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Société - Liban

Aïn el-Heloué et recommandations du Golfe : quel impact pour la saison touristique ?

Les estivants des pays du Golfe, qui passaient l'été dans les montagnes libanaises, y ont « rarement mis les pieds » au cours des dix dernières années, selon un professionnel du secteur. 

Aïn el-Heloué et recommandations du Golfe : quel impact pour la saison touristique ?

Un bus touristique dans le centre-ville de Beyrouth, en mai 2019. Photo Joseph Eid/AFP

Le Liban a vécu la semaine dernière au rythme des affrontements qui ont secoué le camp de réfugiés palestiniens de Aïn el-Heloué et les quartiers environnants de Saïda. Des combats meurtriers qui ont poussé certains pays du Golfe à émettre des recommandations à leurs ressortissants, appelés tantôt à quitter le pays, tantôt à faire preuve de vigilance. Ces récents événements risquent-ils d'avoir un impact sur la saison touristique qui bat son plein au Liban ? 

« Nous n'avons pas encore constaté d'impact direct » de ces derniers développements «mais nous pensons qu'il pourrait y avoir un impact à moyen terme », a déclaré à L'Orient Today Pierre Achkar, président de la Fédération des syndicats du tourisme et du syndicat des hôteliers. « C'est certainement un épisode négatif, mais nous devons attendre pour voir quelle sera la réaction des touristes provenant de ces pays. »

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Samedi, l'Arabie saoudite a demandé à ses ressortissants de quitter rapidement le Liban, tandis que le Koweït et Qatar les ont invités à rester vigilants. Le lendemain, Bahreïn et les Émirats arabes unis ont demandé à leurs ressortissants de respecter de précédentes recommandations déconseillant tout déplacement au Liban. Le sultanat d'Oman a également appelé ses ressortissants au Liban à la prudence. Des conseils publiés après une semaine de combats armés entre factions palestiniennes à Aïn el-Heloué ayant fait au moins treize morts et d'importants dégâts, même hors des limites du camp. 

Tourisme « faible » en provenance du Golfe
M. Achkar a encore affirmé qu'« il n'y a pas eu d'annulation de réservation d'hôtel », ajoutant que la saison touristique reste à son pic et que cette dynamique devrait se poursuivre jusqu'à la mi-septembre. Il a notamment expliqué cela par le fait que les touristes en provenance des pays du Golfe, qui fréquentaient autrefois les régions montagneuses du Liban en été, y mettent aujourd'hui « rarement les pieds », une tendance observée depuis près de dix ans. 

« Les touristes de ces pays possèdent des maisons et des hôtels dans les régions montagneuses », notamment dans les alentours de Sofar, Aley ou Bhamdoun, qui sont aujourd'hui « soit fermés, soit loués », a ajouté M. Achkar, notamment depuis que « des chants tels que “Mort aux Saoud” sont apparus au Liban ». Le syndicaliste faisait là allusion au sentiment antisaoudien véhiculé dans les milieux pro-Hezbollah depuis 2015. C'est cette année-là que le parti chiite a inscrit les dirigeants saoudiens sur sa liste de ses ennemis traditionnels, aux côtés d'Israël et des États-Unis. Le chef du parti, Hassan Nasrallah, s'en est régulièrement pris au royaume saoudien, notamment pour son implication dans la guerre au Yémen, souvent à coups de slogans antisaoudiens scandés par ses partisans.

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Jean Beyrouthi, président du Syndicat des propriétaires de stations balnéaires, a corroboré les propos de Pierre Achkar, affirmant que le tourisme en provenance des pays du Golfe « reste faible » et qu'il est, depuis des années, affecté par la politique. Cet été n'était pas une exception sur ce plan. Il a toutefois exprimé l'espoir que les ressortissants des pays du Golfe visiteront à nouveau le Liban. « Nous respectons et comprenons les avis que ces pays ont dû donner à leurs ressortissants, mais la zone qui a été touchée par la violence est confinée », a-t-il ajouté. 

L'impact sur les touristes d'autres pays
Avec la diaspora libanaise en tête, les touristes irakiens, jordaniens et égyptiens représentent la majeure partie des visiteurs au Liban cet été, a encore déclaré M. Ackhar. 

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Ce dernier a craint d'ailleurs que les conseils aux voyageurs venant des pays du Golfe n'impactent l'attitude des touristes visitant le Liban depuis d'autres pays de la région. Il a noté cependant que « la diaspora (libanaise) qui a déjà réservé et payé des vols et des hôtels pour visiter le Liban en famille est moins susceptible d'annuler ses déplacements, surtout lorsqu'elle sait que ces événements sont courants au Liban et qu'ils ne se sont pas étendus à d'autres camps de réfugiés ou à d'autres régions du Liban ». « En revanche, les visiteurs étrangers risquent de ne pas évaluer la situation de la même manière », a-t-il ajouté.

Lundi, le ministre sortant de l'Intérieur Bassam Maoulaoui a déclaré à l'issue d'une réunion sécuritaire, que la situation est « calme » après les affrontements de Aïn el-Heloué et que des mesures ont été mises en place pour éviter tout débordement. 

Le Liban a vécu la semaine dernière au rythme des affrontements qui ont secoué le camp de réfugiés palestiniens de Aïn el-Heloué et les quartiers environnants de Saïda. Des combats meurtriers qui ont poussé certains pays du Golfe à émettre des recommandations à leurs ressortissants, appelés tantôt à quitter le pays, tantôt à faire preuve de vigilance. Ces récents événements...

commentaires (2)

citoyens libanais ne sentent absolument pas concernés par le manque à gagner ou la recette que génère l’afflux des touristes. Comme d’habitude ça va dans les poches des mêmes qui pillent le pays depuis des décennies. Alors?

Sissi zayyat

21 h 20, le 08 août 2023

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Commentaires (2)

  • citoyens libanais ne sentent absolument pas concernés par le manque à gagner ou la recette que génère l’afflux des touristes. Comme d’habitude ça va dans les poches des mêmes qui pillent le pays depuis des décennies. Alors?

    Sissi zayyat

    21 h 20, le 08 août 2023

  • En tout cas, peu importe qu'il y ait ou non du tourisme. L'impact économique se limite à une proportion minime de profiteurs, et non à toute l'économie du pays.

    Esber

    21 h 00, le 07 août 2023

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