Anatomie osseuse : une étudiante libanaise établit un record mondial

Originaire de Sejoud, un village du district de Jezzine, au Liban-Sud, Banan Sultan Nassereddine, 18 ans, figure désormais dans le Guinness des records (The Guinness World Records Book). La jeune fille, actuellement en première année de biologie à l’Université libano-américaine (LAU), a gagné son pari en identifiant les os du corps humain en 5 minutes et 37 secondes. Passionnée par les sciences, elle a effectivement réussi à énumérer les 206 os que compte la charpente humaine à l’âge adulte, à les classer et à les dénommer tout en localisant leurs emplacements. Elle a reçu son certificat il y a un peu plus d’un mois, lors d’une cérémonie organisée sous la houlette du ministère libanais de la Culture. « Ça a été très intense. J’ai démarré ma préparation il y a des années. J’ai commencé par enregistrer un temps de 45 minutes, mais à force d’entraînement, je suis parvenue jusqu’à 4 minutes. C’était sans compter la pression qu’exerce la présence du public lors de la performance en direct », confie-t-elle. En effet, l’organisation britannique qui enregistre et homologue ces records a instauré non seulement des prérequis pour qu’un record soit éligible, mais aussi des conditions bien précises lors de sa réalisation. Le 2 août 2022, la jeune fille a réalisé son exploit dans son école as-Safir, située à Ghaziyé, devant le public et surtout en présence d’un jury composé de deux juges témoins, Mohammad Akoum et Rabih Berro, ainsi que deux juges chronomètres, Nadim Ghazal et Sobhié el-Joueidi, avec, en sus, trois caméras braquées sur elle. La vidéo enregistrée devait être ensuite envoyée à l’organisation, sans montage ni retouches, pour validation. « C’est un record qui n’existait pas, on voulait l’établir », explique-t-elle.

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L’idée a été proposée à la jeune fille en 2015 par son école. C’est l’enseignante et organisatrice Amina Allouche qui s’est chargée d’assurer le lien et le suivi avec le Guinness World Records. Un an auparavant, l’établissement scolaire avait déjà tenté l’expérience avec un autre élève qui a battu le record d’un ingénieur indien en arrangeant les éléments du tableau périodique en seulement 5 minutes. Cependant, la réalisation de ce nouvel exploit a été retardée en raison de plusieurs facteurs : la propagation du Covid-19, le confinement et l’enseignement à distance, sans oublier les événements survenus au Liban. Toutefois, ni l’incapacité de communiquer avec l’équipe de son école ni les difficultés à s’entraîner correctement n’ont impacté la détermination de Banan Sultan Nassereddine. « Je me suis lancée des défis pour me surpasser et je me suis accrochée à mon objectif final sans m’en lasser et cela a marché », affirme-t-elle. Élevée au sein d’une famille qui accorde une importance toute particulière à l’éducation, aux savoirs et aux connaissances ainsi qu’à la réussite, la jeune fille avoue avoir été bien entourée. « J’ai eu la chance d’être soutenue à la fois par ma famille, mes proches et mon école. Ils ont cru en moi et en mes capacités », se réjouit-elle. « C’était une très belle expérience. Cette reconnaissance m’a encouragée et m’a donné l’envie d’aller encore de l’avant à l’université », ajoute-t-elle. Sera-t-elle détrônée un jour? Peu importe. Tournée vers l’avenir, Banan Sultan Nassereddine admet être attirée par le domaine des sciences de la santé et ambitionne de poursuivre des études en médecine et devenir médecin un jour. Un conseil à ses camarades? « C’est surtout de croire en soi. C’est cliché de le dire, mais c’est essentiel », remarque-t-elle. Et de conclure : « Il est également indispensable de croire que c’est seulement par le biais de l’éducation que nous pourrons un jour réussir et sortir de la crise dans laquelle nous baignons. »