Lettre de Sénèque aux Libanais

Une sentence attribuée à Sénèque, homme d’État romain, philosophe et contemporain de l’époque de Jésus, dit ceci : « Ce n’est pas parce que c’est difficile qu’on n’ose pas, c’est parce qu’on n’ose pas que c’est difficile. » Imaginons un instant cet auteur de La vie heureuse s’adresser aux Libanais 2 000 ans après. Il pourrait inspirer tous ceux qui abandonnent, qui doutent, qui laissent la léthargie s’installer et le statu quo perdurer.

Le Liban depuis de nombreuses décennies a usé et surtout abusé du confessionnalisme, du clientélisme et de la compromission avec l’étranger. Ne pas oser en sortir est le drame. Le Liban n’a fait que se laisser engloutir par ces maux ravageurs. Oser en sortir est la voie de « la vie heureuse ». Oser se libérer des mailles du filet. Oser rêver de la séparation du politique et du religieux. Oser abandonner tout fanatisme stérile. Oser rêver de voir tous les Libanais (tous, ça veut dire tous) se donner la main pour mériter leur beau pays. Oser se libérer de l’ingérence étrangère et de l’obscurantisme d’un autre temps. Finir par admettre les erreurs ruineuses. Oui, c’est difficile lorsqu’on n’ose pas. En osant, la difficulté s’estompera, et s’il le faut se faire aider par les instances internationales qui n’attendent qu’une chose, c’est de voir le Liban occuper sa place phare dans la région. Oui, le Liban, dont les ressortissants ont fait la prospérité des pays du Golfe et brillé partout ailleurs, peut faire ce rêve et le réaliser.

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