Que deviens-tu, ô France ?

Que deviens-tu, ô France à l’histoire héroïque,

Contée par tes héros dormant au Panthéon ?

Que devient ton message au flamboyant crayon

Jaillissant de ta ville aux lumières féeriques ?

Que devient la chaleur de ton bien-vivre ensemble

Transformée en enfer, en un feu calcinant

D’où fusent les mortiers à l’accent lancinant

Sur la terre d’accueil qui se crispe et qui tremble ?

Que deviens-tu, ô France à la devise trine ?

Que devient en ce jour ta chère liberté

Brûlée aux quatre coins par l’inégalité ?

Et ta fraternité que la rancune mine ?

Que devient ton drapeau aux vives oriflammes,

À la blancheur croisée, au bleu profond, royal ?

Ton tissu tricolore est entaché du mal

D’une hospitalité sans issue et sans âme.

Que deviens-tu, ô France aux voix républicaines,

À la déclaration des droits du citoyen,

Aux peuples séparés par un mur mitoyen

Couvert des deux côtés de graffiti de haine ?

Que devient ta nation écartelée d’extrêmes

À gauche, à droite, en bas, sous le zénith hautain

D’un centre observateur du grand carnage urbain ;

Janus, après Marianne, est devenu l’emblème !

Que deviens-tu, ô France aux illustres figures :

La France de Hugo, la France de Zola ;

Celle de l’humanisme allant bien au-delà

Des intérêts humains, vers l’humanité pure !

Que devient ton image au milieu des émeutes,

Ta belle Marseillaise étouffée par les cris

De fureur ne laissant que détresse et débris

Et rancœur bien après le passage des meutes.

Ô France des aïeux et de la tendre enfance,

Nous nous armons de foi car tu redeviendras

La France de toujours, à la glorieuse aura,

Celle de l’unité et de la Résistance !

Tu sauras rassembler sous ta belle bannière

Unifiée, tes enfants, et d’ici et d’ailleurs,

Leur infuser à fond les communes valeurs

Et gagner leur amour par ton amour de mère !

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