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Société - Crise sanitaire

L'OMS s'alarme d'une épidémie mortelle de choléra au Liban

Le pays du Cèdre réceptionne un don français de vaccins contre le choléra

L'OMS s'alarme d'une épidémie mortelle de choléra au Liban

Dans un hôpital dans le Akkar, au Liban Nord. Photo Joao Sousa

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a mis en garde lundi contre une épidémie de choléra mortelle se propageant rapidement à travers le Liban, alors que la Syrie voisine lutte également contre une recrudescence de la maladie.

La première épidémie de choléra au Liban depuis des décennies a commencé plus tôt ce mois-ci alors que le pays possède un système d'assainissement médiocre et des infrastructures en ruine après trois ans de crise économique sans précédent. "L'OMS met en garde contre une épidémie mortelle de choléra au Liban où les cas augmentent", a déclaré l'organisme dans un communiqué. "La situation au Liban est fragile car le pays lutte déjà contre d'autres crises - aggravées par une détérioration politique et économique prolongée", a déclaré Abdinasir Abubakar, le représentant de l'OMS au Liban. Depuis le 5 octobre, plus de 1.400 cas suspects ont été signalés à travers le pays, dont 381 cas confirmés et 17 décès, a indiqué l'OMS.

La Syrie a été affectée par une épidémie de choléra, à partir de septembre, après plus d'une décennie de guerre qui a endommagé près des deux tiers des usines de traitement de l'eau, la moitié des stations de pompage et un tiers des châteaux d'eau, selon les Nations unies. La souche de choléra identifiée au Liban est "similaire à celle qui circule en Syrie", a déclaré l'OMS. La plupart des cas de choléra au Liban touchent les réfugiés syriens, ont déclaré les autorités libanaises. Environ 2 millions de Syriens se sont réfugiés au Liban, vivant souvent dans des conditions sordides.

Favorisé par l'absence de réseaux d'égouts ou d'eau potable, le choléra est généralement contracté à partir d'aliments ou d'eau contaminés et provoque diarrhée et vomissements. Il peut être facilement traité, mais peut tuer en quelques heures faute de soins, selon l'OMS. Les coupures d'électricité fréquentes et prolongées à travers le Liban ont interrompu le travail des stations de pompage d'eau et des réseaux d'égouts. 

L'épidémie initialement confinée au Liban-Nord s'est "rapidement propagée", avec des cas confirmés désormais signalés dans tout le pays. Cette situation a incité l'OMS à aider le Liban à obtenir 600.000 doses de vaccins contre le choléra. Les efforts pour obtenir plus de doses sont "en cours compte tenu de la propagation rapide de l'épidémie", a déclaré l'OMS.

Don français

Par ailleurs, le Liban a réceptionné, lundi, un don de vaccins contre le choléra offert par la France via la fondation S. du laboratoire Sanofi, a annoncé le ministre sortant de la Santé, Firas Abiad. Ces vaccins ont été fournis par la firme pharmaceutique Sanofi à travers sa fondation S, qui est son département humanitaire. 

Lors d'une conférence de presse, en présence de l'ambassadrice de France au Liban Anne Grillo, M. Abiad a assuré que les vaccins offerts par la France font partie d'une "série de dons au système sanitaire libanais qui souffre en raison de la crise". Il a rappelé que Paris avait déjà soutenu l'hôpital gouvernemental Rafic Hariri, l'hôpital de la Quarantaine et l'hôpital gouvernemental de Tripoli en offrant des équipements médicaux et en soutenant les laboratoires et les banques de sang de ces hôpitaux, ainsi que d'autres hôpitaux à travers le pays.

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Le ministre sortant a également averti, comme il l'avait déjà fait dimanche, que le choléra pourrait devenir une maladie "endémique" au Liban si le ministère, soutenu par le personnel médical, ne parvient pas à enrayer sa propagation. "Cela aurait un impact non seulement sur le secteur sanitaire, mais aussi agricole, et certains pays pourraient cesser d'importer des produits du Liban", a-t-il ajouté.

"Déclin critique"
Prenant la parole lors de la conférence, Mme Grillo a espéré que le don permettra de contenir l'épidémie en protégeant "les personnels de santé libanais en première ligne pour agir", assurant que son pays "se tient une fois de plus aux côtés du Liban".

Mme Grillo, qui a précisé que plus de 13.000 doses de vaccin ont été données par Paris, a exhorté les autorités libanaises à œuvrer pour conscrire l'épidémie. "Les origines de cette épidémie, dans laquelle la santé publique est en jeu, doivent être traitées", a déclaré l'ambassadrice aux journalistes. L'épidémie est "une nouvelle et inquiétante illustration du déclin critique de la fourniture publique de l'accès à l'eau et aux services sanitaires au Liban", a-t-elle ajouté. Dans un tweet, l'ambassade française a précisé que le don de vaccins  est complété par un projet de prévention et de traitement des eaux à Tripoli et insisté sur "l’urgence des réformes pour un système de santé, ainsi que d’accès et de traitement des eaux efficients et accessibles à tous".

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Dimanche, M. Abiad a déclaré que "nous devons tous nous entraider pour stopper l'épidémie", arguant que le Liban "a une occasion en or, car l'épidémie n'en est qu'à ses débuts et peut être arrêtée".

Les acteurs locaux et internationaux ont collaboré pour fournir du carburant et alimenter les infrastructures d'eau, établir des hôpitaux de campagne, former les travailleurs de première ligne et organiser des campagnes de sensibilisation, le Liban étant en proie à une crise multiforme qui ronge les différentes composantes de son infrastructure.

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a mis en garde lundi contre une épidémie de choléra mortelle se propageant rapidement à travers le Liban, alors que la Syrie voisine lutte également contre une recrudescence de la maladie.La première épidémie de choléra au Liban depuis des décennies a commencé plus tôt ce mois-ci alors que le pays possède un système d'assainissement...

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C’est toujours la France au côté du Liban

Eleni Caridopoulou

17 h 22, le 31 octobre 2022

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  • C’est toujours la France au côté du Liban

    Eleni Caridopoulou

    17 h 22, le 31 octobre 2022

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