada qui « ne fait pas l’objet d’une unanimité », notamment chez les chrétiens.

Pourquoi Frangié ne parvient toujours pas à rallier les sunnites « gris »

Une réunion, sous le slogan « Ensemble, plus forts » entre les élus de la Modération nationale (sunnites ex-haririens) et leurs collègues du Rassemblement national (Tony Frangié, Farid el-Khazen, William Tok et Michel Murr), lundi au bureau de ce dernier au Metn. Photo envoyée par notre correspondant au Liban-Nord Michel Hallak.

Dans la course pour Baabda, le Hezbollah est un élément incontournable mais insuffisant. S’il veut renforcer ses chances d’être élu, Sleiman Frangié, le chef des Marada et candidat du tandem chiite (Amal, Hezbollah), doit encore convaincre les partis chrétiens majoritaires (ou du moins l’un d’eux), mais aussi les députés sunnites ex-haririens du bloc de la Modération nationale, rangés depuis le début du feuilleton présidentiel en zone grise en attendant une entente élargie. Près d’un an après le début de l’échéance, est-ce l’heure, pour les Marada, d’aller officiellement à la conquête des votes sunnites ? La question s’est posée au lendemain d’une réunion, sous le slogan « Ensemble, plus forts », entre les élus de la Modération nationale et leurs collègues du groupe dit Rassemblement national, à savoir l’unique député Marada Tony Frangié, et ses alliés Farid el-Khazen, William Tok et Michel Murr, au bureau de ce dernier au Metn. 

« Rien de sérieux »
Officiellement, les discussions ont porté sur la possibilité d’ouverture de l’aéroport de Qleiate (Akkar), un débat qui a été récemment remis sur le tapis. Mais c’est surtout le timing de la réunion qui interpelle. Il s’agit en effet d’une des rares réunions entre les anciens haririens et les chrétiens pro-Frangié depuis le début de l’échéance présidentielle, le 29 septembre 2022. Une échéance dans le cadre de laquelle les sunnites du Nord n’ont pas encore pris de position claire, optant pour un vote symbolique avec des bulletins libellés « Nouveau Liban ». « Nous avons évoqué la présidentielle de manière rapide, mais il n’y a rien de sérieux ni de nouveau », explique Walid Baarini, député du Akkar, contacté par L’Orient-Le Jour. Le zaïm de Zghorta ne peut donc pas – du moins à ce stade –  compter sur le bloc des anciens haririens pour se procurer un appui sunnite de taille, d’autant que « Sleiman Frangié ne fait pas l’objet d’unanimité », souligne M. Baarini, rappelant que le chef des Marada ne bénéficie toujours pas d’un appui chrétien de taille.

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Pour surmonter cet obstacle, le leader des Marada parie sur un éventuel succès des négociations actuellement en cours entre son soutien premier, le Hezbollah, et son rival chrétien, le chef du Courant patriotique libre Gebran Bassil. « C’est le dialogue le plus important à l’heure actuelle », reconnaît Tony Frangié, contacté par L’OLJ, même s’il estime que « cela pourrait prendre du temps ». En attendant que cette démarche porte ses fruits, les Marada poursuivent leur campagne. « Nous sommes en contact permanent avec plusieurs blocs parlementaires et députés indépendants », révèle Tony Frangié, tout en prenant le soin de ne pas placer la réunion de lundi sous le signe de la présidentielle. « Nous avons uniquement évoqué la question de l’aéroport de Qleiate, un dossier que la Modération nationale entend discuter avec tous les protagonistes », souligne-t-il. Et de préciser que « les six voix des députés sunnites ex-haririens ne suffisent pas (pour élire Sleiman Frangié au second tour avec un seuil obligatoire score de 65 voix, alors que le compteur de M. Frangié affichait, lors de la séance électorale du 14 juin dernier, 51 voix).

« Notre condition, c’est l’arrivée à un consensus à la faveur d’un dialogue », dit M. Baarini, faisant savoir qu’il exprimera ce point de vue lors de son entretien, prévu mercredi à la Résidence des Pins, avec l’émissaire français pour le Liban Jean-Yves Le Drian. Ce dernier s’est également réuni mardi avec le chef des Marada à Bnech’i. « Nous avons insisté sur l’importance du dialogue pour sortir de l’impasse », confie Tony Frangié, faisant savoir que le courant a également plaidé pour « un président ouvert à tout le monde et capable de sortir le pays de la crise actuelle ». Autant de caractéristiques qui, aux yeux des Marada, ne correspondent qu’à… Sleiman Frangié. 

Dans la course pour Baabda, le Hezbollah est un élément incontournable mais insuffisant. S’il veut renforcer ses chances d’être élu, Sleiman Frangié, le chef des Marada et candidat du tandem chiite (Amal, Hezbollah), doit encore convaincre les partis chrétiens majoritaires (ou du moins l’un d’eux), mais aussi les députés sunnites ex-haririens du bloc de la Modération...

commentaires (3)

Le Hezbollah s’attire beaucoup d’ennemis par son intransigeance à soutenir Frangié que la majorité des chrétiens maronites rejettent.

Mohamed Melhem

23 h 21, le 13 septembre 2023

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Commentaires (3)

  • Le Hezbollah s’attire beaucoup d’ennemis par son intransigeance à soutenir Frangié que la majorité des chrétiens maronites rejettent.

    Mohamed Melhem

    23 h 21, le 13 septembre 2023

  • les guignols

    Abdallah Barakat

    19 h 57, le 13 septembre 2023

  • QUE DES OPPORTUNISTES, CHACUN POUR SOI.

    Gebran Eid

    09 h 11, le 13 septembre 2023

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