Rechercher
Rechercher

Vapeurs de vinaigre

La belle avoinée dans les grandes largeurs que se sont dégustée Istiz Nabeuh et Mikou-les-miquettes des mains manucurées des cinq ambassadeurs ! Rien qu’à voir la photo de famille au terme des entretiens, on pouvait savourer les vapeurs de vinaigre s’échappant des naseaux des deux guignols, qui se sont méchamment fait remonter les bretelles. Et pour cause : cette obstination doublée d’un freinage des quatre fers face à des réformes que leur réclament depuis plus de trois ans tous les pays du monde, y compris la Micronésie et Saint-Pierre-et-Miquelon… Mais va expliquer ça à deux vieilles badernes qui n’ont rien dans le ciboulot et tout dans l’intestin !

La gamelle diplomatique à peine déglutie, il a fallu se repaître du retour éclair du Mollasson du Futur, venu s’assurer que ses ouailles sont toujours bien calées au fond du trou. « Par notre âme, notre sang, et naninanère », qu’ils bêlaient à l’unisson les harirolâtres, oubliant du coup que, du temps de sa superbe, leur demi-dieu s’était vautré une bonne dizaine d’années dans les compromissions, pantalon sur les chevilles.

Mais à quoi servirait-il de geindre, puisque après avoir torché les âneries de ceux qui nous gouvernent, celles de ceux qui les ont précédés et celles de ceux qui ont précédé leurs prédécesseurs, va falloir en plus se complaire dans des pratiques traditionnelles hautement créatives : hier la queue devant le pompiste, demain la queue devant les points d’eau, après-demain la queue devant la miche. Un pays tout entier sous le signe de la queue. On a le bain de foule qu’on peut…

Si au moins ça servait à quelque chose. Mais tiens, fume !

À entendre le Patron barbu et ses tontons macoutes pileux, va falloir encore libérer le caillou de Chebaa, récupérer la Palestine et Jérusalem, installer le Franju du Nord à la tête de l’État… Tout ça pendant que leur protégé, le Tyranneau de Damas, se gave de l’aide étrangère destinée à sa population meurtrie.

Lequel de tous ces niaiseux est blanc-bleu ? Va comprendre. Dans un pays où le mensonge et le vol sont érigés en intelligence politique, il est toujours difficile de départager le bon groin de l’ivresse du pouvoir.

Pour l’heure, faut savoir que la nature a donné à nos dirigeants deux extrémités : l’une pour s’asseoir, l’autre pour réfléchir. Braves gens, retenez bien votre souffle, parce que l’avenir du Liban dépendra de celle qu’ils envisagent d’utiliser.

gabynasr@lorientlejour.com

La belle avoinée dans les grandes largeurs que se sont dégustée Istiz Nabeuh et Mikou-les-miquettes des mains manucurées des cinq ambassadeurs ! Rien qu’à voir la photo de famille au terme des entretiens, on pouvait savourer les vapeurs de vinaigre s’échappant des naseaux des deux guignols, qui se sont méchamment fait remonter les bretelles. Et pour cause : cette obstination...

commentaires (8)

Excellent Pourquoi ne pouvons nous pas réagir à certains editos ??? Peur des réactions ??!!

Bassam Youssef

13 h 29, le 21 février 2023

Tous les commentaires

Commentaires (8)

  • Excellent Pourquoi ne pouvons nous pas réagir à certains editos ??? Peur des réactions ??!!

    Bassam Youssef

    13 h 29, le 21 février 2023

  • À lecture de l’article, j’ai perdu le souffle tellement que j’ai expiré de l’air en riant à haute voix et sans pouvoir me contrôler. J’adore le style de Monsieur Gaby NASR ! Je ne sais pas si c’est sur le plan de soins thérapeutiques qu’il fait classer l’article ou bien sur le plan de l’incitation révolutionnaire par la voie artistique. En tout cas, bravo et merci pour cette description caricaturale de la politique libanaise !!!

    Olivier DAHER

    10 h 57, le 18 février 2023

  • ILS PENSENT ET DECIDENT ET PARLENT AVEC CELLE D,EN-BAS, ET PETENT ET LA FONT AVEC CELLE D,EN HAUT. SI SIMPLE QUE CA.

    LA LIBRE EXPRESSION

    19 h 51, le 17 février 2023

  • Super billet et super épilogue... à bon entendeur salut... Santé Gaby...

    Wlek Sanferlou

    15 h 09, le 17 février 2023

  • Et on se demande à chaque réveil comment cette racaille a réussi à évincer les élites de notre pays qui faisaient jadis sa fierté et pourquoi le peuple tarde à manifester sa volonté de voir tout ce monde délogé de ses postes et des locaux publiques qui appartiennent au peuple et qu’ils ont usurpé par la force des armes pour piller ce qu’ils peuvent et anéantir ce qui reste. Les libanais sont méconnaissables dans leur façon de réagir aux chocs répétitifs que ces malotrus leur font subir pour leur oublier à chaque fois l’ampleur du désastre qui a précédé les cataclysmes qui se suivent sans relâche et qu’ils leur concoctent sans répit. Du coup ils sont heureux de survivre aux catastrophes et s’estiment chanceux de pouvoir encore respirer. On en est réduit à ça.

    Sissi zayyat

    11 h 11, le 17 février 2023

  • /Vos articles sont des poèmes au goût d’une liqueur,/ /DES MOTS PLUS FORTS QUE DES MARTEAUX PIQUEURS./ /Vous faîtes dans la dentelle, soit, mais jamais enjoliveur,/ /LE SENS D’UN MOT FLEURI POUR CHANGER D’HUMEUR./ /Quarantaine d’années, depuis, je vous lis, quel malheur/ /VIT LE PAYS D’ENFER, N’A CONNU RÉPIT DE SERIAL KILLER,/ /Vous scrutez, pitié dans le regard, mensonges des leaders./ /FRAPPEZ DANS LE TAS, SANS L’ŒIL DANS LE RÉTROVISEUR,/ /Vos articles, sentences d’un Shadok, loin des analyseurs,/ /DES ANTHOLOGIES PRÉDISANT LE PIRE SANS AVOIR PEUR./

    Nabil

    01 h 10, le 17 février 2023

  • La pertinence de son analyse, sans trop faire appel au passé, ni au petit détail (rien d’un verbomoteur, au style particulier parfois proche des Shadoks de Jacques Rouxel, frappe l’esprit du lecteur. Sans confier ces données à un site d’intelligence artificielle pour m’en faire un poème, que le modérateur me l’accorde peut-être. Je l’ai déjà dit ICI, Gaby Nasr est incontestablement un témoin hors pair de notre époque, notre Saint-Simon… Le poème qui suit est de moi, et c’est écrit en deux coups de cuillère à pot…

    Nabil

    01 h 08, le 17 février 2023

  • Gaby Nasr écrivait à distance de quarante ans : ""IL N’Y A QU’AU PROCHE-ORIENT OU L’ON PENSE QUE L’ÉQUILIBRISME POLITIQUE EST SIGNE D’INTELLIGENCE"" (11 févr. 1983), c’était il y a quarante ans, si on a bonne mémoire. Depuis, rien n’a changé. Le 17 février 2023 : ""DANS UN PAYS OU LE MENSONGE ET LE VOL SONT ÉRIGÉS EN INTELLIGENCE POLITIQUE, IL EST TOUJOURS DIFFICILE"" …Intelligence ? Depuis, on a découvert l’intelligence artificielle, mais chez nos prétendants, avec moins de neurones, l'intelligence superficielle, et qu'un jour il faut greffer des cerveaux. Intelligence, et équilibrisme. Les acrobates libanais tombaient de leur trapèze politique, sans jamais rougir, pour reprendre à nouveau le cours de leur schizophrénie. Nous sommes au pays des funambules, préférant jouer parfois sur la corde raide à grande hauteur, et la chute est douloureuse, ou danser à la corde (comme les jeunes gens et les jeunes filles dans les cours de récréation) pour finalement faire du surplace. Question de hauteur, du "tirant d’eau" comme disait Napoléon, bien sûr, il fallait de la hauteur de vue, mais elle manquait cruellement pour ne pas faire l’affaire de ses ennemis. Prémonitoires les écrits de M. Nasr ? Certes, sinon qu’on me montre le changement. Ça peut paraître ringard de citer une ancienne analyse, mais c’est la vérité.

    Nabil

    00 h 34, le 17 février 2023

Retour en haut