Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a réaffirmé samedi que l'accord sur la frontière maritime avec Israël constituait une "grande victoire historique" pour le Liban, mais a toutefois reconnu que dans le cadre de ce deal, Beyrouth n'a pas obtenu satisfaction sur toutes ses demandes, rappelant que la question de la "ligne des bouées" fait toujours l'objet de désaccord entre les deux pays.
Lors d'un discours-fleuve retransmis en direct à la télévision samedi soir, le chef du parti chiite a commencé son allocution par une longue tirade, cartes géographiques à l'appui, retraçant le cours des négociations entre Israël et le Liban ces dernières années, et comment ce processus a finalement débouché sur un accord, jeudi.
"Au bord de la guerre"
La conclusion formelle de l’accord sur la démarcation de la frontière maritime commune au Liban et à Israël, sous les auspices de Washington, a pris la forme de deux échanges de lettres, l’un entre le Liban et les États-Unis et l’autre entre Israël et les États-Unis. Un protocole compliqué a été conçu pour s’assurer que la signature ne soit pas considérée comme une étape ouvrant la voie à une normalisation entre les deux pays voisins. En vertu de l’accord, le champ offshore de Karish se situe entièrement dans les eaux israéliennes. Le Liban pour sa part aura tous les droits d’exploration et d’exploitation du champ de Cana, situé plus au nord-est, dont une partie se situe dans les eaux territoriales d’Israël. Mais "Israël sera rémunéré" par la firme exploitant Cana "pour ses droits sur d’éventuels gisements", selon le texte.
Jeudi, après la conclusion de l'accord, Hassan Nasrallah avait affirmé lors d'un discours que cette avancée "représente une grande victoire pour le Liban" et annoncé que son parti a mis fin à ses "mesures exceptionnelles" face à l'État hébreu. Lors d'une allocution télévisée, le chef du parti chiite avait également réfuté toute "normalisation" entre Beyrouth et Tel-Aviv, terme utilisé par certains détracteurs de l'accord.
Depuis quelques mois, le Hezbollah avait accru la mobilisation de ses forces armées près de la frontière avec Israël. Les tensions s'étaient ravivées après l'arrivée d'une plateforme gazière début juin dans la zone du champ gazier de Karish, au large de l'État hébreu, et aussi bien le Hezbollah qu'Israël avaient menacé de guerre.
Ligne des bouées
Dans ses derniers amendements apportés à l'accord final, Beyrouth refusait de reconnaître la " ligne des bouées", alors qu’Israël exigeait que l’accord tienne compte de cette ligne, qui relève à ses yeux d’une importance stratégique. La "ligne des bouées" avait été mise en place par Israël après son retrait du Liban-Sud en 2000. Cette ligne figure finalement dans la version finale de l'accord accepté par le Liban et Israël. En attendant un accord sur la frontière terrestre, c’est la ligne des bouées, considérée comme un enjeu sécuritaire pour Israël, qui trace la frontière entre les deux pays sur 6 kilomètres avant de rejoindre la ligne 23.
Pas de garanties sécuritaires
Hassan Nasrallah est ensuite revenu sur les implications politiques de l'accord sur la frontière maritime avec Israël. Il a dans ce cadre démenti une nouvelle fois toute normalisation avec l'Etat hébreu.
Hassan Nasrallah a conclu son discours en menaçant une nouvelle fois Israël, soulignant que son parti n'écartait pas définitivement l'option d'une guerre. Apostrophant l'Etat hébreu, il a dit : "Tu te trompes si tu penses que la Résistance au Liban a été dissuadée d’attaquer. La Résistance se comporte de manière sage et ferme. Mais lorsqu’il est nécessaire d’aller à la guerre, la Résistance le fera".
A la veille du départ du palais de Baabda du président de la République Michel Aoun, le chef du Hezbollah n'a pas évoqué les épineux dossiers de la fin du mandat du chef de l'Etat, son allié chrétien, ni l'impasse présidentielle en cours, ou encore la formation du gouvernement qui est dans l'impasse.
Dans cette phrase il dit tout 1) Grace a mon part et lui seul le pays en entier va de victoires en victoires et toute la région nous craint, qui a besoin d’un état faible. 2) Les 5% dont je ne suis pas satisfaits sont comme Chebaa une excuse pour garder mes armes encore et toujours
00 h 45, le 31 octobre 2022