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Politique - Rencontre

Berry : Voilà pourquoi j’appuie la candidature de Frangié

Berry : Voilà pourquoi j’appuie la candidature de Frangié

Le chef du législatif, Nabih Berry, recevant l'ambassadeur saoudien Walid Boukhari, hier à Aïn el-Tiné. Photo envoyée par le bureau de Aïn el-Tiné

Pourquoi a-t-il choisi d’appuyer ouvertement la candidature de Sleiman Frangié à la présidence et quel est l’impact de l’accord entre l’Iran et l’Arabie saoudite sous parrainage chinois sur la région et sur le Liban? Autant de questions évoquées par le président de la Chambre devant une délégation de journalistes. Hier était une journée chargée pour Nabih Berry. Après un entretien avec l’ambassadeur saoudien à Beyrouth, Walid Boukhari, il a reçu une délégation onusienne, suivie d’une délégation américaine menée par l’ambassadrice Dorothy Shea, et enfin une délégation conjointe de l’ordre des rédacteurs présidé par Joseph Kossayfi et de l’ordre de la presse présidé par Aouni al-Kaaki. En guise d’accueil, le président de la Chambre lance dans une boutade : « Je n’ai pas pu réunir les députés (pour l’élection présidentielle) mais j’ai au moins réuni les deux ordres ! »

Nabih Berry aborde d’abord la situation économique. Il rappelle qu’il y a deux jours, une banque (la SVB, NDLR) a fait faillite aux États-Unis et que cela a été traité immédiatement par le versement de 250 000 dollars à chaque déposant. « Au Liban, il aurait été tellement plus simple de rembourser leurs fonds aux déposants qui ont 100 000 dollars et moins dans les banques. Ils sont près de 800 000. Le dollar ne se serait pas alors tellement élevé. Mais au lieu de cela, les banques ont sorti leurs fonds, a-t-il dit. En ce qui me concerne, je veux rassurer les gens que les dépôts ne sont pas perdus et qu’ils seront restitués aux déposants, même si cela prendra du temps. Il n’y a pas d’autre possibilité, car on ne peut pas faire assumer aux déposants la responsabilité de la crise. Leur seul crime est d’avoir eu confiance dans les banques. »

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Concernant les réunions du Parlement en l’absence d’un président de la République, Nabih Berry balaie les protestations, précisant que l’Assemblée est aussi appelée la Chambre de législation et que cette mission ne peut pas s’arrêter. Pour lui, l’élection d’un président équivaut au « mot de passe » qui devrait relancer toutes les institutions.

Le président de la Chambre rappelle que dans son discours du 31 août 2022, il a défini « les caractéristiques du futur président » : il doit avoir une assise chrétienne, musulmane et surtout nationale. Il doit rassembler et non diviser. « J’entends actuellement des thèses qui parlent de fédération ou de décentralisation financière et autre. Or, le Liban est comme un atome, si on le divise, il éclate », souligne-t-il. Parmi les caractéristiques définies par le chef du législatif, il y a aussi la nécessité pour le président d’avoir une ouverture arabe et de respecter l’accord de Taëf, tout en étant aussi ouvert sur les amis du Liban dans le monde. Berry avait alors souhaité que les 128 députés travaillent comme une seule main pour élire un président disposant de ces caractéristiques. Il a concrètement appelé à deux reprises à des séances de dialogue. Tous les blocs parlementaires, sauf les deux chrétiens les plus importants, ont accepté. Or c’est justement avec ces deux blocs qu’il aurait aimé discuter, souligne-t-il. Nous avons assisté jusqu’ici à 11 séances d’élection présidentielle qui ont vu un duel entre ce que Berry appelle « le vote blanc et le vote noir ». « C’était devenu ridicule, déclare-t-il. La dignité du Parlement était bafouée. » En plus, on lui reprochait, ainsi qu’au Hezbollah, le vote par bulletin blanc. « Que me restait-il donc à faire ? demande-t-il. J’ai annoncé que mon candidat est le chef des Marada, car il correspond aux caractéristiques que j’ai énumérées. » À la question de savoir comment Sleiman Frangié peut être considéré comme un rassembleur alors qu’il divise les chrétiens, Nabih Berry répond que le chef des Marada a tendu la main à toutes les parties, même celles qui étaient ses ennemies. Il vient du Nord, où les maronites se sont largement développés au fil des ans, et lorsque le patriarche maronite avait convoqué les leaders chrétiens à une réunion à Bkerké, il en faisait partie. Sleiman Frangié part d’ailleurs avec un paquet de 50 voix et cela ne peut qu’augmenter.

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Invité à préciser si l’ambassadrice des États-Unis lui a réellement déclaré qu’il n’y a pas de raison pour que les Américains soient opposés à Frangié, Nabih Berry a confirmé ces propos tenus il y a quelques semaines par Dorothy Shea. Berry précise aussi qu’en tant que Libanais, il attend aujourd’hui du président de la République qu’il lance le processus de délimitation des frontières avec la Syrie, comme cela a été fait avec l’ennemi israélien. Il faut donc un président qui puisse dialoguer avec les Syriens sur ce point et sur celui des déplacés syriens qui sont désormais plus de 2 millions. Il faut aussi qu’il puisse lancer le processus de l’élaboration d’une stratégie de défense nationale et pour cela, il doit pouvoir parler avec les parties concernées. Enfin, il faut un président qui croit en l’accord de Taëf et qui le considère comme un prélude à l’instauration d’un État laïc. Selon Nabih Berry, Sleiman Frangié a toutes ces caractéristiques et devrait annoncer sa candidature bientôt. À partir de là, s’il n’y a pas d’entente, il faudra aller au vote. Il reconnaît à cet égard qu’au sein du Parlement actuel, il n’y a pas de majorité claire, mais plusieurs minorités. « C’est pourquoi j’appelle au dialogue. Et puis regardez où le dialogue peut mener! » lance-t-il, dans une allusion à l’entente sur la reprise des relations diplomatiques entre l’Arabie saoudite et l’Iran sous parrainage chinois. Berry assure à ce sujet que lorsqu’il a annoncé appuyer officiellement la candidature de Frangié il y a une dizaine de jours, il n’était pas au courant de cet accord, même s’il avait appelé depuis longtemps à l’établissement de bonnes relations entre les Iraniens et les Arabes. Selon lui, cet accord devrait avoir un impact positif sur toute la région et même sur le dossier nucléaire iranien. Le Liban devrait forcément bénéficier du climat positif ainsi créé.

Interrogé sur sa rencontre avec l’ambassadeur saoudien, Nabih Berry précise qu’elle a été précédée de deux entretiens, l’un de 4 heures et l’autre d’une heure trente entre le député Ali Hassan Khalil et M. Boukhari. Les discussions devraient d’ailleurs se poursuivre.

Le président du Parlement estime enfin que les Libanais sont atteints d’un « coronavirus politique », qui est le confessionnalisme, présent partout et à tous les niveaux. Il rappelle ainsi que l’accord de Taëf a mis un terme à la guerre et, en même temps, il a élaboré un cadre de solution, qui consiste à préserver la diversité confessionnelle tout en combattant le confessionnalisme et en mettant le pays sur la voie d’une laïcité au sein de l’État.

Boukhari : Des choses positives attendent sûrement le Liban

Trois jours après l’annonce de l’accord conclu entre l’Iran et l’Arabie saoudite pour rétablir leurs relations diplomatiques, Walid Boukhari, ambassadeur saoudien à Beyrouth, s’est montré particulièrement optimiste quant à la situation au Liban. « Des choses positives attendent sûrement le Liban », a lancé le diplomate à l’issue de son entretien avec le président de la Chambre, Nabih Berry, à Aïn el-Tiné.

Il s’agissait de la première réunion entre l’ambassadeur Boukhari et le chef du législatif, allié de longue date du Hezbollah, depuis la réunion tenue à Paris le 6 février dernier entre des représentants de l’Arabie saoudite, de la France, des États-Unis, de l’Égypte et du Qatar pour discuter du dossier libanais. Plus récemment, Nabih Berry a officiellement annoncé l’appui du tandem chiite Amal-Hezbollah à la candidature du chef des Marada, Sleiman Frangié, à la présidence de la République. Un choix qui se heurte, jusqu’ici, au veto de Riyad. Cette position pourrait-elle changer après le rapprochement irano-saoudien ? M. Boukhari n’a pas évoqué la question hier. Citant M. Berry, il s’est contenté de souligner que « la bonne volonté finira par l’emporter ».

Pourquoi a-t-il choisi d’appuyer ouvertement la candidature de Sleiman Frangié à la présidence et quel est l’impact de l’accord entre l’Iran et l’Arabie saoudite sous parrainage chinois sur la région et sur le Liban? Autant de questions évoquées par le président de la Chambre devant une délégation de journalistes. Hier était une journée chargée pour Nabih Berry. Après un...

commentaires (12)

Le Capo di tutti capi semble increvable, le diable ménage bien les siens...

IBN KHALDOUN

14 h 19, le 15 mars 2023

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Commentaires (12)

  • Le Capo di tutti capi semble increvable, le diable ménage bien les siens...

    IBN KHALDOUN

    14 h 19, le 15 mars 2023

  • Il a une belle cravtouze N.B : ça ne doit pas provenir d'une solderie-destockage ..

    OBEGI CHARLES

    20 h 36, le 14 mars 2023

  • Je n’ai jamais lu autant d’âneries dans si peu de lignes.

    Lecteur excédé par la censure

    20 h 11, le 14 mars 2023

  • NIAIS QUI CROIRAIT UN SEUL MOT DE CE QUE CE TYPE CHANTE. RIEN DE CE QU,IL DIT N,EST VRAI. NI LE DESSEIN DES FRONTIERES AVEC LA SYRIE. NI LE RAPATRIEMENT DES REFUGIES SYRIENS. NI LE REMBOURSEMENT DES DEPOTS AUX DEPOSANTS. SON AMI ET FRERE MIKO QU,IL SOUTIENT PROPOSE AU FMI DE BIFFER TOUS LES DEPOTS AU DESSUS DE CINQUANTE MILLE DOLLARS. TOUS DES CHARLATANS. TOUS DES ESCROCS. TOUS DES SANS PAROLE.

    LA LIBRE EXPRESSION

    17 h 58, le 14 mars 2023

  • Berry = Ali baba

    Eleni Caridopoulou

    17 h 55, le 14 mars 2023

  • - AHLAN OU SAHLAN PERCHE BERRIOTE, - JE NE BRIGUE PAS VOTRE ECHAUFFEE CHAISE. - VOUS POUVEZ AVEC VOTRE FRANGIOTE, - ET L,AUTRE ALLER VIVRE EN PERSE A VOTRE AISE. - CE NOUS SERAIT UN IMMENSE PLAISIR, - DE VOUS REGARDER D,UN COUP TOUS PARTIR.

    LA LIBRE EXPRESSION

    17 h 04, le 14 mars 2023

  • Il faut tourner la page pour ce Monsieur, qui ne sait que bavarder et lancer des clichés sans signification réelle. D'autant qu'il est à son poste depuis une trentaine d'années, et qu'il a assisté et même participé à la chute du pays, sans sourciller.

    Esber

    16 h 04, le 14 mars 2023

  • Monsieur Berry, si le Liban éclate s'il est divisé comme vous dites, qu'il éclate !!! Basta... Un Liban éclaté vaut mieux que ce Liban écervelé, dénaturé, que vous et vos alliés armés voulez imposer. Et malheur à celui qui n'est pas d'accord avec votre point de vue, P. Gemayel, Hamadé, Hariri, Tueini, Slim , Mouawad...et j'en passe ne sont plus là pour en témoigner. Votre bilan économique, et politique depuis 30 ans lamentable a fait éclater le pays. Aucun autre homme politique n'a fait pire, dans aucun pays du monde. Alors, oui, je revendique et j'aspire à un Liban comme vous dites, éclaté... Comme dit l'adage, vaut mieux etre seul que mal accompagné.

    Roborm

    09 h 26, le 14 mars 2023

  • Vous l’appuyez parce que le status quo vous conviens. Vous ne voulez pas de reformes .....

    hrychsted

    06 h 21, le 14 mars 2023

  • Incredible but true ! Il connaît tout, la solution you-èss pour le problème de la svb mais l'assemblée qu'il préside, et qui apparemment, produit des législations avant gardistes depuis 3 décennies sous sa direction, n'a même pas su pondre un hair-cut salutaire. Heureusement pour nous qu'il connaît aussi les problèmes régionaux et internationaux, on risque alors de voir le monde joindre notre pagaille car plus il connaît un problème plus le problème s'envenime ... yallah, allah yittawiil bihékmou...

    Wlek Sanferlou

    03 h 06, le 14 mars 2023

  • Ce mec est un surdoué comme le Liban n’a jamais vu. Il est impliqué dans rien, il est au dessus de tout. Pas une once d’amour propre pour dire qu’il est à la tête de la mafia qui a mené le pays à cette cata.

    Jacques d

    01 h 51, le 14 mars 2023

  • Ça m’a échappé, le président de la Chambre a le sens de la boutade. Il est heureux de recevoir les deux ordres (presse et rédacteurs), et si je ne me trompe pas, vous êtes sûrement de la réception, Madame Haddad. Réunir "son" parlement, ça par contre, il a du mal à joindre les députés dont il est le président, "son" boulot en quelque sorte pour une importante échéance électorale. Il n’a pas dit au passage qui boycotte les réunions, qui impose "son" candidat et qui fait perdurer le vide au sommet de l’État. C’est un peu décousu tout cela. Comme il a le sens de la réplique, je cite : … ""les Libanais sont atteints d’un coronavirus politique, le confessionnalisme"", la variante libanaise qui résiste le plus au vaccin démocratique. Qu’il se rassure, nous ne mourrons pas tous en même temps, même si nous sommes tous contaminés par ce fléau. Un peu décousu aussi ce biais de comparaison entre la banque américaine et la banqueroute au Liban. Finalement on se rejoint, notre pays est malade, le diagnostic est sérieux, et que ""notre seul crime est d’avoir eu confiance dans les banques"", et la confiance en sa politique. Dans certains pays un peu plus avancés en démocratie, on parle ainsi de populisme.

    Nabil

    01 h 37, le 14 mars 2023

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