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Nos Lecteurs ont la Parole

Malaise dans la civilisation capitalistique

L’affaire du groupe indien Adani, accusé de fausse comptabilité, de trading propriétaire fait pour hausser fictivement la valeur de l’action et le capitalisme de connivence, pose un très gros problème : celui du conflit d’intérêt existant entre les sociétés d’audit et le fait qu’elles soient payées par la boîte auditée via leur directeur financier.

Les actionnaires souhaitent savoir si la comptabilité de leur société est juste et s’il n’y a pas de malversations financières. Si le directeur financier fait pression sur la boîte d’audit en la menaçant de perdre son client, ou de ne plus la régler si celle-ci révèle une vérité, ou si la boîte d’audit est de connivence avec le directeur financier comme dans l’affaire Arthur Andersen où cette boîte d’audit avait fictivement haussé les résultats d’une société cotée en bourse, faisant accroître ainsi son action en bourse et permettant à ses dirigeants de vendre leurs titres à un prix plus élevé engrangeant des bénéfices partagés avec la boite d’audit, n’est-ce pas une corruption interne au système capitalistique ?

Solution : il est nécessaire de mettre en place un système de paiement triangulaire indépendant du contrôle, des sociétés et des boîtes d’audit. La boîte d’audit ne doit pas être payée par l’entreprise auditée : soit les actionnaires payent eux-mêmes l’audit de leur société, sans passer par leur directeur financier, et contrôlent ce qui s’y passe, mais on n’est pas à l’abri de malversations pouvant être faites par les actionnaires eux-mêmes en connivence avec la boîte d’audit ; soit la société paye une instance de régulation et de contrôle externe, à mettre en place par l’État ou les autorités de contrôle, et cette même autorité de contrôle paye la boîte d’audit avec l’argent reçu des actionnaires.

Ainsi, par cette séparation du paiement et du contrôle, seront évités les conflits d’intérêts et le capitalisme de connivence.

Il est temps de mettre en place un système éthique de paiement et de contrôle sur toutes les organisations, les entreprises ainsi que sur les États afin d’éliminer ce genre de corruption et de renouveler la dynamique capitalistique. Car sans éthique, toute la confiance s’écroule ainsi que toute la valeur des sociétés et des États. C’est ce qui s’est passé avec la chute vertigineuse de la valeur de la société Adani perdant plus de 150 milliards de dollars en quelques jours, comme de la chute de la valeur de la monnaie libanaise de plus de 95 % due à la faillite de l’État libanais et de son déficit budgétaire abyssal, maintenu et financé par l’impression de monnaie « Monopoly » entraînant une hyperinflation au détriment des salariés, entraînant la faillite du système bancaire libanais et en fin de compte celle des déposants. Destin : pas d’éthique, pas de contrôle indépendant, pas de confiance, pas de valeur, pas de capitalisme, mort et disparition des entreprises comme celles des États.


Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « Courrier » n’engagent que leurs auteurs. Dans cet espace, « L’Orient-Le Jour » offre à ses lecteurs l’opportunité d’exprimer leurs idées, leurs commentaires et leurs réflexions sur divers sujets, à condition que les propos ne soient ni diffamatoires, ni injurieux, ni racistes.

L’affaire du groupe indien Adani, accusé de fausse comptabilité, de trading propriétaire fait pour hausser fictivement la valeur de l’action et le capitalisme de connivence, pose un très gros problème : celui du conflit d’intérêt existant entre les sociétés d’audit et le fait qu’elles soient payées par la boîte auditée via leur directeur financier. Les actionnaires...

commentaires (1)

Très intéressant. Malheureusement, le néo-libéralisme a toujours eu des maladies chroniques. Quoi qu'on fasse. On se souvient de la grande dépression américaine de 1929, et la grande récession de 2008. Il y en a tant d'autres, à travers le globe. Un nouveau système économique devrait voir le jour, surtout après la guerre d’Ukraine, qui a dévoilé les maux du capitalisme.

Raed Habib

08 h 38, le 05 mars 2023

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Commentaires (1)

  • Très intéressant. Malheureusement, le néo-libéralisme a toujours eu des maladies chroniques. Quoi qu'on fasse. On se souvient de la grande dépression américaine de 1929, et la grande récession de 2008. Il y en a tant d'autres, à travers le globe. Un nouveau système économique devrait voir le jour, surtout après la guerre d’Ukraine, qui a dévoilé les maux du capitalisme.

    Raed Habib

    08 h 38, le 05 mars 2023

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