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Société - Interview express

« Sur la Faille du Levant, il s'agit du plus grand séisme depuis 1202 »

Le point sur la géophysique du tremblement de terre qui a secoué l'est de la Méditerranée dans la nuit de dimanche à lundi avec la directrice du Centre de géophysique du CNRS.

« Sur la Faille du Levant, il s'agit du plus grand séisme depuis 1202 »

Des personnes rassemblées près de bâtiments effondrés après un puissant tremblement de terre, à Alep, en Syrie, le 6 février 2023. Photo AFP

Après le séisme meurtrier d'une magnitude de 7,8 sur l'échelle de Richter, qui a secoué des régions de Turquie et de Syrie et dont l'épicentre était dans le sud de l'Anatolie, L'Orient-Le Jour a interrogé la directrice du Centre de géophysique du Conseil national de la recherche scientifique (CNRS), Marlène Brax, sur les implications pour le Liban et ce à quoi on peut encore s'attendre dans les heures et les jours qui viennent.

Quelle est la faille qui a bougé et en quoi le Liban pourrait-il être concerné ?

C'est ce qu'on appelle la grande Faille du Levant qui s'est réveillée cette nuit. Cette faille va du sud de la Turquie à la Mer rouge au sud, avec un segment qui passe par le Liban (et qu'on appelle la faille de Yammouné de près 200 kilomètres de long sous le Mont-Liban, ndlr). C'est donc son segment à l'extrême nord qui a causé un séisme majeur. Par rapport aux autres régions traversées par cette grande faille, dont le Liban, le risque de répliques est toujours présent. Nous en avons enregistré plusieurs, mais trop faibles pour être ressenties. Il faut savoir que plus on est séparé du grand séisme par le temps, plus l'intensité des répliques pourrait diminuer. A mon avis, la probabilité d'un prochain séisme majeur sur un autre des segments de cette grande faille est minime, d'autant plus que l'épicentre est très éloigné.

Que peut-on dire de la puissance de ce séisme de 7,8 degrés sur l'échelle Richter ?

Il s'agit effectivement du séisme le plus puissant sur cette faille depuis 1202, et qui était d'une puissance estimée à 7,5 degrés, avec la marge d'erreur qu'on pourrait avoir par rapport aux séismes historiques (et qui avait, à l'époque, causé de graves dégâts dans la région du Mont-Liban, selon les récits historiques, ndlr). Cela explique donc l'ampleur des dégâts constatés à l'épicentre de ce séisme, en Turquie et en Syrie.

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Dans un tweet, un internaute avait prédit un séisme majeur dans cette région quelques jours seulement avant qu'il n'ait lieu effectivement. Peut-on prédire ce genre d'événements ?

Absolument pas. La science ne nous donne toujours pas les moyens de prédire au jour ou à l'heure près. Nous pouvons savoir qu'il existe un risque de grand séisme mais sur une bien plus longue période, parfois avec des marges de centaines d'années. Des affirmations comme celles-là sur les réseaux sociaux, il y en a toujours, mais on retient celle qui a précédé le séisme, c'est normal. Par ailleurs, par rapport aux autres segments de cette faille, on ne peut pas dire aujourd'hui qu'elles pourraient causer de nouveaux séismes majeurs ni quand, même si on entend ici et là des prédictions en ce sens. Il ne s'agit pas d'une science exacte.

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Peut-on dire quelles régions au Liban seraient le plus à risque en cas de tremblement de terre ?

Il est très difficile de dire que telle ou telle région est plus à risque que d'autres. Cela dépend de l'état des bâtiments et des infrastructures, de leur vétusté, du sol sur lequel se trouvent ces constructions et de sa solidité. Et, surtout, ça dépend de la distance par rapport à l'épicentre du séisme.

Après le séisme meurtrier d'une magnitude de 7,8 sur l'échelle de Richter, qui a secoué des régions de Turquie et de Syrie et dont l'épicentre était dans le sud de l'Anatolie, L'Orient-Le Jour a interrogé la directrice du Centre de géophysique du Conseil national de la recherche scientifique (CNRS), Marlène Brax, sur les implications pour le Liban et ce à quoi on peut encore...

commentaires (3)

je doute qu'on mesurait les intensités des séismes en 1202. J'imagine que c'est plutôt 1902

N.A.

17 h 18, le 07 février 2023

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Commentaires (3)

  • je doute qu'on mesurait les intensités des séismes en 1202. J'imagine que c'est plutôt 1902

    N.A.

    17 h 18, le 07 février 2023

  • Merci pour ces informations. Et merci surtout pour avoir contacté Dr. Brax, une autorité en la matière, et non un de ces prétendus "experts", qui sont du type "jack of all trades, but master of none"...

    Georges MELKI

    10 h 01, le 07 février 2023

  • Au Liban, les anciennes maisons ou immeubles,collapsent parfois sans tremblement de terre. C'est dire quelle tragédie pourrait arriver si par malheur, ce séisme s'approchait de chez nous. Mais, en principe, tous les nouveaux immeubles ou gratte-ciels sont étudiés pour résister à un éventuel tremblement de terre.

    Esber

    15 h 59, le 06 février 2023

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