Trois chasseurs illégaux d’oiseaux de proie ont été appréhendés par les forces de sécurité au Akkar mercredi matin grâce aux efforts des activistes antibraconnage participant à une campagne internationale de protection des oiseaux migrateurs au Liban.
Les militants libanais et internationaux du CABS (Committee Against Bird Slaughter), de la SPNL (Société de protection de la nature au Liban) et du MESHC (Middle East Sustainable Hunting Center) ont mené une opération dans le Akkar. Près du village de Memnaa, un haut lieu de la chasse illégale, les écologistes ont filmé plusieurs oiseaux de proie abattus et pris contact avec les Forces de sécurité intérieure (FSI). À leur arrivée, les agents de l’ordre ont pris en flagrant délit trois braconniers avec les restes de plus de 40 oiseaux de proie d’espèces protégées, dont l’aigle tacheté, la bondrée apivore, l’épervier du Levant, le faucon crécerelle et la buse variable.
Cette arrestation est cruciale pour la conservation des oiseaux sauvages en Europe, car le Akkar se trouve sur une voie de migration d’importance mondiale, et la région est depuis longtemps un lieu de massacre notoire d’oiseaux migrateurs protégés appartenant à des espèces dont la conservation est critique.
« Nous travaillons avec des chasseurs locaux durables, tels que MESHC, et privilégions le dialogue à la confrontation. Cependant, face à un tel mépris flagrant de la nature et des lois, nous sommes obligés de prendre des mesures légales, comme nous l’avons fait ce matin (mercredi) », a déclaré Lloyd Scott, responsable des campagnes et des opérations de CABS, qui était sur le site du Akkar avec les FSI.
Le Liban se trouve sur l’une des voies migratoires les plus importantes du monde. Selon une estimation prudente, le nombre d’oiseaux migrateurs tués illégalement chaque année dans le pays est de 2,6 millions*. « Dépenser des centaines de millions d’euros en Europe pour protéger ces oiseaux n’a aucun sens lorsqu’ils sont abattus alors qu’ils survolent le Liban », conclut M. Scott.
Les militants antibraconnage ont commencé leurs opérations au Liban il y a quelques semaines et continueront à surveiller la chasse illégale pendant le pic de migration dans différentes parties du pays. Les équipes travaillent en étroite collaboration avec les forces de sécurité libanaise et ont déjà mené à bien des opérations contre des filets illégaux (utilisés pour piéger les oiseaux) à Barja (sud de Beyrouth), des tirs illégaux à Eghbé (Kesrouan) et des piégeages de rapaces dans la vallée de la Békaa au cours des deux dernières semaines.
commentaires (5)
Quelle honte on dirait à l’âge de pierres.
Eleni Caridopoulou
16 h 27, le 27 septembre 2022