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Nos Lecteurs ont la Parole

Les élections présidentielles, une farce... Qui renversera la table le premier ?

Le Liban est le dernier pays tombé dans l’abîme du sous-développement, du despotisme, de la pauvreté, des services de renseignements et de la militarisation (par l’entremise des milices). Il figure sur ce plan bien après tous les pays arabes, sans exception.

Après le départ des Ottomans, l’Occident a fait son entrée dans le monde arabe qui a commencé à se libérer des restes de « l’homme malade » et à voir resplendir la lumière de la civilisation, de la culture, de la liberté, de la justice et de la dignité humaine. Cette lumière s’est mise à rayonner sur les pays arabes qui ont vite choisi de se rapprocher, s’accorder et coopérer pour finir par créer la Ligue des États arabes.

Les mandats français et britannique n’ont bien entendu pas transmis leur civilisation avancée et leur culture aux pays arabes pour les seuls beaux yeux de ces derniers, mais bien dans leurs intérêts propres. Les pays arabes y trouvaient également leur intérêt, même si l’Occident consolidait les siens dans la région.

Jusqu’au jour où émergea le problème palestinien en 1948. Fut alors arrêtée et réduite à néant l’avancée des pays arabes qui commençaient à respirer le confort, à jouir de la liberté, de la culture apportée par l’Occident. Les régimes en place ont été renversés et remplacés par les régimes militaires. Les pays arabes ont tous alors été gouvernés par des armées et des services de renseignements, lesdites armées étant toutes formées de miséreux et de paysans, analphabètes, ce qui a fait qu’elles n’ont gagné aucune guerre contre Israël.

Tous ces militaires, services de renseignements venus des campagnes et particulièrement haineux envers les classes moyennes, la civilisation et la culture moderne, sombrant dans l’ignorance et le sous-développement, ont fait baisser le niveau de la culture à l’extrême et fait dominer la misère, la classe gouvernante en charge de la sûreté comptant sur les services de renseignements. Ce qui a fait que les pays arabes se sont tous tournés vers la cause palestinienne seule, sans s’occuper des inquiétudes attachées à la vie quotidienne. Mais le plus important est que la structure morale s’est complètement effondrée et est passée aux mains de quelques analphabètes ayant gouverné en infligeant la terreur et les humiliations en faisant régner l’ignorance. Le fiqh musulman a disparu. L’islam a perdu tout lien avec le vrai islam. Plus tard, Daech est apparu et il a tué, pillé et exilé…

Mais un tremblement de terre a eu lieu : les pays arabes ont en majorité pris conscience de cet état de fait amer. Aussi ont-ils décidé de se libérer de l’aliénation à la cause palestinienne. Une conciliation a eu lieu et une normalisation est intervenue entre un bon nombre de pays arabes et Israël dans le but de s’adonner à ce qui est primordial, urgent et vital. Ces pays sont l’Égypte, la Jordanie, les Émirats, Bahreïn, le Soudan, le Maroc, le Qatar…. La Syrie, le Liban et l’Irak qui sont sur la voie de… Ils le feront une fois renversé le régime des mollahs en Iran. Le Liban était un pays réunissant des musulmans et des chrétiens. Il était la rencontre entre l’islam et le christianisme, la rencontre entre l’Est et l’Ouest. Lorsque la cause palestinienne y a fait son entrée par l’accord du Caire et ce qui a suivi, ce petit pays est devenu une zone de conflit entre sunnites, chiites et chrétiens. Les chrétiens ont beaucoup faibli, les chefs éminents de la trempe de Fouad Chéhab, Raymond Eddé, Hamid Frangié, Camille Chamoun n’ont plus existé. L’histoire de la cause palestinienne a pris son départ au Liban avec l’accord du Caire qui a généré en guerre civile. Et Bachir Gemayel élu président a réussi à renverser la table pendant vingt-deux jours. Il fit recouvrer au Liban sa dignité, mais ils réussirent à l’assassiner et à renverser la table à nouveau. Aujourd’hui, au Liban, la Constitution n’est pour certains qu’un point de vue. Le Trésor public est pillé. Pire, la route de l’émigration a été grande ouverte et nous avons commencé à lire dans la littérature arabe des textes comme celui-ci : « Il faut que je quitte rapidement le pays pour l’étranger parce que cette occasion ne se répétera pas. Heureusement que j’avais un visa pour l’Angleterre pour une durée de cinq ans que j’avais obtenu il y a deux ans pour rendre visite à mon oncle qui réside à Londres. Asmahan a payé le prix du billet du vol sur un avion de la Britrish Airways et elle m’a accompagnée avec Karim à l’aéroport. Imagine-toi que j’ai voyagé alors que mon visage était encore tuméfié. Mon bras était dans le plâtre et je marchais avec difficulté. J’avais mal partout, j’étais fatiguée et un peu perdue au point que je croyais vivre un cauchemar. La douleur m’a prise de plus belle dans l’avion et j’ai pris des calmants qui étaient en ma possession. À mon arrivée à Londres, l’hôtesse de l’air en a vite informé la direction de l’aéroport de Heathrow qui a fait venir une chaise roulante et un médecin pour m’examiner. Une autre hôtesse est venue m’aider à effectuer les formalités d’arrivée. Je ne lui avais rien demandé mais ils avaient bien vu que j’étais blessée et que je souffrais. Ils m’ont aussitôt offert leur aide. Figure-toi qu’en m’examinant, le médecin anglais a souri en disant : ce sera le dernier incident auquel vous aurez à faire face. Il avait dit cela pour atténuer ma peine, mais j’ai éclaté en sanglots. Oui, j’ai pleuré. C’est ce que m’a fait mon pays que j’ai aimé plus que tout au monde, mon pays pour lequel j’ai affronté la mort, sans nulle peur et sans hésiter un instant. Oui, c’est mon pays qui m’a violée, humiliée. L’officier qui m’a violée avec ses soldats m’a dit à la fin : j’ai su, Asma, que tu n’étais rien. C’est là la vérité. Je ne suis rien, mais toi aussi, tu n’es rien, et tous les jeunes de la révolution pareillement. Ils ont fait et feront de nous ce qu’ils souhaitent. Ils nous tueront, nous violeront et nous crèveront les yeux et personne ne les jugera ou leur demandera des comptes. Tu sais pourquoi ? Parce que nous ne sommes rien. Je suis partie parce que je n’accepte pas de vivre dans un pays dans lequel je suis traitée comme inexistante. Je suis à Londres une personne ayant une dignité et des droits. Personne ne m’attaque ou m’accuse de trahison. » Si le Liban peut résister jusqu’à la chute des mollahs en Iran, si des événements interviennent qui font renverser la table comme au cours des vingt-deux jours ayant suivi l’élection de Bachir Gemayel ou si le Liban parvient à surmonter l’écueil de la libération de la Palestine, il pourra alors recouvrer ses relations arabes, notamment avec les pays ayant normalisé leurs relations avec Israël. Il redeviendra un État démocratique ayant pour fondements la justice, la culture, la liberté et la dignité de l’homme. La classe corrompue sera jugée. Les élections présidentielles sont une farce. Ceux qui gouvernent le font avec un président n’ayant quitté que lors du renversement de la table. Nous reviendrons à l’accord de Taëf dont aucun terme n’a été appliqué. Le citoyen libanais sera une valeur humaine. Le Liban redeviendra un bijou dans une contrée libérée des soldats, des moukhabarates et des analphabètes. Il redeviendra le pays de la liberté.

Avocat

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Le Liban est le dernier pays tombé dans l’abîme du sous-développement, du despotisme, de la pauvreté, des services de renseignements et de la militarisation (par l’entremise des milices). Il figure sur ce plan bien après tous les pays arabes, sans exception. Après le départ des Ottomans, l’Occident a fait son entrée dans le monde arabe qui a commencé à se libérer des restes de...

commentaires (1)

C’est triste mais vrais ???

Eleni Caridopoulou

23 h 52, le 05 octobre 2022

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Commentaires (1)

  • C’est triste mais vrais ???

    Eleni Caridopoulou

    23 h 52, le 05 octobre 2022

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