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Société - Catastrophe

"On a cru à un nouveau 4 Août" : Le Liban choqué par le séisme

Aucun blessé à déplorer. Beyrouth envoie des secouristes en Turquie. 

Des habitants réveillés devant un immeuble partiellement endommagé par le séisme à Nahr el-Bared, au Liban-Nord, le 6 février 2023. Photo envoyée par notre correspondant Michel Hallak

Vers 3h20, dans la nuit de dimanche à lundi. Des minutes qui ont semblé durer des heures, et semé la panique au Liban : les secousses d'un puissant séisme dont l'épicentre est en Turquie ont réveillé nombre de Libanais, et causé des dégâts matériels, a priori limités qui sont encore en train d'être évalués. Le pays se réveille choqué et certains évoquent le souvenir traumatique du 4 août 2020, jour de l'explosion meurtrière au port de Beyrouth.

Si le séisme a fait plus de 2.300 morts en Turquie et en Syrie, un bilan qui risque encore de s'alourdir, jusqu'à présent aucun blessé n'a été signalé au Liban, selon le ministre sortant de l'Intérieur Bassam Maoulaoui. Il a précisé que la secousse a été ressentie à une magnitude de 4,9 sur l'échelle de Richter au Liban, et a tout de même appelé "à évacuer les bâtiments vétustes afin d'éviter une nouvelle catastrophe". Des répliques du séisme, dont une très puissante de plus de 7 sur l'échelle de Richter en Turquie, ont encore été ressenties dans certaines régions du Liban au cours de la journée. 

"Les rues étaient remplies, comme en plein jour"
Près du rond-point de Dora, à Beyrouth, une jeune femme témoigne : "Avec ma famille, nous sommes directement sortis dans la rue et sommes restés une heure dans la voiture, devant la maison, de peur que le bâtiment ne s'effondre", confie-t-elle à L'Orient-Le Jour. Et elle n'était pas la seule : tout le quartier a fait de même. "Les rues étaient remplies, comme en plein jour. Ma mère m'a dit qu'elle pensait revivre un nouveau 4 Août", poursuit-elle. 

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Dans de nombreux autres quartiers du Liban, les habitants ont eu ce réflexe de quitter leurs habitations. Des vidéos montrent ainsi des files de voitures le long de l'autoroute menant vers l'Aéroport international de Beyrouth (AIB), dans la banlieue sud. 

À Minié et Tripoli, au Liban-Nord, "des habitants apeurés sont sortis de chez eux. Nombre d'entre eux ont tiré des coups de feu en l'air pour réveiller les autres, et par peur d'une nouvelle secousse", rapporte notre correspondant local Michel Hallak. Dans le quartier de Nahr el-Bared, le mur d'un bâtiment s'est partiellement effondré, ajoute-t-il. 

Dans le Nord comme à Beyrouth, les muezzins des mosquées ont diffusé des versets coraniques et des prières, pendant que des riverains sillonnaient les rues dans la pluie et le froid.

Mur tombé, Conseil des ministres
"J'ai entendu un bruit, j'ai d'abord cru que c'était la tempête. Mais j'ai vite compris que c'était un séisme, vu que mon armoire bougeait et que le ventilateur oscillait", témoigne notre correspondant Mountasser Abdallah depuis Saïda, au Liban-Sud. "J'ai eu l'impression que ça a duré dix minutes et qu'il y a eu d'autres secousses. Alors j'ai vite dit à ma femme de se mettre sous la table", poursuit-il, ajoutant que nombre d'habitants sont sortis de chez eux. "Un vieux bâtiment a été évacué, de peur d'un effondrement. Des agents de la Défense civile sont en train d'inspecter les dégâts à l'intérieur", ajoute-t-il.

Dans un entretien à la radio lundi matin, le ministre Maoulaoui a affirmé "continuer à suivre l'étendue des dégâts avec les Forces de sécurité intérieure (FSI) et la Défense civile", tenant à rassurer sur le fait "qu'aucun bâtiment ne s'est effondré" et qu'aucun blessé n'est à déplorer. Le ministre tenait ces propos peu après 8h. "Les Libanais ont ressenti la secousse pendant plus de 40 secondes, et celle-ci était de 4,9 sur l'échelle de Richter", a-t-il précisé.

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"Il n'est pas vrai que des bâtiments se sont effondrés dans le Nord ou à Beyrouth,  et jusqu'à présent seul un mur est tombé à Bourj Hammoud", une banlieue de la capitale, a ajouté M. Maoulaoui. Il a ensuite appelé "tous les habitants à évacuer les bâtiments vétustes si des fissures sont aperçues, de peur d'une nouvelle catastrophe".

Fermeture des écoles
Des informations en provenance de la Békaa font toutefois état d'une maison partiellement effondrée à Rachaya el-Wadi, bien que selon une source locale, cela pourrait être du aux intempéries. Dans la même région, à Taanayel, une usine de fabrication de verre a perdu 80 % de sa production suite au tremblement de terre, rapporte également notre correspondante locale. A Tripoli (Liban-Nord), de nombreux habitants ont pris peur en raison des répliques du séisme, qui se rajoutent à des intempéries aggravées ces derniers jours. "Un balcon s'est effondré dans le quartier de Kobbé, et certains riverains ont quitté leurs habitations. Ils n'ont nulle part où aller dans ce climat de tempête", précise-t-il. Deux personnes auraient par ailleurs été blessées.

Dans la matinée, le Premier ministre sortant, Nagib Mikati, a présidé une réunion d'urgence du Comité national de gestion des catastrophes au Grand Sérail de Beyrouth, en présence de plusieurs ministres du gouvernement, puis un Conseil des ministres. A l'issue de cette réunion, le ministre sortant de l'Environnement Nasser Yassine a annoncé que plusieurs dizaines de secouristes seraient dépêchés en Turquie, une annonce confirmée par l'armée libanaise. ,

Autre conséquence du séisme, le ministère de l'Éducation et de l'Enseignement supérieur a annoncé en début d'après-midi, la fermeture de toutes les écoles publiques et privées du Liban jusqu'à mercredi. Et la Confédération générale des travailleurs libanais (CGTL) a reporté d'une semaine de la grève qu'elle avait prévue ce mercredi. 

Le séisme le plus meurtrier au Liban a eu lieu en 1956. D'une magnitude de 5,6 degrés sur l'échelle de Richter, il avait fait 136 morts et détruit 6.000 habitations.

Vers 3h20, dans la nuit de dimanche à lundi. Des minutes qui ont semblé durer des heures, et semé la panique au Liban : les secousses d'un puissant séisme dont l'épicentre est en Turquie ont réveillé nombre de Libanais, et causé des dégâts matériels, a priori limités qui sont encore en train d'être évalués. Le pays se réveille choqué et certains évoquent le souvenir traumatique...

commentaires (5)

Le Liban est tout secoué et très fortement, la population déjà traumatisée est terrifiée, il était 3 heures du matin, et l'on a préféré sortir de chez soi pour s'exposer aux furie des orages et aux pluies abondantes .... PLUS DE PEUR QUE DE MAL ... Heureusement. Les experts prédisent depuis 350 ans un pareil cataclysme sur une ligne de faille de 1000 km ( qui commence au Nord de la Turquie et se termine au Sud de la Palestine occupée) sans savoir où se situerait l'épicentre. Ce qui s'est passé était le meilleur pour le Liban, avec cet épicentre aux confins de la Turquie. Si cela s'était produit un peu plus au Sud, par exemple à Alep ou à Homs , on dit que le Liban aurait été rayé de la carte ! Sursum Corda !

Chucri Abboud

07 h 45, le 07 février 2023

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Commentaires (5)

  • Le Liban est tout secoué et très fortement, la population déjà traumatisée est terrifiée, il était 3 heures du matin, et l'on a préféré sortir de chez soi pour s'exposer aux furie des orages et aux pluies abondantes .... PLUS DE PEUR QUE DE MAL ... Heureusement. Les experts prédisent depuis 350 ans un pareil cataclysme sur une ligne de faille de 1000 km ( qui commence au Nord de la Turquie et se termine au Sud de la Palestine occupée) sans savoir où se situerait l'épicentre. Ce qui s'est passé était le meilleur pour le Liban, avec cet épicentre aux confins de la Turquie. Si cela s'était produit un peu plus au Sud, par exemple à Alep ou à Homs , on dit que le Liban aurait été rayé de la carte ! Sursum Corda !

    Chucri Abboud

    07 h 45, le 07 février 2023

  • Il ne nous manque plus que la Peste….

    Robert Moumdjian

    05 h 15, le 07 février 2023

  • 1956 à 9h18 (21h18!) je l’ai vécu! Le lendemain, au Lycée Français,(MLF) je devais passer un examen de géologie sur les tremblements de terre et les volcans… Un cauchemar, réveillé par le tapage des chardonnerets dans leur cage plusieurs minutes avant les secousses meurtrières Pendant plusieurs années,la poste libanaise avait émis un timbre de deux piastres et demi afin de réparer les bâtiments effondrés durant la secousse Souvenirs souvenirs

    Paul SIDANI

    15 h 15, le 06 février 2023

  • Remercions le Seigneur pour tout et gardons surtout notre Foi .

    Antoine Sabbagha

    12 h 25, le 06 février 2023

  • Hamdellah 3asalémé. tout le monde.

    LE FRANCOPHONE

    11 h 31, le 06 février 2023

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