L'avocat général chargé des affaires environnementales au Liban-Nord a ouvert une enquête sur des allégations de braconnage d'oiseaux migrateurs au Akkar au cours du week-end, à la demande du ministre sortant de l'Environnement, Nasser Yassine, indique un communiqué du ministère.
Le ministre sortant a demandé la coopération des forces de sécurité pour poursuivre les personnes soupçonnées d'avoir enfreint la loi sur la chasse, précise le communiqué.
Des vidéos et des photos choquantes circulant sur les réseaux sociaux semblent montrer un grand groupe de cigognes blanches se faisant tirer dessus avec des armes de type militaire à Bebnine, une localité de la région du Akkar, et plusieurs des oiseaux tombant morts. L'abattage, que certains internautes ont qualifié de "massacre", aurait eu lieu au cours du week-end.
Une photo qui a circulé en ligne semble montrer des dizaines de cigognes mortes.
"Une personne a été légèrement blessée durant la fusillade", a déclaré le moukhtar de Bebnine, Zaher Kassar, à L'Orient Today par téléphone. Un habitant a ajouté qu'il s'était réfugié à l'intérieur lorsque les tirs nourris ont commencé, car des balles avaient atterri près de lui.
"Ces tirs sont fréquents lorsque les oiseaux migrateurs survolent le Liban, mais hier ils ont été particulièrement intenses", a affirmé M. Kassar. "Nous étions tous bouleversés", a-t-il ajouté.
Un "massacre"
La loi libanaise interdit la chasse aux oiseaux migrateurs sauvages, ainsi que la chasse à moins de 500 mètres des zones habitées, la chasse sans permis et hors de la saison désignée. Les chasseurs titulaires d'un permis peuvent tuer des oiseaux jusqu'à une certaine limite numérique par personne et par jour pendant la saison légale, à condition qu'ils fassent partie d'une liste restreinte d'espèces chassables.
Le braconnage illégal présumé de cigognes blanches est "un massacre", a souligné Chirine Bou Raffoul, directrice de l'unité de lutte contre le braconnage (APU) de la Société pour la protection de la nature au Liban, dans une déclaration à L'Orient Today.
Lors de récentes visites dans les zones rurales du Akkar, Mme Bou Raffoul a indiqué que son équipe avait constaté que de nombreux habitants ignoraient que ces espèces d'oiseaux étaient protégées. Elle a évoqué un "manque de sensibilisation à la loi sur la chasse et aux oiseaux migrateurs protégés". "C'est notre prochain objectif : réduire le braconnage partout au Liban, dans le Akkar et dans le nord du pays", a-t-elle dit.
Chaque automne et chaque printemps, plus de deux milliards d'oiseaux migrateurs survolent le Liban, l'un des couloirs de migration les plus importants au monde, lors de leur passage annuel de l'Europe en Afrique. Il s'agit de toutes sortes de rapaces, de pélicans, de cigognes et de bien d'autres espèces.
Selon BirdLife International, un partenariat d'ONG internationales de conservation des oiseaux, quelque 2,6 millions d'oiseaux sont tués illégalement au Liban par des braconniers au cours d'une année.
Sally Abou AlJoud a contribué à la rédaction de cet article
Bientôt ils seront obligés de tuer leurs animaux de compagnie pour calmer leur faim. Il ne faut pas s’étonner du comportement des citoyens oubliés dans certaines régions de notre pays. Au lieu de retourner leurs frustrations contre les fossoyeurs qui les ont affamés, ils préfèrent se venger sur les animaux sans défense, ceux là n’ont pas d’armes ni de voyous pour se défendre. Plus aucun oiseau ne risquerait une aile dans nos cieux, sauf les corbeaux qui leur ressemblent. Ainsi notre nature serait peuplé de ces oiseaux de mauvaise augure avec les croassements qui conviennent qui serviront de chants pour les bercer et pour le plus grand bonheur des rapaces qui nous gouvernent.
12 h 17, le 07 mai 2023