Rêveuse et excitée Mad’moiselle
Touche les étoiles, papa a des ailes.
Papa emmène sa famille au bord de la mer
Pour passer Pâques dans un paysage bleu clair.
Il entoure ses poussins, jeunes adultes déjà
Et les baigne dans la beauté du panorama.
Absorbant les couleurs de la belle vie,
Ils portent le printemps, et leurs yeux brillent.
Tels les œufs de Pâques, la vive progéniture en couleur
Tient bon à ses côtés, il protège leurs côtes enviées.
Telle la fraîche et tendre brise, il les enlace avec douceur,
Il les cultive en ôtant tout caillou : l’Éden est nettoyé !
Ils n’ont rien encore accompli, il en est pourtant fier ;
Deux poussins bien jaunes car il les inonde de lumière.
Voilà une scène de genre, un déjeuner familial, une célébration.
Rien de plus simple, de naturel, une descriptive observation
D’une vraie famille dont le jardin est en floraison
Et dont l’Arbre rend tiède et verte la belle saison
Mais l’autre demoiselle ne voit pas une simple scène
Elle y voit un rêve idyllique, un jardin, de l’oxygène.
Elle qui n’a jamais rien reçu de l’homme nommé père
Reçoit un appel réprimandé : elle a oublié son anniversaire !
Lui qui n’offre à sa famille ni souhaits, ni câlins, ni cadeaux
S’attend, en roi-soleil absolu, à ce qu’on lui tire le chapeau.
Né en avril avec le mensonge, il ne fait même pas de promesses ;
Un faux printemps, un faux soleil, il féconde sans tendresse
Et engendre deux petits œufs que l’on casse facilement.
Des œufs sans couleur, ni chaleur, ni printemps
À l’intérieur, pas de poussins, mais du jaune liquide :
À sa progéniture, le père n’a donné que le fluide,
Il en a donné du blanc et du jaune,
Ce n’est pas ainsi que les arbres fleurissent
Pour protéger les futurs poussins qui grandissent
Dans des jardins nettoyés de galets, de cailloux, de cônes.
Arrosée d’acide, jonchée de cailloux,
La pelouse n’est point verte, les œufs sont très mous
Chaque papa féconde et arrose de ses boules de Pâques
Des déserts desséchés ou des jardins avec des lacs.
Serrée ici par le Sinueux Serpent qui imbibe
Ses veines maudites, l’autre étouffe et médite.
Le serpent Buée, Absence, Barricades, Abandon
La dévore vivante, l’ironie est dans le nom.
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