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Culture - Concert

Saga Africa, ambiance festive à l’église Saint-Joseph

Tambours, timbales, grosse caisse, bongos, tam-tam, etc. soutiennent un chœur de l’USJ au meilleur de sa forme avec Yasmina Sabbah en grande maîtresse de cérémonie.

Saga Africa, ambiance festive à l’église Saint-Joseph

Le chœur de l’USJ a emporté son public dans un tourbillon de rythmes et de mélodies d’Afrique. Photo Vartan Seraydarian

Le chœur de l’USJ a emporté le public les 19 et 20 décembre dans un tourbillon de rythmes et de mélodies d’Afrique. En longeant le Nil, de l’Ouganda jusqu’au Soudan et de l’Égypte jusqu’au Kenya, il a goûté aux chants et rythmes traditionnels, transmis depuis des siècles de bouche à oreille, dans un dialecte ethnique savoureux. Cette messe africaine est le fruit d’un périple que le compositeur et ethnomusicologue anglais David Fanshawe (1942-2010) a fait en récoltant par-ci, par-là des mélodies et des rythmes, qu’il a judicieusement enregistrés et sur lesquels il a composé en 1972 une messe latine.

Les percussions rythment un message d’unité assez puissant. Photo Vartan Seraydarian

Le symbole est ici puissant : il s’agit de mettre en valeur, grâce à leurs musiques aussi variées qu’éclectiques, l’unité parmi les peuples du continent africain, leurs croyances diverses et leurs richesses culturelles. Leur fil conducteur étant les instruments à percussion : avec les rythmes vigoureux qu’ils prodiguent, ils stimulent l’attention de l’auditeur, le séduisent et le plongent dans un état quasi extatique. La particularité de cette œuvre réside surtout dans le fait que le compositeur a intentionnellement voulu juxtaposer des parties enregistrées aux chœurs et percussions qui vont chanter la messe en direct.

Voyage sur le Nil

La messe débute avec un Sanctus africain donnant le ton à toute l’œuvre qui va suivre :

tambours, timbales, grosse caisse, bongos, tam-tam, etc... soutiennent un chœur de l’USJ au meilleur de sa forme et Yasmina Sabbah, en grande maîtresse de cérémonie, les rassemble et les fait voyager sur le Nil tout au long de la soirée.

L’African Sanctus, messe chorale aux confins de la musique traditionnelle et des musiques africaines. Photo Vartan Seraydarian

« L’Ordinaire » de la messe latine se poursuit avec le Kyrie Eleison, au cours duquel le chant du muezzin, admirablement interprété par Georges Noun aux quarts de ton d’une justesse surprenante, va se fondre avec celui de la chorale sans pour autant que l’un n’empiète sur le chant de l’autre. Une fois de plus, on salue ici la performance de la chorale qui maîtrise le phrasé musical avec un professionnalisme surprenant.

La battue rythmique du Gloria et du Credo nous font penser un peu à la conception musicale dramatique de Carl Orff (particulièrement dans son opéra Antigone ou bien dans De Temporum Fine Comoedia). Le Spiritum Sanctum qui va suivre est un moment de grâce, une pensée pieuse aux réfugiés chrétiens du Nord de l’Ouganda.

C’est une œuvre assez singulière, signée David Fanschawe, que le chœur de l’Université Saint-Joseph (USJ), sous la houlette de Yasmina Sabbah, a vivement interprété en l’église Saint-Joseph à Monnot. Photo Vartan Seraydarian

Pour la crucifixion, c’est la tempête qui se manifeste. Un déluge de pluie animé par un déluge de percussions et le Sanctus aux syllabes très accentuées de la chorale sonne comme une incantation, une préparation à l’Agnus Dei au cours duquel la soprano Lisa Mostin, dont la voix angélique et la facilité avec laquelle elle atteint les notes aiguës, nous emporte au septième ciel.

La boucle est bouclée avec une reprise de Sanctus africain. Participaient à ce concert, présenté en collaboration avec les ambassades des États-Unis, de Suisse et d’Espagne, le World Music Percussion Ensemble, les artistes multi-instrumentistes Nacho Arimany, Arturo Stable et Mathias Künzli, ainsi que la soprano Lisa Mostin, le ténor Georges Noun et les musiciens Vartan Agopian (piano), Raffi Mandalian (guitare), Makram Aboul Hosn (basse) et Christelle Njeim (timbale), ainsi que le compositeur/arrangeur Lucas Sakr. La soirée se termine avec trois chants de Noël africains, entraînant un public conquis, enchanté d’avoir vécu un moment exceptionnel (ce qui nous change des sempiternels Jingle Bells et autres chants de Noël maintes fois entendus). Tout au long de ce concert, le public a navigué entre les rythmes du Roi Lion et les chants de Kirikou dans un concert que seul un ensemble aussi bien préparé que le chœur de l’USJ est capable de donner. La palme revient incontestablement à Yasmina Sabbah qui a fait preuve d’une force de travail énorme et d’une direction musicale puissante, capable de hausser des amateurs à un niveau aussi élevé : de Mozart à Fauré, de la Missa Tango au African Sanctus, elle a su donner le ton juste et inculquer à sa chorale un style approprié pour chaque œuvre.

Le chœur de l’USJ a emporté le public les 19 et 20 décembre dans un tourbillon de rythmes et de mélodies d’Afrique. En longeant le Nil, de l’Ouganda jusqu’au Soudan et de l’Égypte jusqu’au Kenya, il a goûté aux chants et rythmes traditionnels, transmis depuis des siècles de bouche à oreille, dans un dialecte ethnique savoureux. Cette messe africaine est le fruit d’un...

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Bonjour avez-vous enregistré ou filmé cette merveille...cela fait rêver !

Geara Robert

13 h 41, le 23 décembre 2022

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Commentaires (1)

  • Bonjour avez-vous enregistré ou filmé cette merveille...cela fait rêver !

    Geara Robert

    13 h 41, le 23 décembre 2022

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