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Culture - Initiative

Un cinéma de la paix et pour la paix

Durant sept jours, un campement baptisé Cinema for Peace s’est tenu à Aïn Sindyéné (Haut-Metn). Trois questions à Sam Lahoud, son organisateur, pour en savoir plus sur cet événement.

Un cinéma de la paix et pour la paix

Organisateurs et mentors s’apprêtent à refaire une seconde édition de Cinema for Peace l’année prochaine. Photo DR

Que signifie exactement Cinema for Peace ? Comment ce projet est-il né ?

Et comment ont été sélectionnés les participants au campement ?

C’est un programme pilote initié par Beirut Film Society dont je suis l’un des fondateurs. Nous avons sélectionné une quarantaine d’étudiants, à partir d’un appel à participation, qui travaillent dans l’industrie cinématographique (réalisateurs, réalisatrices, monteurs, monteuses, photographes de tout âge de 22 à 45 ans. Des Libanais, Palestiniens, Irakiens et Syriens habitant le Liban qui étaient désireux de connaître ce qu’est exactement les cinémas de la paix et celui de la guerre. Durant sept jours, ils avaient à prendre des cours intensifs et vivre l’aventure cinématographique sur le thème de « Comment utiliser le cinéma pour la paix ». Je tiens à signaler que le mot paix est entendu là dans son sens le plus large, à savoir les droits de l’homme, de la femme, de l’enfant ou encore la protection de l’environnement…

Organisateurs et mentors s’apprêtent à refaire une seconde édition de Cinema for Peace l’année prochaine. Photo DR

Comment s’est réparti l’emploi du temps des participants ?

Tout d’abord ils dormaient sous des tentes, déjeunaient et dînaient ensemble dans la nature. Leur programme était divisé en trois parties. Du matin jusqu’à midi, ils suivaient des cours relatifs aux conflits en tout genre : comment les résoudre, les éviter ou même les prévoir. Comment savoir distinguer le langage vindicatif des médias pour ne pas l’employer dans les films. Comment savoir reconnaître les conséquences positives d’un conflit. Certains cours du matin évoquaient aussi le cinéma en temps de guerre et de paix.

L’après-midi, les élèves avaient un programme avec l’un des quatre réalisateurs mentors : Nicolas Khabbaz, Hady Zaccak, Muriel Aboulrouss et Denise Jabbour. Des discussions et des débats se concentraient sur le cinéma même. Ils apprenaient comment élaborer un film ou une annonce d’intérêt public sur le thème de la paix. La troisième partie avait lieu le soir. Un rassemblement ouvert au public. Un artiste était invité pour parler de son parcours ainsi que des décisions prises dans son orientation cinématographique. Parmi les intervenants invités, on comptait notamment Georges Khabbaz, Julia Kassar, Joana Hadjithomas et Khalil Joreige, Bahige Hojeig et Zeina Daccache. Durant deux heures, ces derniers faisaient part de leur parcours dans le métier de l’art. Enfin, la soirée se clôturait par un festival de films, choisis par les mentors. Enfin, le samedi soir et tout au long d’une nuit blanche, des films internationaux ont été projetés, toujours sur le thème de la paix.

Le programme de Cinema for Peace s’est terminé dimanche. Quels en sont les premiers résultats ?

Outre la bonne organisation, nous avons perçu des réactions très positives de la part des étudiants, des invités ainsi que des mentors qui sont venus donner des cours. Tous se sont accordés à dire que c’était une expérience unique et révélatrice. Les participants étaient curieux et avides de découvrir ce sujet. Beaucoup plus que tout ce qu’on avait prévu. En attendant les évaluations qui seront faites au courant des semaines prochaines et qui permettront à la Beirut Film Society de produire les films choisis, on sait déjà que les élèves ont pris suffisamment de cours pour se forger une vision globale et nécessaire du cinéma de la paix. Surtout ceux qui n’avaient aucune notion là-dessus. Les participants qui étaient divisés en deux groupes ont fait le pitching de leurs idées. Le jury a opté pour trois sujets concernant les problèmes humains. Ils se répartissent entre un court-métrage de fiction et deux annonces d’intérêt public. Il s’agit donc dans l’étape suivante – qui aura lieu dans les deux semaines à venir – de produire ces films qu’on va sélectionner. On peut dire que Beirut Film Society a atteint son objectif, puisqu’elle a toujours œuvré dans le sens de l’humain au cinéma et de ses droits les plus fondamentaux.

Ce projet pilote a eu des résultats tellement satisfaisants et prometteurs qu’une autre édition se profile déjà pour l’année prochaine. Elle aura lieu, comme l’ont souhaité les participants, dans une autre région à découvrir et avec un plus grand nombre d’adhérents.

Que signifie exactement Cinema for Peace ? Comment ce projet est-il né ?Et comment ont été sélectionnés les participants au campement ? C’est un programme pilote initié par Beirut Film Society dont je suis l’un des fondateurs. Nous avons sélectionné une quarantaine d’étudiants, à partir d’un appel à participation, qui travaillent dans l’industrie cinématographique...

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