Plusieurs députés de Beyrouth ont annoncé avoir cotisé pour réparer le générateur électrique devant alimenter la station d'eau de Bourj Abi Haïdar, un quartier de la capitale libanaise, actuellement à l'arrêt. Cette panne technique a provoqué, ces derniers jours, une coupure d'eau courante dans Beyrouth et le Mont-Liban, un phénomène devenu classique dans un Liban en plein effondrement économique. Ce générateur devrait normalement servir à produire du courant pour alimenter la station lors des périodes de rationnement imposées par Électricité du Liban, mais, les centrales électriques du pays étant actuellement à l'arrêt faute de carburant, la station n'est plus du tout alimentée.
Sur Twitter, le député issu de la contestation Waddah Sadek a écrit jeudi que "de nombreux députés de Beyrouth ont donné (de l'argent) pour réparer" ledit générateur. "En l'absence de pouvoir exécutif et au vu de la négligence envers Beyrouth, nous sommes obligés de remplir ce rôle afin de régler des problèmes fondamentaux", poursuit-il.
Contacté par L'Orient-Le Jour, M. Sadek indique que le générateur ne fonctionne plus depuis environ trois semaines, et que sa réparation nécessite une somme d'environ 7.000 dollars. "L'opération de réparation a commencé", précise-t-il, ajoutant que d'autres députés beyrouthins comme Amine Cherri (Hezbollah), Nabil Mohammad Badre (indépendant) ou encore Mohammad Khawaja (Amal) se sont cotisés pour effectuer cette réparation. "L'Office des eaux ne pouvait pas le réparer. Et si on leur avait donné l'argent rassemblé, ils l'auraient pris" sans effectuer de réparation pour autant, fustige le député Sadek.
"Il fallait agir"
Également contacté, le député Mohammad Khawaja indique que la réparation en question "est longue et devrait prendre une semaine" au moins. "C'était urgent, il fallait agir", ajoute-t-il.
L'Office des eaux de Beyrouth et du Mont-Liban, souvent confronté à ce genre de pannes et de coupures, n'a pas officiellement réagi pour le moment. Mais un employé de la section de l'Office de Tallet el-Khayat, à laquelle est affiliée la station de Bourj Abi Haïdar, indique à L'OLJ qu'un moteur est bien affecté par une panne. Il n'était toutefois pas en mesure de confirmer si ce sont bien des députés qui ont financé sa réparation.
Les grandes villes du Liban sont souvent sujettes à des coupures d’eau qui peuvent durer plusieurs jours. Dans un Liban enlisé dans la pire crise économique de son histoire depuis la guerre civile (1975-1990), ce genre de situation se produit fréquemment. Les fournisseurs pointent souvent un manque de courant électrique et de moyens, ainsi que des conditions de travail dégradées, ou encore le vol d'équipements.
Les députés se cotisent pour réparer la panne du générateur !!!!! Cela me fait rigoler. De toute façon c’est l’argent volé aux libanais. Vous avez détruit complètement le Liban. Malheureusement il ne reste que la pauvreté, la famine etc . Quand vont les libanais agir et se débarrasser de toute cette classe politique corrompue et pourrie.
11 h 58, le 13 janvier 2023