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Société - Crise syrienne

Bou Habib à Bruxelles : Le Liban ne doit pas devenir un "immense camp de réfugiés"

Le ministre libanais sortant des Affaires étrangères appelle les pays donateurs, la communauté internationale et l'UE à apporter un soutien plus important.

Bou Habib à Bruxelles : Le Liban ne doit pas devenir un

Des enfants réfugiés syriens jouent dans un campement à Ersal, le 28 octobre 2020 dans la Békaa libanaise. Photo João Sousa

Le ministre sortant des Affaires étrangères, Abdallah Bou Habib, a déclaré jeudi à Bruxelles, lors de la 7e conférence sur l'aide à la Syrie, que le Liban avait besoin de l'aide étrangère pour que le pays "ne se transforme pas en un immense camp de réfugiés dans la Méditerranée".

"Le Liban est confronté à des problèmes politiques et économiques qui sont aggravés par la présence de réfugiés syriens au Liban malgré le soutien des pays donateurs", a rappelé M. Bou Habib, lors d'un discours prononcé durant la conférence.

"Des coûts invisibles"

"Le Liban a besoin d'un soutien tangible pour faire face à la crise des réfugiés syriens, afin que le pays ne devienne pas un immense camp de réfugiés en Méditerranée", a-t-il ajouté.

Selon les estimations des autorités libanaises, plus de 2 millions de Syriens ont trouvé refuge au Liban depuis le début du conflit syrien en 2011, tandis que l'ONU a enregistré 830 000 réfugiés syriens auprès de l'organisation.

Alors que certaines personnes au Liban estiment que les réfugiés syriens représentent une menace dans le contexte de la crise économique du pays, d'autres avertissent que le retour en Syrie reste dangereux pour de nombreux réfugiés en raison de la poursuite des combats, de la torture pratiquée par l'État et des disparitions forcées.

"Les Libanais ont fait preuve d'une générosité remarquable en accueillant des Syriens, mais les conséquences à long terme de leur présence au Liban ont affecté le tissu social et la stabilité économique, et la situation dure depuis trop longtemps pour qu'il soit possible de l'ignorer", a ajouté M. Bou Habib.

"Leur présence entraîne des coûts invisibles pour le Liban. Notre économie est déjà accablée par le détournement des ressources pour soutenir les réfugiés syriens au Liban", a-t-il prévenu.

Soutien "insuffisant"

"Le soutien de la communauté internationale est insuffisant et nous appelons à un plus grand soutien de la part des pays donateurs, de la communauté internationale et de l'Union européenne", a plaidé le chef de la diplomatie.

En avril, le gouvernement a demandé aux forces de sécurité libanaises d'empêcher les passages irréguliers des frontières terrestres vers le Liban, ajoutant que le "statut de réfugié" serait révoqué pour les Syriens quittant le territoire libanais.

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Le gouvernement a également chargé le ministère de l'Intérieur et le ministère des Affaires sociales d'enregistrer les naissances des Syriens au Liban, en coordination avec le HCR. Le ministère du Travail a été chargé de "renforcer le contrôle de l'emploi dans les secteurs autorisés" pour les Syriens au Liban. Ceux-ci ne sont légalement autorisés à travailler que dans l'agriculture et dans plusieurs autres secteurs nécessitant beaucoup de main-d'œuvre au Liban.

Le ministre sortant de la Justice, Henri Khoury, a été chargé de négocier l'expulsion "immédiate" des détenus syriens.

Données du HCR

Des dizaines de réfugiés syriens ont été expulsés depuis le début du mois d'avril dans le cadre d'un contrôle policier agressif de la communauté des réfugiés au Liban, ont déclaré à l'AFP des responsables sécuritaires et une source humanitaire en avril.

Le ministre sortant des Affaires sociales, Hector Hajjar, également présent à Bruxelles, a tweeté mercredi que "les Européens s'accrochent à leur position, qui consiste à rejeter le retour de ces personnes déplacées dans leur pays dans le seul but d'obtenir des fonds pour l'aide pendant cette conférence".

M. Hajjar a appelé à plusieurs reprises à l'expulsion des réfugiés syriens et a qualifié l'aide de l'ONU aux réfugiés syriens de "crime contre le Liban". M. Hajjar a également déclaré sur Twitter que "le retour des Syriens déplacés dans leur pays est la seule vraie solution et la seule acceptable".

Mardi, le ministre sortant de l'Information Ziad Makari a déclaré, à l'issue d'une réunion du cabinet au Grand Sérail, qu'une délégation libanaise se rendrait bientôt en Syrie pour discuter des réfugiés. Aucune date précise n'a encore été fixée pour cette visite. Il a également indiqué que le HCR avait accepté de fournir ses données sur les réfugiés syriens aux autorités libanaises, alors qu'il refusait auparavant de le faire.

En mai, la Ligue arabe a accepté de réintégrer la Syrie au sein de l'organisation, ce qui a soulevé des questions sur les relations futures entre le pays et son voisin, le Liban.

Malgré la répression brutale des manifestants pro-démocratie et les crimes de guerre commis contre les civils tout au long de la guerre, le Liban n'a pas suivi l'exemple de la plupart des États arabes en rompant ses liens diplomatiques avec le régime de Bachar el-Assad.

Le ministre sortant des Affaires étrangères, Abdallah Bou Habib, a déclaré jeudi à Bruxelles, lors de la 7e conférence sur l'aide à la Syrie, que le Liban avait besoin de l'aide étrangère pour que le pays "ne se transforme pas en un immense camp de réfugiés dans la Méditerranée"."Le Liban est confronté à des problèmes politiques et économiques qui sont aggravés par la présence...

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Cessez de mendier,BouHAbib and co... RENVOYEZ les syriens chez eux. enough is enough!

Marie Claude

14 h 37, le 15 juin 2023

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Commentaires (1)

  • Cessez de mendier,BouHAbib and co... RENVOYEZ les syriens chez eux. enough is enough!

    Marie Claude

    14 h 37, le 15 juin 2023

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