Le Liban a obtenu des garanties des Etats-Unis sur le maintien de l'accord sur la démarcation des frontières maritimes avec Israël en cas de retour au pouvoir de Benjamin Netanyahu, qui y est hostile, a affirmé mercredi à l'AFP le principal négociateur libanais. Dans la journée, le Premier ministre libanais sortant Nagib Mikati avait affirmé que les États-Unis ont garanti qu'ils protégeraient l'accord même si l'ancien Premier ministre conservateur israélien obtenait la majorité aux élections législatives.
Le Liban et Israël ont conclu le 27 octobre un accord négocié pendant des mois par les Etats-Unis qui délimite leur frontière maritime et assure la répartition de précieux gisements gaziers offshore en Méditerranée orientale. Entretemps, des élections législatives se sont tenues mardi en Israël et le parti de droite Likoud de Benjamin Netanyahu est en tête selon des sondages de sortie des urnes, pouvant augurer du retour au pouvoir de cet ancien Premier ministre. Ce dernier avait menacé de "neutraliser" l'accord et dénoncé le fait qu'il pouvait bénéficier au Hezbollah, qui a combattu Israël par le passé.
Après le dépouillement d'environ 70% des votes, le Likoud conservateur de M. Netanyahu et ses probables alliés religieux et d'extrême droite sont en passe de contrôler une majorité au Parlement israélien.
"Pas facilement abrogé"
"Tout au long des négociations (...), nous avons obtenu des garanties américaines suffisantes que cet accord ne peut pas être facilement abrogé", a déclaré le vice-président du Parlement libanais Elias Bou Saab, qui a joué un rôle majeur dans la conclusion de l'accord avec Israël. "J'ai soulevé le problème de la position de Netanyahu, et la nécessité d'obtenir des garanties sur la pérennité de l'accord, et le médiateur américain a répondu qu'il était difficile pour un Etat de se retirer d'un accord", a-t-il ajouté. "Si Netanyahu veut s'en retirer, il se retirera également d'un accord avec les Etats-Unis", "car l'accord a été signé entre Israël et les USA d'un côté, et entre le Liban et les USA de l'autre", a averti le négociateur libanais.
Les États-Unis se sont engagés à rester les garants de cet accord durement acquis. Le médiateur des pourparlers, l'envoyé américain pour l'énergie Amos Hochstein, a déclaré à des journalistes libanais qu'il s'attendait à ce que l'accord résiste à la fois aux élections controversées en Israël et à la difficile transition vers un nouveau président au Liban.
M. Mikati a également semblé confiant, déclarant à l'agence Reuters dans une interview téléphonique depuis le sommet de la Ligue arabe à Alger qu'il n'avait "pas peur" du sort de l'accord. "Nous n'avons pas peur d'un changement des autorités en Israël. Que Netanyahu gagne ou que quelqu'un d'autre gagne, personne ne peut s'opposer à cet accord", a-t-il affirmé. Il a ajouté que les États-Unis, "en tant que sponsor de cet accord", seraient responsables de sa bonne mise en œuvre.
Des responsables des deux pays, ainsi que des États-Unis, ont déclaré que les intérêts économiques seraient suffisants pour dissuader toute perturbation de l'accord par l'une ou l'autre des parties.
commentaires (3)
Ça n’est d’Israel qu’il faut exiger une garantie de sécurité mais de celui qui vous a acheté le pouvoir pour vous représenter et parler au nom du peuple libanais. Bande de nuls
Sissi zayyat
15 h 59, le 03 novembre 2022