Rechercher
Rechercher

Politique - Liban

Accrochages armés entre branches rivales du PSNS à Beit Chebab samedi

Deux versions contradictoires circulent au sein même du parti sur l'incident, qui n'a pas fait de blessé, selon le président de la municipalité de ce village du Metn.

Accrochages armés entre branches rivales du PSNS à Beit Chebab samedi

Des militants armés du PSNS lors d'une parade dans le quartier de Hamra à Beyrouth, le 24 septembre 2021. Photo d'archives Twitter/@MajdBHarb

"Désormais, j'ai peur dans mon propre village". Nada, qui a toujours vécu à Beit Chebab, raconte à l'Orient-Le jour son réveil à 3h du matin dans la nuit de vendredi à samedi par "des coups de feu qui ont duré une demi-heure". À l'origine des tirs dans cette localité du Metn (Mont-Liban), des accrochages armés entre membres de branches rivales du Parti social national syrien (PSNS), autour d'un local convoité par les deux factions.

L'incident n'a pas fait de blessé, selon le président de la municipalité de Beit Chebab, Elias Achkar. Mais le flou plane autour des circonstances exactes de ces affrontements qui impliquent des partisans de l'ex-ministre Assaad Hardane, qui avait été reconduit à la tête du PSNS en 2016 puis s'était retiré après une forte vague de contestation, et son président actuel, Rabih Banat. Depuis que M. Hardane a renoncé à son poste, ses relations avec le parti se sont tendues.

"Mafia organisée" contre "bande d'usurpateurs"

Le site officiel du PSNS s'est empressé de réagir dans un communiqué publié samedi. "Un bureau du Parti en cours de rénovation a fait l'objet de deux tentatives de saccage et d'invasion, par des groupes armés affiliés à une personnalité dont les mains sont tachées du sang des innocents et de l'argent du Trésor de l'Etat, et que le Parti avait écartée", indique le texte.

Personnalité "écartée" par le parti : comprenez Assaad Hardane, confirme à L'Orient-Le Jour un ancien porte-parole du PSNS qui souhaite conserver l'anonymat. "Le bâtiment appartient aux affiliés de M. Banat, et ceux qui l'ont attaqué sont des hommes de Hardane. C'est bien connu", affirme-t-il.

L'Orient-Le Jour a tenté de contacter Assaad Hardane, sans succès.

En février 2021, une poignée de miliciens armés pro-Hardane avaient occupé une permanence du parti à Batroun (Liban-Nord), provoquant des tensions dans la ville.

Eclairage

Que reste-t-il du PSNS ?

Le communiqué du PSNS soutient que des individus armés "ont tenté d'occuper le bâtiment en tirant des coups de feu pendant un temps assez long, de façon hostile et barbare, à la manière des terroristes et des mafieux. Mais ils ont échoué et sont partis sans obtenir ce qu'ils voulaient", poursuit le texte, qui dénonce "une mafia organisée (...) une bande qui se comporte selon une logique illégale et anti-étatique" et exhorte les appareils sécuritaire et judiciaire à sanctionner les responsables "d'une main de fer". 

Mais Maan Hamiyé, qui se présente comme le "responsable des médias" du PSNS et revendique son affiliation à M. Hardane, défend une toute autre version publiée sur un autre site qui se réclame du parti. Ce second texte dénonce "une bande d'usurpateurs armés qui a envahi un bâtiment à Beit Chebab qui appartient au PSNS, loué sous contrat à un particulier. Ils ont kidnappé et torturé le locataire puis l'ont jeté dans la rue, après lui avoir volé son téléphone, ses papiers et son contrat de location" détaille-t-il. Il garantit qu'une plainte sera déposée et fustige une "tentative de masquer la vérité pour transformer le lieu en repaire de cette clique", une allusion à la branche officielle du parti.

"Nous appelons les Metniotes à ne pas céder aux plans de cette bande armée, qui exécute un agenda douteux pour fausser l'image du PSNS dans les yeux et les consciences des habitants de Beit Chebab" poursuit le texte. "Nous représentons le PSNS officiel, légal, celui est reconnu et habilité par l'Etat", renchérit M. Hamiyé, contacté par L'OLJ. "Le Parti est divisé, et ces gens tentent de mettre en place un repaire de mafieux", dénonce-t-il.

Commentaire de Samy Gemayel, la municipalité "neutre"

Le président de la municipalité de Beit Chebab, Elias Achkar, indique à L'OLJ que "l'armée est arrivée et les a rapidement calmés", ajoutant que personne n'a été blessé. "Ils se tirent dessus entre eux, je ne veux pas me mêler de ces histoires", souffle-t-il d'un ton las, avant d'affirmer vouloir "rester neutre". "La seule chose que je sais, c'est que le propriétaire des lieux n'est pas lié au PSNS et que cet endroit ne leur revient pas de droit", confie-t-il toutefois. Également contactée, l'armée indique n'avoir aucune information sur cet incident.


Le chef des Kataëb, Samy Gemayel, a publié un tweet samedi, affirmant que "les affrontements à Beit Chebab sont inacceptables. Nous appelons les forces de sécurité à empêcher que ces exactions se répètent, faites par un parti qui ne connaît que la violence et le crime, y compris dans ses affaires internes", poursuit-il. Avant de finir par cette phrase : "Aux habitants de Beit Chebab, nous sommes à vos côtés et nous ferons tout notre possible pour que vous soyez en sécurité chez vous". Des propos auxquels le communiqué du site non-officiel du PSNS affilié à Assaad Hardane a répondu, étrillant "ces Kataëb meurtriers" dans son texte, alors qu'une rivalité historique oppose les Kataëb au PSNS.

"Désormais, j'ai peur dans mon propre village". Nada, qui a toujours vécu à Beit Chebab, raconte à l'Orient-Le jour son réveil à 3h du matin dans la nuit de vendredi à samedi par "des coups de feu qui ont duré une demi-heure". À l'origine des tirs dans cette localité du Metn (Mont-Liban), des accrochages armés entre membres de branches rivales du Parti social national syrien (PSNS),...

commentaires (14)

Le parti des « Losers »…. Des voyous à la solde de n’importe qui et n’importe où.

Cedrus Fidelis

07 h 52, le 25 avril 2023

Tous les commentaires

Commentaires (14)

  • Le parti des « Losers »…. Des voyous à la solde de n’importe qui et n’importe où.

    Cedrus Fidelis

    07 h 52, le 25 avril 2023

  • TOUS LES PARTIS ET MILICES PRO MOUMANA-ISTES SONT ARMES DANS LE PAYS ET LEURS MILICIENS PARADENT DANS BEYROUTH ET PARTOUT AILLEURS A TOUR DE ROLE. DES CHRETIENS ET DES SUNNITES ET DRUZES Y PARTICIPENT.... MEME PARLER DE PARTAGE N,A PLUS DE SENS. LE BORDEL EST GENERAL MEME SI UNE INFIME PARTIE SE REVOLTE D,ETRE OBLIGEE D,Y VIVRE. LA JUNGLE A DES LOIS QUE LES ANIMAUX SAUVAGES MEMES RESPECTENT. NOUS SOMME UNE JUNGLE SANS FOI NI LOI !

    LA LIBRE EXPRESSION

    13 h 06, le 24 avril 2023

  • Des individus du même parti capables de s'entretuer. Une telle situation produit une photo sincère de la mentalité qui règne dans le pays, dans une logique primitive d'éliminer l'autre pour subsister. Une partie de cette tendance résulte de l'illettrisme galopant qui ne fera que s'accentuer avec la crise financière qui frappe durement le secteur de l'éducation. La faute est au "Zaims" qui jugent la fidélité de leurs sbires par le nombre d'heures que ces jeunes passent dans la rue en pourtant une arme pour les protéger, au lieu de les contraindre d'œuvrer pour leur avenir en apprenant un métier, et fondé une existence basée sur l'effort personnel. et la sueur du front.

    Céleste

    10 h 18, le 24 avril 2023

  • Tous ces "partis" qui ne doivent pas exister au Liban...source du mal aussi.

    Marie Claude

    07 h 42, le 24 avril 2023

  • Voilà un parti qui ne reconnaît pas l'existence du Liban et à qui il est pourtant permis d'exister. Nous avons bien vu les défilés, armes en bandoulière, et voilà maintenant qu'ils se tirent dessus en plein milieu de zones civiles. Tous ces gens devraient être en prison, enfermés ensemble dans une cellule de quelques mètres carrés.

    K1000

    00 h 42, le 24 avril 2023

  • L'idéologie de ce parti est purement utopique. En fait les chrétiens ont toujours cherché à laïciser les pays arabes où ils se trouvent pour remeédier à leur infériorité numérique c'est ainsi qu'ils ont fondé plusieurs partis dans ce but en se servant d'une multitude de pretextes pour rallier les musulmans, mais en vain. Le parti communiste (Hawi), le Baas (Aflak), le PSNS (Saadé) ont tous été fondés par des chrétiens et en sont des exemples.

    Najib Antoine Jabre

    21 h 15, le 23 avril 2023

  • A tout ceux qui pensent que le PSNS est un parti syrien. C'est un parti Libanais qui veux que le Liban appartienne a la grande Syrie. Donc pas un parti Syrien. Leur logique aurait ete acceptable il y a 50 ans mais maintenant non. Car en depit de tout, le Liban s'est beaucoup plus developpé que le Assadland. Si changement il ya, il faudrait partitionner, donner Sud et Bekaa et Shiites a la Syrie puisqu ils s'aiment tellement et vivre en paix.

    Tina Zaidan

    19 h 12, le 23 avril 2023

  • Je suis passablement atterré par plusieurs commentaires qui manifestent beaucoup d'ignorance...Il ne s'agit pas d'un parti syrien, faites une recherche sur internet sur le nom du parti et/ou Antoun Saadé. Ceci étant dit, qu'ils s'étripent entre factions est une excellente nouvelle, qu'on les laisse faire, et que ce qui est devenu un group de nervis, voire souvent de "gun for hire" disparaisse dans les poubelles de l'histoire.

    IBN KHALDOUN

    18 h 23, le 23 avril 2023

  • Et que font les autorités: la police, l'armée? Qu' a dit le premier Ministre? D'où viennent les armes? Soit on gouverne, soit on ne gouverne pas. On ne gouverne pas uniquement quand ça arrange bien

    Moi

    17 h 33, le 23 avril 2023

  • N’osant rien faire en Syrie, ils se défoulent au Liban. Le Liban toujours plus accueillant et plus aimant pour toute autre nationalité que pour la sienne. Tellement accueillants qu’ils se tournent au ridicule…toujours avec un paquet de riz dans la poche pour toute éventualité. Émotionnels jusqu’au crime avec nul pragmatisme.

    Khazzaka May

    17 h 11, le 23 avril 2023

  • "… des groupes armés affiliés à une personnalité dont les mains sont tachées du sang des innocents et de l'argent du Trésor de l'Etat …" - Ils ne se sont pas foulés, cette description correspond à 99% des hommes politiques libanais…

    Gros Gnon

    16 h 39, le 23 avril 2023

  • Dammit, le pays s'effrite au niveau de ses composantes de base type fission nucléaire... seules les forces gouvernementales devraient posséder et manier des armes.

    Wlek Sanferlou

    15 h 59, le 23 avril 2023

  • Ce quo est inacceptable, au départ, c'est qu'il existe AU LIBAN, un parti SYRIEN !

    Yves Prevost

    15 h 35, le 23 avril 2023

  • En provenance d’un lecteur Canadien de l’OLJ, une analyse simpliste s’impose…le Parti Syrien devrait rentrer chez lui, tout comme tout autre syrien ou organisation syrienne au Liban. Foutez le camp, et foutez-nous la paix. Allez donc foutre la pagaille chez vous…simple, non?

    Charles Ghorayeb

    15 h 29, le 23 avril 2023

Retour en haut