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Politique - Présidentielle

La nouvelle initiative de Berry : une semaine de dialogue et des séances électorales ouvertes et successives

Le président de la Chambre a fait cet engagement solennel, le premier du genre, lors de la commémoration de la disparition de l’imam Moussa Sadr.

La nouvelle initiative de Berry : une semaine de dialogue et des séances électorales ouvertes et successives

Le président de la Chambre Nabih Berry à la tribune lors de la commémoration de la disparition de l’imam Moussa Sadr à Beyrouth, le 31 août 2023. Photo Mohammad Yassine

Nabih Berry a jeté son pavé dans la mare. Pour la première fois depuis le début du feuilleton de l’élection présidentielle, le 29 septembre 2022, le président de la Chambre a proposé à ses adversaires un compromis : il s’est engagé solennellement à tenir des « séances électorales ouvertes et successives » du Parlement, à condition qu’elles soient précédées d’un dialogue élargi qui réunirait les chefs de blocs parlementaires à l’hémicycle pendant sept jours.

Cet engagement intervient avant le retour à Beyrouth prévu en septembre de l’émissaire spécial de l’Élysée pour le Liban, Jean-Yves Le Drian, dont les efforts sont censés aboutir, eux aussi, à des concertations politiques élargies afin de combler la vacance au niveau de la magistrature suprême, près d’un an après la fin du sexennat de Michel Aoun en octobre dernier.


Des partisans du mouvement Amal brandissant drapeaux et portraits de Moussa Sadr, à Saïda, le 31 août 2023. Photo Mohammad Yassine

Nabih Berry a choisi le 45e anniversaire de la disparition de l’imam Moussa Sadr, fondateur du mouvement Amal (actuellement présidé par le chef du législatif), devenu un rendez-vous politique annuel, pour lancer ce « dernier appel » au dialogue autour de la présidentielle, tous les précédents ayant été rejetés par l’opposition.

« J’appelle les chefs et les représentants des blocs parlementaires à participer à un dialogue au Parlement en septembre, pour une période qui n’excéderait pas sept jours, après laquelle se tiendraient des séances ouvertes et successives (...) pour parvenir à l’élection d’un président », a déclaré M. Berry devant une foule de partisans rassemblés jeudi à Jnah, dans la banlieue sud de Beyrouth, un fief du mouvement Amal et de son partenaire de longue date le Hezbollah. Le chef du législatif se montre donc de nouveau disposé à jouer son rôle traditionnel de parrain du dialogue national, une option qu’il n’avait plus défendue depuis l’annonce de son appui à la candidature du chef des Marada, Sleiman Frangié, à la présidence de la République. Fait remarquable, M. Berry a renoué jeudi avec cette option de dialogue alors qu’il n’a à aucun moment prononcé le nom de M. Frangié.  

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Ce tout premier engagement public à tenir des séances ouvertes  et successives dédiées à l’élection d’un nouveau chef de l’État intervient à l’heure où il est accusé par ses détracteurs de l’opposition de bloquer la tenue de l’échéance en provoquant systématiquement avec le Hezbollah et ses satellites, lors des douze séances électorales tenues jusqu’ici,  un défaut de quorum et − surtout − en s’abstenant de convoquer la Chambre à des réunions exclusivement électorales comme le stipule la Constitution dans son article 75.

En attendant les réactions des divers protagonistes à sa nouvelle initiative, sachant qu’une bonne frange de l’opposition refuse de dialoguer avec le Hezbollah et son camp autour de la présidentielle, Nabih Berry ne compte pas rester les bras croisés. Il a clairement laissé entendre qu’il continuerait à convoquer la Chambre à des séances législatives sous le label de la législation de nécessité, concept qu’il avait lui-même mis en place pour justifier la tenue de séances parlementaires en période de vacance présidentielle. 

« Ce n’est pas en opposant un veto sur des candidats ou en imposant d’autres, ni en paralysant les pouvoirs exécutif, qui devrait expédier les affaires courantes dans le sens strict du terme, et législatif que se tiendra la présidentielle », a lancé Nabih Berry, dans une pique adressée au CPL dont les ministres boycottent les séances gouvernementales depuis décembre dernier, mais aussi en direction de l’opposition. « Aurait-il fallu que la proposition de loi légalisant la déviance sexuelle soit incluse à l’ordre du jour de la dernière séance législative (pour que tout le monde fasse acte de présence) ? » Il faisait allusion d’abord à la réunion parlementaire prévue le 17 août qui a fini par tomber à l’eau à cause du boycottage de l’opposition chrétienne et du CPL. Il faisait référence aussi au texte présenté  par des députés de l’opposition et du CPL pour abolir l’article 534 du Code pénal qui criminalise toute relation dite « contre-nature ».

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Sur un autre registre, le président de la Chambre s’est félicité de l’accord de Pékin conclu en mars dernier pour rendre à la normale les relations entre l’Arabie saoudite et l’Iran. Il a dans ce cadre salué les efforts de la Chine, espérant que cette entente sera concrétisée et que ses retombées se feront sentir sur l’ensemble de la région. M. Berry a, dans le même temps, salué « le retour de la Syrie » (et non du régime de Bachar el-Assad) dans le giron arabe dans le sillage de l’accord de Pékin. Et d’appeler à une normalisation des rapports entre Beyrouth et Damas afin de « préserver les intérêts communs » et de discuter de plusieurs dossiers, les réfugiés syriens en tête.


Nabih Berry a jeté son pavé dans la mare. Pour la première fois depuis le début du feuilleton de l’élection présidentielle, le 29 septembre 2022, le président de la Chambre a proposé à ses adversaires un compromis : il s’est engagé solennellement à tenir des « séances électorales ouvertes et successives » du Parlement, à condition qu’elles soient...

commentaires (18)

Hezbollah et ses « satellites »? Qui sont les «satellites »? Mieux vaut le dire si on a le courage!

Sami NAJJAR

21 h 26, le 01 septembre 2023

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Commentaires (18)

  • Hezbollah et ses « satellites »? Qui sont les «satellites »? Mieux vaut le dire si on a le courage!

    Sami NAJJAR

    21 h 26, le 01 septembre 2023

  • Effet d'annonce, juste apres sa reunion avec Hochstein. Berry devrait se mefier. Il peut rouler les Libanais dans la farine ( et accessoirement, Macron et Le Drian). Mais il n'est pas sur qu'il puisse le faire avec Hochstein.

    Michel Trad

    13 h 28, le 01 septembre 2023

  • Champion des coup-fourrés

    LeRougeEtLeNoir

    12 h 41, le 01 septembre 2023

  • NAIF QUI LUI FERAIT CONFIANCE.

    LA LIBRE EXPRESSION

    11 h 32, le 01 septembre 2023

  • Mouvement politique par excellence qui tend a vouloir rejeter la responsabilité du blocage a l'opposition. Ce faisant, il cherche a saper l'initiative de la France après le changement du positionnement de Paris, et de jeter de la poudre aux yeux a ses ouailles et préserver la tension ambiante. En ouvrant le parlement pour des élections Présidentielles, selon la constitution Libanaise, et non pas berriste, nous aurons un Président le même jour, au plus tard en une semaine. En fait, au premier tour il faut que 2 tiers des députés soient présent. Si un candidat obtient plus des deux tiers des voix présentes, il est élu de suite, sinon nous passons au deuxième tour. Au deuxième tour le Président est élu a la majorité + 1 des présents. Comme cela ne convient pas au tandem sachant qu'ils perdront toujours, alors ils ont inventé leur propre version et l'ont imposé par la force des armes. Pas de négociation, pas d'entente préalable, pas d'accord sous la table. Respectez les lois cela suffit

    Pierre Christo Hadjigeorgiou

    09 h 51, le 01 septembre 2023

  • Berry veut réaliser son rêve de rendre sa propre constitution conditionnée légale et légitime en faisant croire aux pauvres libanais qu’il est blanc comme neige et qu’il est pour le dialogue, toujours sous ses propres conditions. Il peut s’époumoner et prêcher auprès de ses convaincus, ses tours de passe-passe ne convainquent plus personne. Son candidat ne serait pas élu et c’est une promesse. Ce discours creux est adressé aux pays qui ont dû lui souffler qu’il ne pouvait plus continuer à bloquer sous peine de sanctions et plus si nécessaire, mais nous, nous le connaissons assez pour savoir que derrière chaque proposition de rassemblement se cache un poignard pour assommer notre démocratie. Alors à d’autres on ne nous la fait plus. Plutôt le vide sidéral que le trop plein de traitres a leur nation.

    Sissi zayyat

    09 h 44, le 01 septembre 2023

  • "des séances électorales ouvertes". Berry prétend faire un cadeau (sous condition), alors qu'il s'agit d'une exigence de la Constitution! Soit! ne chipotons pas trop. Mais ne pourrait-il s'engager aussi au respect de TOUTES les dispositions de la dite Constitution? A savoir: ne plus exiger le quorum des 2/3, maia le quorum ordinaire (65 députés), ne plus remettre le compteur à zéro après chaque tour de scrutin, considérer la majorité des SUFFRAGES et non celle des députés...

    Yves Prevost

    07 h 37, le 01 septembre 2023

  • "… M. Berry a, dans le même temps, salué « le retour de la Syrie » (et non du régime de Bachar el-Assad) …" - Il l’a spécifiquement dit, ou c’est une NDLR?

    Gros Gnon

    07 h 30, le 01 septembre 2023

  • Première réaction à chaud: cher Mr Berry convoquez des séances électorales ouvertes point barre car C’EST VOTRE DEVOIR ! Vous conditionnez l’exécution de votre devoir à la satisfaction de votre caprice de meneur de dialogue-bidon ? Alors à l’opposition de répondre de la seule façon qui vaille: mobilisation populaire transcommunautaire pour vous forcer à accomplir votre devoir et forcer les députés indécis à se décider. Les gens qui ont voté pour les députés indécis thawristes (comment peut-on prétendre être révolutionnaire et être indécis sur un tel enjeu) ou les indécis de la modération (mollesse) nationale eux ont certainement fait leur choix entre un président fantoche de l’entité néo-safavide, le vide, ou un président qui préside (première depuis … 1969 et les funestes accords du Caire précurseurs directs de la grande guerre de 75 dite civile) même s’il est loin d’être le meilleur.

    Citoyen libanais

    07 h 25, le 01 septembre 2023

  • Que se passe t’il ?il se réveille ?c’est louche….

    Lina Daher

    06 h 48, le 01 septembre 2023

  • Il décide comme s'il s'agissait d'une décision concernant son parti politique. Tellement imbu de son autorité. Il n'est pas loin le jour où cette mascarade d'autorité illégale finira par s'éteindre.

    Esber

    06 h 14, le 01 septembre 2023

  • Enfin, une ébauche. Es ce sérieux ? Toutefois, je me tiens du côté de la contestation cette fois ci, et j’espère que d’autres députés feront de même. On n’impose pas un président, on présente et on vote un président. Et si un président n’est pas élu, pas de défaut de quorum au deuxième tour.

    Mohamed Melhem

    05 h 33, le 01 septembre 2023

  • NON MERCI . IL EST HORS DE QUESTION D' ELIRE UN AUTRE PION IRANIEN...LE PREMIER A FAIT SUFFISAMMENT DE DEGATS

    Emile G

    05 h 14, le 01 septembre 2023

  • Je suis tellement émue

    Abdallah Barakat

    04 h 46, le 01 septembre 2023

  • Tous ces politiciens commencent á avoir peur de l'affaire Salamé ! Çà progresse ...

    Chucri Abboud

    04 h 01, le 01 septembre 2023

  • Ces "milliers de gens" n'ont vraiment rien d'autre a faire de leur temps? Avec tout le respect.

    Mago1

    01 h 05, le 01 septembre 2023

  • Qu est ce qu il a en tete cette fois ci

    Staub Grace

    00 h 11, le 01 septembre 2023

  • Que ces réfugiés retournent dans leur pays, puisque la guerre est pratiquement terminée.

    Mohamed Melhem

    23 h 24, le 31 août 2023

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