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Nos Lecteurs ont la Parole

Chômage des consciences et recherche de conscientisation

En période de crise économique ou spirituelle, tout se passe comme si les consciences se ralentissaient, s’immobilisaient, comme si les activités d’élucidation, de conscientisation et même de clarification étaient en baisse d’énergie, se mettaient, elles aussi, au chômage.

Entre le blues de la réussite et l’angoisse du licenciement, la stérilisation de la capacité d’innover fait son nid. L’attentisme et l’assistanat triomphant ont castré beaucoup l’enthousiasme et les désirs des hommes d’aujourd’hui.

Autrefois, on imaginait qu’un zeste d’insécurité, une pointe de mélancolie, la présence d’une « saine inquiétude » étaient nécessaires pour redynamiser les prises de conscience, restimuler l’esprit et augmenter nos capacités à dépasser non seulement nos doutes, mais aussi nos interrogations paralysantes, pour aller vers plus de créativité.

Il est vrai que l’état de survie sécrète davantage de forces d’action et surtout de réaction que de réflexion, et que les préoccupations de beaucoup se greffent aujourd’hui justement sur la survivance d’un acquis, sur le maintien d’une position, sur la recherche de moyens concrets, matériels, élémentaires ou vitaux pour tenir la tête hors de l’eau, pour ne pas se laisser emporter, pour résister, pour simplement exister, éviter la disparition.

Aujourd’hui, les rêves mêmes semblent se dévitaliser, se rétrécir à la mesure d’un quotidien inquiet et se banaliser autour de l’incertitude et de l’attente. De l’attente d’un miracle, d’une solution qui viendrait de l’extérieur.

Dans le domaine des relations humaines, nous sentons plus fort le retour du réactionnel, la présence plus palpable d’un terrorisme relationnel fait d’urgences, de colmatages, de récupérations. Les relations dominants-dominés et les rapports de force qui en découlent créent des tensions ou des leurres qui semblent de plus en plus difficiles à dépasser. L’amplification de l’assistanat, le recours au magique, la foi en la chance ou en des croyances liées à des rituels ou des pratiques pour faire appel à des entités qui seraient des guides ou des anges protecteurs s’amplifient.

Le chômage des consciences nous paraît plus grave que le chômage économique. Allons-nous pouvoir réveiller notre pensée, faire danser à nouveau nos neurones, ouvrir des passages entre le cerveau gauche et le cerveau droit pour découvrir d’autres possibles ? Allons-nous prendre le risque de faire chanter et scintiller le présent pour illuminer demain ?

Il nous appartient de dépasser nos solitudes, de recréer des espaces de convivialité, d’ouvrir des oasis relationnelles, de créer des temps de retrouvailles avec l’espoir de susciter des échanges, de favoriser des rencontres pour faire se confronter des hommes et des femmes en recherche de conscience, en quête de plus de vie consciente.

Il appartient à chacun de donner ainsi plus de vie à la vie !

Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « Courrier » n’engagent que leurs auteurs. Dans cet espace, « L’Orient-Le Jour » offre à ses lecteurs l’opportunité d’exprimer leurs idées, leurs commentaires et leurs réflexions sur divers sujets, à condition que les propos ne soient ni diffamatoires, ni injurieux, ni racistes.

En période de crise économique ou spirituelle, tout se passe comme si les consciences se ralentissaient, s’immobilisaient, comme si les activités d’élucidation, de conscientisation et même de clarification étaient en baisse d’énergie, se mettaient, elles aussi, au chômage. Entre le blues de la réussite et l’angoisse du licenciement, la stérilisation de la capacité d’innover...

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