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Politique - Crise

Macron appelle à "dégager" les dirigeants libanais qui bloquent les réformes

Le président français, qui revient de la conférence régionale sur l'Irak organisée en Jordanie, a indiqué qu'il allait "travailler dans les prochaines semaines sur un format similaire avec le Liban".

Le président français Emmanuel Macron s'exprimant lors de la conférence de Bagdad II à Sweimeh, sur les rives de la Mer Morte, en Jordanie, le 20 décembre 2022. Photo AFP / JORDANIAN ROYAL PALACE / YOUSEF ALLAN

Le président français Emmanuel Macron a estimé qu'il était nécessaire de "changer le leadership" du Liban et de "dégager" les responsables politiques qui bloquent les réformes, dans une interview à trois médias dont le quotidien An-Nahar parue vendredi.

"Le problème du Liban, c'est régler les problèmes des gens et dégager ceux qui ne savent pas le faire", a affirmé M. Macron qui a tenté en vain depuis septembre 2020 d'amener la classe politique à engager les réformes nécessaires pour sortir le pays de la crise politique et économique. "Ensuite, restructurer le système financier puis faire un plan avec un président honnête, un Premier ministre honnête et une équipe qui va dérouler ce plan et qui aura le soutien de la rue", a poursuivi le président français. "Il faut changer le leadership de ce pays", a-t-il martelé.

Un "plan et une stratégie" derrière des noms

Le Liban est sans président depuis l'expiration du mandat de Michel Aoun le 31 octobre. Les députés, profondément divisés entre le camp du Hezbollah pro-iranien et celui, souverainiste, qui lui est hostile, se sont déjà réunis à dix reprises sans pouvoir élire un nouveau chef de l'Etat. Le pays, en plein effondrement économique, est dirigé par le gouvernement démissionnaire de Nagib Mikati, chargé d'expédier les affaires courantes et dont les prérogatives sont réduites.

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En réponse à une question sur le commandant en chef de l'armée Joseph Aoun, considéré comme l'un des principaux candidats non déclarés à la présidentielle, Emmanuel Macron a répondu qu'il ne voulait "pas rentrer dans une question de personne : les noms, s'il n'y a pas un plan et une stratégie derrière, ça ne marche pas". "Ce qui m'intéresse, ce sont les Libanaises et les Libanais. Pas ceux qui vivent sur leur dos", a ajouté le président français qui a déploré l'émigration massive des jeunes.

Interrogé sur le rôle du Hezbollah au Liban, le président Macron a déclaré que le parti de Dieu "est là, d’un point de vue sécuritaire et clandestin mais aussi d’un point de vue officiel et élu". "Ils sont là, profitant de l’incapacité du système, du dispositif politique et de nous tous à régler le problème des gens", a-t-il dit.

Solution politique alternative
Emmanuel Macron a dit vouloir "essayer d'aider à l'émergence d'une solution politique alternative" tout en étant "intraitable avec les forces politiques". Il a estimé qu'il fallait "ne rien céder à ceux qui se sont enrichis ces dernières années et qui voudraient rester et qui font du chantage".

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Le président français, qui revient de la conférence régionale sur l'Irak organisée mardi en Jordanie, a indiqué qu'il allait "travailler dans les prochaines semaines sur un format similaire avec le Liban". Il s'est dit "convaincu" "que les questions libanaise, syrienne et au-delà ne peuvent être résolues que si on trouve un cadre de discussion incluant l'Iran compte tenu de son influence dans la région".

M. Macron a encore indiqué avoir l'inténtion de "démêler dans les prochaines semaines" plusieurs projets entre le Liban et la Jordanie, notamment en ce qui concerne l'approvisionnement en électricité. Electricité du Liban (EDL) ne fournit plus que quelques heures de courant par jour. Des projets d'approvisionnement en gaz égyptien et en électricité jordanienne avaient dans ce cadre été lancés il y a des mois par les Etats-Unis, mais ils se heurtent à l'immobilisme des réformes nécessaires pour débloquer un financement, notamment la nomination de l'autorité de régulation du secteur de l'électricité. Un appel à candidature a toutefois été lancé il y a deux semaines par le ministère de l'Energie à cet effet. 

Concernant enfin une éventuelle visite à Beyrouth, il a estimé que la "situation de non-décision libanaise fait que ce n'est pas le meilleur moment" pour se rendre au Liban, surtout que "le rôle de la France n’est pas de se substituer aux forces politiques". Il a toutefois évoqué son intention de se rendre, dans un délai qu'il n'a pas précisé, auprès de la Force intérimaire de l'ONU au Liban (Finul), à laquelle Paris fournit un important contingent militaire. 

Le président français Emmanuel Macron a estimé qu'il était nécessaire de "changer le leadership" du Liban et de "dégager" les responsables politiques qui bloquent les réformes, dans une interview à trois médias dont le quotidien An-Nahar parue vendredi."Le problème du Liban, c'est régler les problèmes des gens et dégager ceux qui ne savent pas le faire", a affirmé M. Macron qui a...

commentaires (19)

c'est surtout lui qui doit être dégagé

OBEGI CHARLES

00 h 23, le 28 décembre 2022

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Commentaires (19)

  • c'est surtout lui qui doit être dégagé

    OBEGI CHARLES

    00 h 23, le 28 décembre 2022

  • Il y a encore des grincheux qui ne veulent pas admettre que ceux qui se soucient encore (de moins en moins),de nous sont les français. Peut-être veulent-ils nous mettre sous la hotte russe ? Nostalgique Alexandre russifié !

    Citoyen Lambda

    13 h 12, le 25 décembre 2022

  • Une fois de plus, Macron a la parole juste. C'est triste de voir que ce qui se passe dans notre pays est influencé par des puissances étrangères, mais quitte à choisir, c'est celle de la France qui a toujours été la plus positive.

    K1000

    22 h 15, le 23 décembre 2022

  • Un discours de vérité de la part d’un ami du Liban, président d’une nation fière et en effet souveraine… Un discours direct et de bon sens, qui gêne et qui embarrasse ceux qu’il désigne…

    Mago1

    21 h 58, le 23 décembre 2022

  • La seule solution pour régler le problème de l’état actuel de notre pays est de le soumettre à un nouveau Mandat français, seul capable de lui rendre l’état de son âge d’or, de 1920 à 1943. Seul un Mandat serait capable de mettre fin à la corruption généralisée qui vide le Trésor de l’Etat surtout depuis le départ du général Fouad Chehab.

    Un Libanais

    21 h 04, le 23 décembre 2022

  • M.MACRON a du mal à comprendre que plus personne ne croit ses mensonges, au Moyen-Orient, en Afrique, en Russie, en Asie et même en France ... Il voudrait nous faire croire qu'Il est préoccupé par notre souveraineté alors que la France n'a plus la sienne !... En priorité, Il devrait nous montrer comment Il va s'occuper de rendre à la France sa souveraineté perdue, engloutie dans l'UE-OTAN sous les ordres des Etats-Unis.

    aliosha

    19 h 26, le 23 décembre 2022

  • https://photos.app.goo.gl/AsL2z7MaBTWHUowC6

    Esber

    19 h 01, le 23 décembre 2022

  • "ne rien céder à ceux qui se sont enrichis ces dernières années et qui voudraient rester et qui font du chantage", Ceux-là ne voient pas et ne se soucient pas de ce que ce petit élève de l'école du Rosaire de Zouk Mosbeh a demandé à Jésus dans ce vœux qu'il a posé devant la crèche à l'occasion de Noël : Jésus, je veux que maman cesse de pleurer chaque soir, parce qu'elle n'a pas d'argent pour nous faire une tartine de fromage pour l'école, pour moi et mes frères et sœurs.

    Esber

    18 h 49, le 23 décembre 2022

  • Malheureusement le Liban n’est plus un pays libre les mollahs sont là à détruire ce beau pays , maledetti

    Eleni Caridopoulou

    18 h 03, le 23 décembre 2022

  • Sanctions. Tacfin. Les seuls leviers efficaces, attendus depuis bien longtemps. En n'oubliant pas les pressions nécessaires sur les autorités financières en Suisse. En retour, il y aura l'habituel chantage sécuritaire (réfugiés vers l'Europe, etc...). Mais, bon, il faut savoir ce qu'on veut.

    I A

    17 h 29, le 23 décembre 2022

  • Les institutions de l'état règlent les problèmes des gens et dégagent ceux qui ne savent pas le faire... les états fonctionnent comme les entreprises. Les institutions au liban existent depuis Chéhab, malheureusement les "gens" qui auraient dû être dégager ont pris racine et sont indégageables. La révolution populaire a été la réponse dans des situations pareilles partout dans le monde et ceci depuis la nuit des temps. On attend qu'un soleil se lève au Liban ?

    Wlek Sanferlou

    16 h 26, le 23 décembre 2022

  • J'espère que dans un avenir proche Beyrouth aura son Avenue du Président Macron pleinement justifiée.

    Remy Martin

    14 h 40, le 23 décembre 2022

  • Chapeau bas au Président Macron, aucun doute la dessus. Mais un mot qui revient sans cesse, (et qui n'est pas hors sujet), en français, Arabe, et peut-être en chinois, c'est quoi exactement un "souverainste"(???), quelqu'un qui clame son innocence d'idolatrer quelques ambassades étrangères qui font concurrence à l'état Libanais (???)

    Raed Habib

    13 h 11, le 23 décembre 2022

  • Ces dirigeants ont été renouvelés récemment par les Législatives. Ceux-là même qui bloquent tout ont été reconduits en usant de méthodes qui n'ont rien à voir avec la démocratie. Certains, par la menace des électeurs, entre autres. Il n'y a qu'un cataclysme pour les emporter.

    Esber

    13 h 11, le 23 décembre 2022

  • "Le problème du Liban, c'est régler les problèmes des gens et dégager ceux qui ne savent pas le faire", quand le boss de la Ligue arabe a une autre initiative, mais il ne peut pas la déclarer pour le moment. Macron a raison, un mandataire est nommé pour une mission, sinon, qu'il dégage...

    Nabil

    11 h 26, le 23 décembre 2022

  • Et pourtant monsieur le président vous disposez d’un outil formidable qui s’appelle Tracfin que vous pouvez utiliser pour tracer une partie de l’argent volé par ces dirigeants que vous citez et qui a été transféré en Europe. Enquêtez, confisquez l’argent, lancez des mandats d’arrêts internationaux contre les voleurs et rendez l’argent au peuple libanais

    Lecteur excédé par la censure

    11 h 09, le 23 décembre 2022

  • Merci Monsieur le Président Macron, enfin un discours digne de la situation on ne peut plus inextricable. Vous touchez au point sensible et espérons que vous aurez les moyens pour joindre les actes à la parole. Vous avez toutes les clés en main avec les autres pays occidentaux et les États Unis pour faire plier ces malfrats qui continuent à croire qu’ils possèdent tous les moyens du blocage sans être inquiétés. Il faut persévérer dans cette voie et ne pas céder aux fausses promesses et aux balivernes de ces vendus, vous en avez déjà soupé, vous êtes sur la bonne voie . POUVOU QUE ÇA DOURE.

    Sissi zayyat

    11 h 03, le 23 décembre 2022

  • Bien que rien ne se passe et ne change malheureusement, cependant, il faut avouer honnêtement que c'est LA SEULE personne, le seul responsable , président qui parle du Liban à chaque fois qu'il le peut. Aujourd'hui, les décideurs du monde ne parlent que de Russie, Ukraine, Poutine, Zelensky, Nucléaire, Covid, inflation, Energie pétrole gaz et électricité....Bref, le Liban? C'est le seul à s'en inquiéter et à mettre le doigt sur la plaie. Sachant qu'il ne peut pas trop intervenir ( sinon, la mafia l'accusera d'ingérence. D'ailleurs, à ce jour, c'est le seul président qui a tenté de consoler les libanais suite à l'explosion du port. Le président du Liban n'a pas bougé d'un IOTA. Il s'est contenté de visiter le port seul, loin du peuple, sous bonne escorte sans aucune empathie et accolades / embrassades comme l'a fait M MACRON. D'ailleurs l'EX président libanais l'a bien avoué lors d'une interview à une chaine TV française : En gros , il a dit " je ne me mélange pas au peuple".... Ca résume tout. Merci M MACRON , cependant un peu plus de fermeté et un passage à l'acte envers ces corrompus serait urgent svp. Merci.

    LE FRANCOPHONE

    10 h 56, le 23 décembre 2022

  • Enfin, Macron commence à comprendre notre situation. Espérons qu’il trouvera les solutions et qu’il s’engagera à les exécuter.

    Achkar Carlos

    10 h 48, le 23 décembre 2022

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