Trois appels d’offres lancés pour acheter du carburant à EDL

Le ministre de l’Énergie et de l’Eau, Walid Fayad, a annoncé dans un communiqué avoir lancé trois appels d’offres pour acheter des cargaisons de fuel compatibles avec les centrales d’Électricité du Liban : fuel-oil de grade A, fuel-oil de grade B et gasoil. L'annonce a été faite suite au feu vert donné par le Premier ministre désigné Nagib Mikati et le gouverneur de la Banque du Liban Riad Salamé, concernant le déblocage des financements nécessaires pour acheter des quantités de carburant permettant à EDL de fournir entre 8 et 10 heures de courant par jour (contre presque aucune aujourd’hui). Les montants évoqués doivent en principe s’élever entre 100 et 150 millions de dollars par mois pendant six mois.

Les vainqueurs de la procédure d’appel d’offres seront annoncés en novembre, sans que le ministère ne donne plus de précisions, de sorte que les livraisons soient effectuées entre le 1er et le 10 décembre 2022. D’ici là, le Liban ne pourra compter que sur les quelques heures de courant produites à partir du carburant fourni via l’accord de troc conclu en juillet 2021 avec l’Irak. Un chargement de 30 000 tonnes a été annoncé hier alors qu'un autre est prévu prochainement, à une date qui n’a pas été communiquée.

Lundi les hauts responsables concernés avaient entamé des négociations afin d’assurer des financements suffisants pour approvisionner EDL pendant six mois, à charge pour l’établissement public de rembourser les montants versés par la BDL en recouvrant les montants des factures déjà émises et en majorant les tarifs de l’électricité à court terme. Ces tarifs sont figés depuis 1994, mais les hauts responsables se sont entendus ces derniers mois pour les augmenter de manière substantielle (10 cents à 27 cents de dollar le kilowattheure en fonction de la consommation, contre des tarifs en livres équivalant à moins d’un cent selon le taux de change en vigueur actuellement (37 000 livres pour un dollar hier).

Le fait que les tarifs d’EDL soient figés à des niveaux aussi bas fait partie des problèmes structurels qui empêchent le fournisseur public d’être financièrement viable et capable de financer lui-même ses achats de carburant. La hausse des tarifs fait d’ailleurs partie des réformes demandées aussi bien par le Fonds monétaire international, à qui le Liban a sollicité une assistance financière, que par la Banque mondiale qui doit financer les deux volets de l’initiative américaine visant à acheminer du gaz égyptien et du courant produit en Jordanie pour renforcer temporairement les capacités d’EDL.