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Nos Lecteurs ont la Parole

Critiques de la démocratie totalitaire libanaise et évolutions exigées

Winston Churchill disait : « La démocratie est un mauvais système, mais elle est le moins mauvais de tous les systèmes. »

Si la démocratie est le seul système qui préserve la liberté, qui accepte l’opposition et qui permet le débat des oppositions, elle peut être corrompue par ses politiciens, par les médias qui peuvent manipuler l’opinion, éliminer un concurrent et pousser un autre, par l’achat de voix, par l’achat de politiciens par les banquiers et les riches, par la triche dans les urnes, par la triche sur les systèmes informatiques, par le vote des morts, par la pression des politiciens sur les votants, en mettant leur travail, leur vie au quotidien en jeu.

La démocratie est censée être le gouvernement du peuple par le peuple et pour le peuple, mais il n’en est rien ! Elle est actuellement entièrement corrompue devenant une véritable « démocratie totalitaire », ce qui est une contradiction dans les termes, la citoyenneté n’existant pas, la liberté citoyenne et le contrôle sur les politiciens n’ayant jamais existé.

Il existe des conditions fondamentales pour que la démocratie puisse fonctionner, si elles ne sont pas réunies, la démocratie est tronquée.

Tout d’abord, la démocratie est faite par et pour des « citoyens ». Mais qu’est-ce qu’un citoyen ? Il est censé être quelqu’un qui sait et non pas quelqu’un qui a des fantasmes : quelqu’un qui ait une éducation, un minimum de connaissances sur le fonctionnement du budget de l’État, qui soit conscient des conséquences d’un déficit budgétaire, de l’inflation, qui connaisse le droit, la Constitution, l’histoire de son pays, qui soit conscient des défis de l’écologie, qui ait la culture du patrimoine naturel et de sa protection, qu’il comprenne la gestion des biens publics, l’urbanisme, etc.

Les citoyens participent tous à la construction de l’État et le contrôlent via des institutions mises en place par eux-mêmes. Ils sont censés surveiller le principe de séparation des pouvoirs. Non seulement celles de l’exécutif, du législatif et du judiciaire, mais aussi du système de contrôle des politiciens et de l’exigence de responsabilité de leurs actions et la demande de comptes (accountability) par une instance à mettre en place. La séparation du politique et du financier évite « l’inceste » entre les deux et les blocages qui en découlent.

Si les institutions de contrôle n’existent plus, ou si leur indépendance est éliminée, que les audits sont bloqués, que les budgets sont fictifs, que les arbitrages au sommet de l’État n’existent plus pour résoudre les conflits, il n’y a plus de démocratie mais c’est plutôt le chaos ou la dictature. Ainsi s’explique la non-application des lois.

Socrate, le père de la philosophie occidentale, fut le premier à critiquer la démocratie, dont le principal problème est le manque d’éducation des citoyens.

Un ami, reprenant les idées de Socrate, me disait récemment : « Malheureusement, dans toute démocratie, c’est la loi du nombre qui compte. Si dans une démocratie il y a 45 % de génies et 55 % d’ignares... ce sont les ignares qui obtiennent gain de cause et doivent gouverner. Si cela ne convient pas à la minorité... il faudrait changer le nom du régime... ou se séparer. »

La citoyenneté suppose donc « un permis » d’être citoyen qui vérifie si le citoyen a un minimum de connaissances requises. Cela devrait être sanctionné par un examen qui contrôle les connaissances dans la gestion de l’intérêt général et du bien public.

Or au Liban, il n’y a rien de tout cela. Nous sommes dans l’incompétence totale, où il est plus important de voter par affiliation religieuse. De plus, au Liban, tout audit indépendant des politiciens est interdit et l’accountability des politiciens n’existe pas, ni la sanction en cas de mauvaise gestion.

Il est temps de parler de réformes de la Constitution, de celles de l’État et de son administration, et de restructurer tous les ministères afin d’éliminer les excès d’emplois fictifs, le déficit budgétaire qui crée la dette ou l’inflation, et de mettre fin au secret bancaire qui préserve la corruption.

Or ni les députés, ni les gouvernements successifs, ni les présidents ne semblent vouloir accepter cela ; la mafia

politicienne protège l’inceste politico-financier qui tue la démocratie.

Ainsi, la démocratie au Liban est devenue strictement totalitaire. Comme me disait un ami philosophe : « Il y a des alchimistes qui transforment des déserts en or et en superbes lieux de vie, et il y a des alchimistes dont la spécialité est de transformer l’or en boue… Cette seconde catégorie d’alchimistes s’appelle : politiciens libanais. » Je lui demandai naïvement : pourquoi ? Sa réponse fut cinglante : le politicien libanais transforme le bien public en bien privé, l’intérêt général en intérêt privé, transforme le budget général de l’État en partage de gâteau, bloque l’indépendance des audits, mélange banque, finance et politique, manipule les élections…

Le comble est que les Libanais votent à nouveau pour ces mêmes politiciens sans demander des comptes. À peuple corrompu, politiciens corrompus. La boue est majoritaire et a donc le pouvoir, c’est bien la démocratie… Socrate avait raison !


Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « Courrier » n’engagent que leurs auteurs. Dans cet espace, « L’Orient-Le Jour » offre à ses lecteurs l’opportunité d’exprimer leurs idées, leurs commentaires et leurs réflexions sur divers sujets, à condition que les propos ne soient ni diffamatoires, ni injurieux, ni racistes.

Winston Churchill disait : « La démocratie est un mauvais système, mais elle est le moins mauvais de tous les systèmes. »Si la démocratie est le seul système qui préserve la liberté, qui accepte l’opposition et qui permet le débat des oppositions, elle peut être corrompue par ses politiciens, par les médias qui peuvent manipuler l’opinion, éliminer un...

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On dit qu’un peuple a le gouvernement qu’il mérite

Eleni Caridopoulou

19 h 47, le 26 avril 2023

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Commentaires (1)

  • On dit qu’un peuple a le gouvernement qu’il mérite

    Eleni Caridopoulou

    19 h 47, le 26 avril 2023

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