Réchauffe-nous, Salwa,
Au soleil de ta voix ;
Reviens sécher nos larmes
Par tes chansons de charme,
Répandre un peu de baume
Du fond de ton royaume
Où vibre une chorale
Par ta corde vocale.
Ramène-nous, Salwa,
Les odes d’autrefois,
Le frisson nostalgique
De l’antique musique :
Cet air qui ressuscite
Par toi, et nous habite ;
Qui répand sa lumière
Moulée à ta manière.
Emmène-nous, Salwa,
Rien que pour une fois,
Au temps des grands spectacles
Frappants tels des miracles,
Vers l’ambiance grisée
Du théâtre Élysée,
Jusqu’aux vrais festivals
Où l’art menait le bal,
Où les acclamations
Traduisaient la passion
Pour l’acteur et l’artiste,
Non l’exhibitionniste.
Ô toi, belle Salwa,
Aux chants de bon aloi,
Rends-nous le son du oud
À l’heure des Lahoud,
Les vieilles mélopées
Au fil d’une épopée ;
Fais-nous gagner le lot
De tes longs trémolos,
Retrouver la fortune
D’une aube, au clair de lune,
Et la vraie clé de sol
Du trait des rossignols.
Angélique Salwa,
Tu augmentes la foi
Par ta grâce infinie
Dans l’ample symphonie,
Dans l’âme du terroir
Dont tu es le miroir,
La fille bien connue
De la Montagne aux nues.
Ô Salwa, ô magie,
Reine des élégies,
Glisse-nous sur le lac
De ton « Khedni maak »,
Vers l’ère des petits
Au gré des clapotis ;
Réapprends-nous à vivre
Au rythme des mots ivres,
Frapper de ta cadence
L’onde azurée qui danse,
Qui nous envoie ton signe :
Ton cœur blanc comme un cygne.
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