Des « mesures de nature pénale » ont été prises par le patriarcat maronite contre le père Wissam Maalouf, fondateur de l’institut Mission de vie, un centre d’accueil « pour les plus pauvres des pauvres » situé à Antélias (Metn), a annoncé hier un communiqué du P. Hadi Daou, chancelier du siège patriarcal. La Congrégation pour les Églises orientales et le pape François ont confirmé ces sanctions, a précisé le communiqué.
« Depuis deux ans, précise le texte, le patriarcat suit avec sollicitude les événements qui ont visé l’institut Mission de vie et son fondateur, le P. Wissam Maalouf. De profondes blessures se sont ouvertes au sein de la communauté, que ce soit entre les membres religieux et religieuses, ou aussi entre amis et bienfaiteurs qui ont soutenu l’institution par diverses œuvres de charité. »
Et de poursuivre : « Aux difficultés déterminées par une modalité de gouvernement plutôt autoréférentielle, se sont ajoutées de nombreuses plaintes qui ont rendu nécessaire l’ouverture d’enquêtes prévues par les lois et normes ecclésiastiques, qui ont été conduites en contact avec la Congrégation pour la doctrine de la foi et celle des Églises orientales. À l’encontre du P. Wissam Maalouf, des mesures de nature pénale ont été prises par le patriarcat maronite, contre lesquelles le religieux a introduit un recours hiérarchique auprès de la Congrégation des Églises orientales. »
« Après examen attentif des actes, cette instance, ayant vérifié que le droit du fondateur de l’institut Mission de vie de se défendre a été respecté, a assumé la certitude morale de l’existence de faits à charge contre lui et, attendu l’importance et la délicatesse des questions soulevées, a décidé de soumettre le cas à l’attention du saint-père François, lit-on également dans ce texte. Ayant à cœur le bien spirituel du P. Wissam Malouf, de l’institut Mission de vie comme de toute l’Église maronite, le saint-père a approuvé les mesures disciplinaires à l’encontre du religieux. Des mesures dont l’avocat à Rome du P. Wissam Maalouf a été notifié. »
Les efforts pour joindre hier le prêtre ont échoué. En outre, des sources épiscopales à Bkerké ont refusé de fournir des précisions sur les charges pesant sur le P. Maalouf, les seules précisions disponibles étant que le prêtre se conduisait de façon « plutôt autoréférentielle », c’est-à-dire indépendamment de toute coordination avec l’autorité ecclésiale.À l’époque des faits, le vicaire patriarcal maronite chargé des affaires juridiques, Mgr Hanna Alwan, toujours en fonctions, avait assuré que « l’Église ne protège personne », que « les agressions sexuelles sont l’un des crimes que l’Église combat le plus » et que « l’Église a puni, punit et punira tous les crimes contre l’humanité », précisant qu’une commission d’enquête ecclésiastique allait se pencher sur cette affaire.
Aggressions sexuelles sur mineurs :quelles mesures ?
20 h 26, le 03 septembre 2022