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Politique - Liban

Il y a dix ans, le double attentat contre les mosquées Taqwa et Salam à Tripoli

Les explosions, qui ont fait plus de 40 morts, avaient eu lieu dans un contexte de polarisation politique au Liban entre pro et anti-Assad.

Il y a dix ans, le double attentat contre les mosquées Taqwa et Salam à Tripoli

Les dégâts causés par le double attentat contre des mosquées à Tripoli (Liban-Nord), le 24 août 2013. Photo d'archives OLJ

23 août 2013 : Tripoli connaît l'une des attaques les plus meurtrières depuis la fin de la guerre civile au Liban en 1990. Un double attentat à la voiture piégée secoue la capitale du Nord. Deux mosquées sunnites, l'une fréquentée par les classes populaires, l'autre par les responsables politiques et notables de la ville, sont dévastées à quelques minutes d’intervalle, lors de la prière du vendredi.

Cet attentat, perpétré deux ans après le début de la guerre civile en Syrie, avait fait craindre un embrasement confessionnel au Liban entre pro et anti-Assad. Car depuis 2011, Tripoli, ville à majorité sunnite où réside également une minorité alaouite, et la banlieue sud de Beyrouth, à majorité chiite, ont connu plusieurs attentats ou affrontements armés, dans un contexte de polarisation politique et confessionnelle.

Dans le fief du Hezbollah, les explosions meurtrières s'intensifient après que le secrétaire général du parti chiite Hassan Nasrallah, allié du régime Assad, s'est dit être prêt à aller lui-même combattre en Syrie. A Tripoli, les affrontements armés entre des habitants de Jabal Mohsen, à majorité alaouite et pro-Assad, et Bab el-Tebbané, à majorité sunnite et anti-Assad, se multiplient.

Retour sur le double attentat du 23 août 2013.

Plus de 100 kg de TNT 

Les explosions de Tripoli se sont produites peu avant 14h, lors de la prière du vendredi. La première devant la mosquée al-Taqwa, située dans le centre de l'agglomération, près du domicile du Premier ministre sortant de l'époque (et actuel) Nagib Mikati, alors que les fidèles sortent de la prière du vendredi.

La deuxième a eu lieu devant la mosquée al-Salam, proche du port et qui attire généralement les édiles, personnalités politiques et  fidèles de classes plus aisées que celles de la mosquée al-Taqwa.

Le ministre sortant de l’Intérieur de l'époque, Marwan Charbel, avait estimé que la charge explosive devant cette mosquée était d’une puissance équivalente à près de 100 kg de TNT.

La Une de « L'Orient-Le Jour », le 24 août 2013, au lendemain du double attentat à la voiture piégée contre deux mosquées à Tripoli, au Liban-Nord. Photo d'archives OLJ

Dans la mosquée al-Taqwa, des images montrent le cheikh Salem Rafei prêcher aux fidèles, avant qu'une explosion ne secoue les lieux. Certaines images de caméra-surveillance montrent des croyants projetés par le souffle de l'explosion. Des fenêtres d'immeubles avoisinants sont soufflées, des voitures calcinées. Des corps carbonisés. Le cheikh Rafei a toutefois survécu à l'attentat.

Quelques heures plus tard, un lourd bilan est constaté : les attentats ont fait 42 victimes et 500 blessés, selon les archives de L'Orient-Le Jour. D'autres bilans font état de 47 morts.

Dans la rue, la tension était palpable. Des centaines de personnes scandaient des slogans anti-Hezbollah et anti-Assad près de la mosquée al-Taqwa dont le cheikh Rafei avait appelé ses fidèles, en juin 2013, au jihad en Syrie contre les forces pro-Assad.

En 2016, le juge d'instruction près la Cour de justice, Ala' Khatib, publiait un acte d'accusation de 44 pages qui mettait en cause deux officiers de renseignements syriens, Mohammad Ali Ali et Nasser Joubine. Parmi les mis en cause, figure également Ali Eid, leader alaouite de Tripoli et fondateur du Parti démocrate arabe (PAD). Décédé en 2015, il était accusé d'avoir aidé l'un des suspects à fuir en Syrie. Ali Eid et son fils Rifaat, qui dirige le PAD, avaient également quitté clandestinement le Liban pour la Syrie en 2014, selon plusieurs témoins.

L'enquête avait également mené à l'arrestation de plusieurs Libanais du quartier alaouite de Jabal Mohsen.

En novembre 2019, huit personnes impliquées dans le double attentat ont été condamnées à mort par la Cour de justice, un tribunal d'exception statuant sur des affaires touchant à la sécurité de l'Etat et dont les verdicts sont sans appel.

23 août 2013 : Tripoli connaît l'une des attaques les plus meurtrières depuis la fin de la guerre civile au Liban en 1990. Un double attentat à la voiture piégée secoue la capitale du Nord. Deux mosquées sunnites, l'une fréquentée par les classes populaires, l'autre par les responsables politiques et notables de la ville, sont dévastées à quelques minutes d’intervalle, lors de la...

commentaires (1)

Il y’a beaucoup moins de dix ans, en Alexandrie, deux églises bondées de fidèles assistant à la messe ont été la cible de deux attentats terroristes qui ont fait plus cent victimes dont des dizaines d’enfants. . Ce fâcheux événement a fait le tour des médias le long d’une journée et le lendemain la vie a continué normalement, comme si de rien n’était.

Hitti arlette

15 h 54, le 24 août 2023

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Commentaires (1)

  • Il y’a beaucoup moins de dix ans, en Alexandrie, deux églises bondées de fidèles assistant à la messe ont été la cible de deux attentats terroristes qui ont fait plus cent victimes dont des dizaines d’enfants. . Ce fâcheux événement a fait le tour des médias le long d’une journée et le lendemain la vie a continué normalement, comme si de rien n’était.

    Hitti arlette

    15 h 54, le 24 août 2023

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