Gravité de l’heure

Dire « l’heure est grave » ou parler de la gravité de l’heure, c’est similaire. Le Liban est comme un avion qui pique vers l’océan et le temps est compté. Ceux qui sont aux commandes ne regardent ni l’heure ni la gravité de l’événement. Ils n’ont aucune considération des jours mortels du Liban ni de l’heure décadente à laquelle le pays est arrivé. Ils sont les seuls maîtres du temps puisque face à eux la population ne fait que regarder les heures passer. Sous prétexte religieux ils ont fait de l’heure un facteur de clivage. Pourtant, ne dit-on pas qu’étymologiquement le mot religion signifie lien et relation ? De plus, comble de désolation, le clivage de l’heure intervient le jour même de la fête de l’Annonciation voulue au Liban symbole de rapprochement islamo-chrétien par le mouvement « Ensemble par Marie ». L’heure de la discorde triomphera-t-elle de l’heure de l’entente ?

L’heure est grave. Ne dit-on pas pour un mort que son heure est arrivée ? L’obscurantisme politique et l’apathie de la population finiront-ils par déchirer le Liban en plusieurs morceaux ?

Par contre, il est l’heure de se lever pour tous ceux qui refusent de voir mourir leur pays. Oui, il est temps de se lever de bonne heure. L’heure des braves réussira à ne pas laisser le Liban s’engloutir encore plus dans les clivages et la bêtise. Le Liban aura alors son heure de gloire, car de par sa vocation il ne peut qu’être en un seul morceau sans couture ni rapiéçage comme la tunique du Christ. Pour y arriver, l’opposition n’a pas une heure à perdre. Elle doit s’unir elle aussi d’une seule pièce pour faire sonner l’heure du départ de tous ceux qui ont fait tant de mal au pays. L’opposition ne peut plus continuer à laisser passer son heure.

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