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Économie - Marché public

Le contrat de LibanPost intéresserait CMA CGM

L’ouverture des plis du marché public lancé cette année est programmée pour le 24 janvier prochain.

Le contrat de LibanPost intéresserait CMA CGM

LibanPost opère actuellement un centre de tri semi-automatisé dans la zone de l’Aéroport international de Beyrouth. Photo P.H.B.

Le géant français du transport et de la logistique, CMA CGM, semble s’intéresser au contrat de LibanPost. Selon deux sources souhaitant rester anonymes que nous avons contactées – une au sein du ministère des Télécoms et une autre au sein de la société qui gère les services postaux au Liban –, le groupe dirigé par le franco-libanais Rodolphe Saadé a en effet retiré le cahier des charges émis en vue de cette procédure lancée le 18 octobre.

Selon les indications fournies sur le site de l’Autorité des marchés publics, l’ouverture des plis est programmée pour le 24 janvier prochain et les autorités ont demandé aux candidats de rédiger des offres valables 180 jours, ce qui veut implicitement dire qu’elles se réservent jusqu’à 6 mois pour trancher. Le contrat en jeu est de type « Build, Operate and Transfer » ou BOT, un des contrats centraux des partenariats publics-privés. Le cahier des charges stipule que tous les candidats doivent élaborer leur proposition financière sur une période de « 9 ans ». Le prix pour retirer le cahier des charges a été fixé à 50 millions de livres, soit 1 639 dollars au taux de la plateforme Sayrafa de la Banque du Liban (30 500 livres pour un dollar), et près de 1 200 dollars au taux actuel du marché (autour de 42 000 livres hier). Selon l’une des sources contactées, CMA CGM est le seul acteur à avoir retiré le cahier des charges pour le moment. Mais il n’était pas clair si c’est le groupe lui-même ou sa société mère, la holding Merit, qui s’est présenté au ministère. Contacté, le transporteur n’a pas souhaité faire de commentaire. La famille Saadé, qui détient la holding Merit, a multiplié les investissements au Liban ces dernières années via une série de projets lancés avant la crise qui a éclaté au Liban en 2019.

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Parmi les plus importants figurent l’acquisition, l’hiver dernier, du droit de gérer pendant 10 ans le terminal conteneur du port de Beyrouth ; celle, en février 2021, de 100 % des parts de l’opérateur qui gère le terminal conteneur du second plus grand port du pays à Tripoli (Liban-Nord), où le groupe s’était positionné dès 2016 ; l’inauguration de « The Hub » en 2020 à Beyrouth, un centre dédié au développement numérique du groupe ; ou encore la création d’un espace d’entrepôts incluant un centre de conditionnement dans la Békaa développé depuis 2016. En avril 2021, le groupe avait réitéré son intérêt à participer à la reconstruction de la zone portuaire de Beyrouth, dévastée par l’explosion meurtrière du 4 août 2020.

Renouvellements à vue

Le contrat de LibanPost, qui a expiré en 2019, est depuis renouvelé à vue. Le capital de la société est actuellement détenu par le groupe bancaire libanais Saradar (actionnaire majoritaire depuis quelques années) et le groupe M1 qui appartient à la famille du Premier ministre sortant Nagib Mikati.

Ce n’est qu’en mai dernier, juste avant les législatives, que le gouvernement de Nagib Mikati avait approuvé le lancement d’un appel d’offres pour remettre ce marché public en jeu, tout en mettant à jour son fonctionnement et ses tarifs qui sont encore calculés sur la base d’un dollar à 1 507,5 livres. La société opère actuellement un centre de tri semi-automatisé dans la zone de l’Aéroport international de Beyrouth et emploie entre 800 et 900 personnes.

Pour mémoire

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Enfin, la dernière actualité concernant le groupe date du dernier Conseil des ministres controversé qui a été organisé lundi par le gouvernement démissionnaire sur fond de vacance présidentielle. Il est reproché à LibanPost d’avoir soldé à moindres frais une ancienne ardoise. Selon les informations publiées sur le sujet dans la presse, basées sur un rapport de la Cour des comptes publié en 2021, il s’agissait d’un arriéré de paiements lié à des comptes en suspens entre le gouvernement libanais et LibanPost depuis 2001 avec des créances réciproques et un solde compensé d’un peu plus de 15 milliards de livres (payés avec un chèque de 13,5 milliards et un de 1,5 milliard).

Un arriéré valant donc 10 millions de dollars à l’époque, mais que la société n’aurait honoré que maintenant pour une valeur réelle oscillant entre 300 000 et 400 000 dollars au taux du marché calculé à 42 000 livres. Dans un communiqué, le ministre sortant des Télécoms Johnny Corm a défendu la légitimité de la transaction validée par un quitus signé lors du Conseil de lundi, mais qui ne couvre pas selon lui « les arriérés d’impôts, de taxes et de cotisations » ou tout autre litige extérieur qui engagerait la responsabilité de la société.

Le géant français du transport et de la logistique, CMA CGM, semble s’intéresser au contrat de LibanPost. Selon deux sources souhaitant rester anonymes que nous avons contactées – une au sein du ministère des Télécoms et une autre au sein de la société qui gère les services postaux au Liban –, le groupe dirigé par le franco-libanais Rodolphe Saadé a en effet retiré le cahier...

commentaires (4)

Oui, puisqu'il est le maître de la séance, Mikati se permet de tout régulariser, et à un moindre prix. Espérons que la société de Saadé le remplace le plus tôt au Libanpost.

Esber

02 h 33, le 11 décembre 2022

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Commentaires (4)

  • Oui, puisqu'il est le maître de la séance, Mikati se permet de tout régulariser, et à un moindre prix. Espérons que la société de Saadé le remplace le plus tôt au Libanpost.

    Esber

    02 h 33, le 11 décembre 2022

  • Enlever la main des politiciens de nos services publiques, et tout ira bien. Merci M Saadé d'investir au Liban, mais faites attention, ici, c est des voleurs qui ne se cachent même plus.

    Aboumatta

    10 h 58, le 10 décembre 2022

  • 1,545 milliards de livres valait 1millions de dollars. Pas 10millions

    Tina Zaidan

    10 h 09, le 10 décembre 2022

    • Bonjour, Merci pour votre commentaire. L'erreur a bien été corrigée. Bien cordialement

      L'Orient-Le Jour

      12 h 12, le 10 décembre 2022

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