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Politique - Liban

Nasrallah : Nous ne nous laisserons pas entraîner dans une guerre civile

Le chef du Hezbollah assure être "prêt à discuter d'une stratégie de défense nationale".

Nasrallah : Nous ne nous laisserons pas entraîner dans une guerre civile

Le secrétaire général du Hezbollah Hassan Nasrallah prononçant un discours télévisé, le 22 août 2022. Capture d'écran Al-Manar

Le secrétaire général du Hezbollah Hassan Nasrallah a déclaré lundi soir que son parti "n'entrera pas dans une guerre civile et ne s'y laissera pas entraîner", insistant sur l'importance, d'après lui, du "principe de partenariat national" entre toutes les composantes sur la scène politique libanaise "sans annulation d'une partie ou d'une autre". Le leader chiite a également affirmé être "prêt à discuter d'une stratégie de défense nationale" et à "attendre quelques jours" concernant les négociations sur la délimitation de la frontière maritime entre le Liban et Israël. 

Le dignitaire chiite a tenu ces propos dans une vidéo diffusée lors d'un événement organisé dans la banlieue sud de Beyrouth afin de célébrer les 40 ans du parti, ainsi que la fin de la guerre de 2006 qui avait opposé le Hezbollah à Israël et la "libération" des jurds (hauteurs) de Ersal et Ras Baalbeck des jihadistes, en 2017. Ces combats s'étaient terminés avec l'exfiltration des combattants islamistes vers la Syrie. 

Hassan Nasrallah ne s'est pas ouvertement exprimé, lors de cette allocution diffusée devant un parterre de partisans, sur deux grands dossiers politiques libanais : la formation du gouvernement, attendu depuis deux mois, et la position de son parti vis-à-vis de l'élection d'un successeur au chef de l'Etat Michel Aoun, dont l'échéance constitutionnelle s'étend du 31 août au 31 octobre. 

"Pendant 40 ans, au Liban, nous avons évité que le pays ne glisse dans la guerre civile et la sédition confessionnelle", a lancé le dignitaire chiite, et ce malgré le fait d'après lui que certaines parties voulaient que de tels conflits éclatent, comme en 2005, après l'assassinat de l'ancien Premier ministre Rafic Hariri. Pointé du doigt comme étant derrière l'attentat, et des membres présumés du parti ayant été condamnés par la justice internationale dans cette affaire, le Hezbollah a toutefois pu, selon Hassan Nasrallah, "empêcher une guerre ou la sédition au Liban en coopérant avec les autres forces politiques". Le Hezbollah "n'entrera pas et ne se laissera pas entraîner dans une guerre civile", a-t-il insisté. Il a déploré dans cette perspective les affrontements ayant éclaté en octobre 2021 dans le quartier de Tayouné, entre des habitants de Aïn el-Remmané, réputés pour être proches des Forces libanaises, et des partisans du tandem chiite, dont plusieurs avaient été tués. Ces violences étaient "un événement douloureux et dangereux, qui aurait pu faire tomber le pays dans une guerre civile, si ce n'était la patience des proches des martyrs et des partis impliqués". Il a rappelé que cette affaire était désormais aux mains de la justice.

Conflit avec l'armée
Le chef du Hezbollah a encore dénoncé des "parties de l'ombre qui veulent que la résistance (le Hezbollah, ndlr) entre en conflit avec l'armée libanaise, ce qui est un projet américain constant". Il a dans ce cadre rappelé plusieurs incidents ayant opposé la troupe à son parti, notamment lorsqu'en marge d'une manifestation contre les accords d'Oslo dans la banlieue sud de Beyrouth en 1993, l'armée avait ouvert le feu et tué plusieurs partisans du Hezbollah ou encore, dix ans plus tard, également lors d'une grogne sociale dans le quartier de Hay el-Sellom, lorsqu'une bousculade et des tirs avec la troupe avaient alors fait également plusieurs victimes.

Le dignitaire chiite est en outre revenu sur les "alliances" forgées ces quarante dernières années avec différentes formations politiques, appelant notamment à ce que les relations entre son parti et le mouvement Amal du président de la Chambre Nabih Berry restent "complémentaires" et fondées sur la coopération. Il a affirmé qu'il "tenait sans aucun doute à l'entente de Mar Mikhaël" avec le Courant patriotique libre, fondé par Michel Aoun, qu'il est prêt à "renforcer et développer".

"Pas d'éradication ni d'annulation"
"L'Etat actuel, avec sa Constitution et ses lois, doit devenir un Etat capable et juste", a ensuite souhaité Hassan Nasrallah, qui s'est déclaré en faveur "du principe du partenariat national entre les différentes composantes, sans éradication ni annulation de l'autre". Cette déclaration est perçue comme une allusion au chef des Forces libanaises, Samir Geagea, ennemi juré du Hezbollah, qui a fondé une grande partie de son discours, en amont de la présidentielle, sur le principe de l'opposition et du "défi" au parti chiite. Lundi dernier, M. Geagea avait rejeté toute entente avec le camp du Hezbollah concernant le futur chef de l'Etat.

Le chef du Hezbollah a également préconisé la transition à un Etat "souverain et indépendant, qui ne subit pas d'interventions de l'ambassade américaine ni d'aucune autre hégémonie étrangère", critiquant des ingérences de l'ambassade américaine "plus fortes que jamais, même dans les détails du travail des ministères". "Nous annonçons que nous sommes toujours prêts à discuter d'une stratégie de défense nationale", a par ailleurs affirmé le secrétaire général du Hezbollah, en référence aux armes du parti, le dernier à être encore armé au Liban.

Revenant longuement sur les différentes "réalisations", selon lui, de son parti sur la scène locale, il a estimé que sa "résilience" face à Israël lors de la guerre de juillet 2006 avait notamment permis de "placer la résistance sur la ligne de la récupération de ses droits sur le pétrole et le gaz" offshore. A ce propos, et concernant le litige frontalier avec Israël, Hassan Nasrallah a réitéré qu'il attendrait les résultats des négociations en cours et que la position du parti chiite était désormais "claire". "Nous avons attendu plus de dix ans, nous pouvons encore attendre quelques jours", a-t-il ajouté, balayant les menaces israéliennes "qui n'ont aucune valeur". Plus tôt dans la journée, le ministre israélien de la Défense Benny Gantz avait déclaré que des tirs contre les installations pétrolières et gazières de l'Etat hébreu pourraient provoquer "plusieurs jours de combats"

Depuis l'arrivée début juin d'une plateforme gazière dans le champ gazier de Karish au large d'Israël, les tensions se sont ravivées entre la formation pro-iranienne et l'Etat hébreu, parallèlement à une médiation entre Beyrouth et Tel-Aviv sur le tracé de la frontière maritime menée par Washington. Hassan Nasrallah a affirmé à plusieurs reprises que son parti interviendrait si le Liban n'obtient pas ses droits et menacé à plusieurs reprises d'une guerre, sans toutefois donner de précisions sur ce qu'il considèrerait comme un tracé acceptable de la frontière. 

Le secrétaire général du Hezbollah Hassan Nasrallah a déclaré lundi soir que son parti "n'entrera pas dans une guerre civile et ne s'y laissera pas entraîner", insistant sur l'importance, d'après lui, du "principe de partenariat national" entre toutes les composantes sur la scène politique libanaise "sans annulation d'une partie ou d'une autre". Le leader chiite a également affirmé...

commentaires (22)

Des promesses à deux balles et toujours pas un cm2 de la Palestine occupée libéré!

hawath nathalie

09 h 34, le 25 août 2022

Tous les commentaires

Commentaires (22)

  • Des promesses à deux balles et toujours pas un cm2 de la Palestine occupée libéré!

    hawath nathalie

    09 h 34, le 25 août 2022

  • L,ORACLE DIT QUE PAR ARMES VOUS AVEZ TUE... PAR ARMES VOUS LE SEREZ.

    LA LIBRE EXPRESSION

    11 h 03, le 24 août 2022

  • Effectivement pas de guerre civile car nous ne voulons plus vivre dans un même pays avec vous. Nous voulons un pays civilisé et moderne qui cherche le progrès, l’éducation, l’égalité entre hommes et femmes…alors que vous regardez vers l’Iran pour instaurer un régime rétrograde, inculte, inégalitaire et résolument tourné vers le moyen âge. Divorçons à l’amiable sinon vos menaces ne nous font pas peur, nous avons connu pire depuis plusieurs centaines d’années et nous avons toujours vaincu. Ce ne sont pas 100.000 portefaix déguisés en miliciens qui vont nous faire peur.

    Lecteur excédé par la censure

    07 h 39, le 24 août 2022

  • Ya Na$rallah ya NosL.L.ira vend tes armes et rend nous notre argent volé !

    Citoyen libanais

    07 h 21, le 24 août 2022

  • On ne peut applaudir avec une main Antar !

    PROFIL BAS

    22 h 42, le 23 août 2022

  • Marre de celui-là. Qu’il se taise ! Donneur de leçons à dix balles …

    Citoyen Lambda

    22 h 41, le 23 août 2022

  • Mieux vaut une guerre civile que de continuer à vivre avec toi

    Naji KM

    21 h 25, le 23 août 2022

  • Intervention américaine waw et l’intervention iranienne? Non d’ailleurs le Liban est un protectorat des mollahs iraniens

    Eleni Caridopoulou

    18 h 42, le 23 août 2022

  • Je me suis tapé en rediffusion le discours stérile de son éminence. Des fois, je partais à rire et d'autres fois cela mon levé le cœur! Toujours le même blabla, nous ne voulons pas de guerre civile, mais il nous menace d'en faire une si nous ne sommes pas d'accord avec lui ou si on lui résiste. Je suis prêt à faire la guerre, mais nous pouvons attendre quelques jours, cela signifie qu'il ne fera rien ! Le rapport de forces entre lui et l'état hébreux est à l'avantage de L'IDF. L'Iran ne bronchera pas, ni la Turquie! Un principe de partenariat n'inclut pas une arme sur la tempe du Liban. Il accuse l'armée d'avoir tiré sur des personnes "pacifiques", oui comme le 7 mai 2008 et le 14 octobre 2021! C'est ou l'armée ou rien ! Nasrallah veut un pays "Fort" et "indépendant" sans l'ingérence des États-Unis ou autres, si c'est l'Iran, ça pas de soucis, ils peuvent faire ce qu'ils veulent au Liban. Quel bouffon!

    Marwan Takchi

    16 h 44, le 23 août 2022

  • Bizzare... certains vomissaient en écoutant ces longs discours mais aujourd'hui on vomis à l'annonce de ces discours...

    Wlek Sanferlou

    16 h 06, le 23 août 2022

  • Il n'en a pas besoin, un petit assassinat par ci un autre par là... il traite tout avis contraire à la doctrine Iranienne d'agent d'Israël, il terrorise par les armes et fait taire même sa propre communauté, il a quelques soumis de couleur orange et voilà...

    Zeidan

    15 h 35, le 23 août 2022

  • Messieurs du hezb, ON SAIT TOUS QUE VOTRE PIRE CAUCHEMAR SONT LES FL CAR VOUS SAVEZ QUE SE SONT LES SEULS QUI PEUVENT ENTRAVER L’ATTEINTE DE VOS OBJECTIFS ET L’ARRIVÉ DES DÉPUTÉS DE LA THAWRA AU PARLEMENT FAIT VOTRE AFFAIRE CAR SE SONT EUX QUI VOUS ON SAUVER LA MISE AU LIEU D’ALLER GONFLER LES DÉPUTÉS FL !! C’EST NOTRE FAUTE VOUS AVEZ RAISON C’EST NOUS LE PEUPLE QUI AVONS CHOISIS ET BIEN SOIT VOUS AVEZ GAGNER GRÂCE À EUX PAS GRÂCE A VOTRE DISCOURS OU VOTRE PROGRAMME

    Bery tus

    14 h 55, le 23 août 2022

  • Messieurs du hezb, ON SAIT TOUS QUE VOTRE PIRE CAUCHEMAR SONT LES FL CAR VOUS SAVEZ QUE SE SONT LES SEULS QUI PEUVENT ENTRAVER L’ATTEINTE DE VOS OBJECTIFS ET L’ARRIVÉ DES DÉPUTÉS DE LA THAWRA AU PARLEMENT FAIT VOTRE AFFAIRE CAR SE SONT EUX QUI VOUS ON SAUVER LA MISE AU LIEU D’ALLER GONFLER LES DÉPUTÉS FL !! C’EST NOTRE FAUTE VOUS AVEZ RAISON C’EST NOUS LE PEUPLE QUI AVONS CHOISIS ET BIEN SOIT VOUS AVEZ GAGNER GRÂCE À EUX PAS GRÂCE A VOTRE DISCOURS OU VOTRE PROGRAMME

    Bery tus

    14 h 34, le 23 août 2022

  • Peu importe comment et par qui. I faut rendre vos armes et aider à construire l’état comme toutes les autres milices l’ont fait en 1991. Il faut aussi garder en tête que seul l’intérêt du Liban prime. Toute autre discussion est puérile. Il est dans l’intérêt à long terme des chiites du Liban de prendre exemple de ceux de l’Iraq et de s’affranchir des appétits de l’Iran sinon ils le payeront un jour ou l’autre.

    Liban Libre

    13 h 17, le 23 août 2022

  • On est déjà en guerre civile fantôme depuis bientôt 17 ans!

    Samir Tabet

    12 h 53, le 23 août 2022

  • LA STRATEGIE DE DEFENSE NATIONALE C,EST L,ARMEE NATIONALE ET RIEN QUE L,ARMEE NATIONALE. ELLE N,A PAS BESOIN DE PARTENAIRES SURTOUT QUAND LEUR APPARTENANCE N,EST PAS NATIONALE ET SERVENT DES INTERETS ETRANGERS.

    LA LIBRE EXPRESSION

    11 h 38, le 23 août 2022

  • Vous etes les seuls a pouvoir la declencher, et les seuls qui menacent vos opposants avec... Si guerre civile il devait y avoirt, vous n' en seriez pas les victimes, mais les instigateurs !

    LeRougeEtLeNoir

    11 h 15, le 23 août 2022

  • "il" est mignon,l agent...

    Marie Claude

    11 h 11, le 23 août 2022

  • GEURRE CIVILE? Comme à son habitude, il a relaté tous les événements qu’il a lui même provoqué pour que cette guerre ait lieu sans succès. Maintenant qu’il est au pied du mur, il veut éloigner le spectre de la guerre de libération de notre pays qu’il se plait à appeler civile pour que les autres pays ne puissent pas avoir leur mot à dire si par malheur elle aura lieu. Je dis par malheur, mais peut être faut il dire par bonheur pour nous débarrasser de ces parasite qui ont grignoté notre pays jusqu’à l’anéantir depuis 40 ans et qui sont fiers de célébrer leurs exploits. Une guerre aura lieu certes, mais ça ne sera pas le HB qui décidera de son lieu ni son appellation.

    Sissi zayyat

    11 h 01, le 23 août 2022

  • "… Nasrallah : Nous ne nous laisserons pas entraîner dans une guerre civile …" - … même si pour cela nous devons tuer tous nos opposants…

    Gros Gnon

    10 h 01, le 23 août 2022

  • CAR... DITES-LE ! CE SERA LA FIN DU HEZBOLLAH. ET LES LIBANAIS DE DECIDER... CAR IL FAUT EN FINIR. MIEUX VAUT MAINTENANT QU,APRES POUR EVITER AU PAYS D,AUTRES CATASTROPHES. VOUS AVEZ TANT DE FOIS MENACER LES LIBANAIS DE GUERRE CIVILE. BIZARRE CHANGEMENT. EH BIEN MIEUX VAUT EN FINIR QUEL QU,EN SOIT LE PRIX QU,EN PATIR ENCORE POUR DES DECENNIES.

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 00, le 23 août 2022

  • Si c est HN qui le dit...! Alors cela veut dire que la guerre civile est imminente. Il a toujours fait le contraire de ce qu'il dit

    Aboumatta

    09 h 35, le 23 août 2022

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