Quarante-huit heures après l'incident de Kahalé, cette ville du caza de Aley enterre vendredi son fils, Fadi Bejjani, tué lors d'un échange de coups de feu mercredi entre des riverains et des miliciens du Hezbollah.
L'accrochage avait eu lieu suite au renversement d'un camion du Hezbollah qui transportait des munitions. L'accident a dégénéré lorsque des hommes armés en civil ont repoussé les habitants qui venaient en aide au chauffeur blessé.
Cet énième épisode fait craindre de nouveaux dérapages sécuritaires dans un Liban en plein effondrement socio-économique.
Tirs en l'air et feux d'artifice
A 11h vendredi, le cercueil était porté à bout de bras, dans les rues de Kahalé, par une foule d'une centaine d'hommes accompagnés par une fanfare, au son de tirs en l'air à l'arme automatique et de feux d'artifice, alors que les cloches des églises retentissaient.
Plusieurs femmes toutes de noir vêtues se trouvaient en tête de cortège, alors que d'autres lançaient du riz sur le convoi funèbre.
"A Kahalé, il y a un martyr dans chaque famille. La guerre (civile) est terminée pour le reste du pays, mais pour nous, elle n'est jamais finie", affirme une habitante lors des funérailles.
Dans l'église Saint-Antoine, la famille de Fadi Bejjani recevait les condoléances. "Il n'y a plus rien à dire. Tout à été dit", lance Léna, la femme du défunt.
La messe de funérailles a ensuite eu lieu à 16h. Dans son homélie, l'archevêque maronite de Beyrouth, Mgr Boulos Abdel Sater, a déclaré que "ce qui s'est passé à Kahalé est une tragédie nationale qui ne doit en aucun cas se répéter". Il a demandé aux autorités "de redoubler d'efforts pour assurer la sécurité... et empêcher les affrontements entre Libanais". L'archevêque a également demandé aux responsables d'"activer le système judiciaire" afin que les citoyens ne se fassent pas justice eux-mêmes. Enfin, il a appelé tous les dirigeants à faire des efforts pour "prévenir les tensions sectaires".
Fadi Bejjani, père de trois enfants, était proche du Courant patriotique libre. Il était aussi un ancien garde du corps d'Elie Hobeika, un moment chef des Forces libanaises dans les années 1980. Hobeika avait été tué dans un attentat à la bombe en 2002.
Sur des images vidéos partagées sur les réseaux sociaux quelques heures à peine après l'incident, on peut apercevoir Fadi Bejjani en train de tirer à l'arme automatique contre des hommes en civils eux aussi armés de fusils-mitrailleurs.
C'est lors de cette fusillade qu'il a été touché mortellement. Les combats ont aussi coûté la vie à un membre du Hezbollah, Ahmad Ali Kassas, qui a été enterré jeudi dans la banlieue sud de Beyrouth.
Entre temps, le Liban retient son souffle, face aux craintes de nouveaux incidents.
Il n'y a pas eu un combat entre milice Kataeb et Hezbollah ! Mr Bejjani n'étais même pas membre des Kataeb !! Ensuite des éléments armées du Hezbollah (qui a juré ne jamais utiliser les armes contre des libanais) n'ont rien à faire au Liban et encore moins dans un village chrétien ! Que ce soit Tayyoune ou Kahale personne n'a le droit de venir armer et se plaindre derrière en accusant les habitants !!! De plus !! On a jamais vu des miliciens chrétiens se balader à Dahyeh ou baalback et menacer des habitants chiites !! La propagande du Hezbollah doit s'arrêter !
20 h 37, le 11 août 2023